Heureusement pour toi, ce genre de choses ne t’arrivent que très rarement. Tu n’avais pas cours cette après-midi et heureusement pour toi, tu n’avais pas pris ton déjeuné. Quelle idiote aussi de penser que tu aurais le temps de retourner chez toi et ainsi pouvoir déjeuner comme il se doit. Mais non, pas ce midi avec les bus remplis. Un soupir traversé la barre de ta bouche, tu sortis de l’école pour te rendre sur le trottoir. Il devait bien y avoir une sandwicherie ou quelque chose comme ça pour passer le temps et manger. Après tout, tu ne peux que rêver de mieux. Ton téléphone en main, tu regardes les personnes qui ont essayé de te joindre, tout en te rendant compte qu’il y a quand même plusieurs personnes qui pensent à toi. Néanmoins, tu éteins ton gadget, tu as autre chose à penser non ? Cela fait un moment d’ailleurs que tu n’es pas sortit pour aller rencontrer du monde, ton frère te le reproche et ta vie entière tourne autour de ton boulot, tu as l’impression d’être perdue dans une vie d’adulte. Bien que tu en sois une. Tu arrives à hauteur d’un bâtiment et tu remercies le ciel, enfin, une vraie sandwicherie et tu es bien heureuse de trouver quelque chose à manger. Tu décides de prendre un bon complet où tu sais qu’ils n’hésitent pas à mettre de la mayonnaise. Tu t’en fiches, tu es célibataire et tu emmerdes le monde. Après tout, en plus, tu as le temps avant de devenir forte. Une fois en dehors du bâtiment, tu commences à ouvrir le sachet, ouvrant ainsi ta perle rare pour commencer à manger. Une première bouchée, tellement délicieuse que tu oublies de t’essuyer le coin de bouche. Mais la deuxième n’atteint son objectif et termine sur la chemise de la personne en face de toi. Et merde. Tu ouvres le bouche, avalant les petites miettes qu’il te restait dans ta cavité pour t’exprimer. « Je suis sincèrement désolée.. Oh mon dieu, pardonnez moi.. En plus de la mayonnaise bon marché et des tomates qui ne proviennent pas du jardin, impossible à enlever sur votre chemise. »Tu ne sais même pas quoi faire. Tu as tellement honte que tu prends ta serviette pour tapoter lentement sur la chemise de l’homme en face de toi. Quelle idiote tu pouvais être quand tu t’y mettais, c’est ça de regarder la composition de ton sandwich avant de le mettre en bouche. «  Je suis sincèrement désolée, je peux vous la laver, ou vous pourrez m’envoyer la note de votre pressing, y’a aucun souci dessus. J’espère qu’ils auront ses tâches … » Et merde, encore une journée qui risque d’être explosive…ire, profiter un maximum de votre temps, sans que personne ne soit là pour vous perturber.
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Le soleil était au beau fixe, en regardant le ciel, Caden pouvait situer l'heure entre midi et deux. Une heure dont normalement, le coup de feu était donné en cuisine. Mais pas aujourd'hui, Caden s' était accordé un petit temps de repos. Ces derniers tempe, il n’avait plus le temps pour grand chose, ni de voir sa sœur, ces amis, ou encore sortir. Cela devenait compliqué. Il avait cette sensation tenace de passer sa vie au boulot. En fait, s'il s'installait un lit là-bas, c'était tout comme ! Il avait l'impression de passer à côté de quelque chose. Et très franchement s'il continuait comme ça, il n'allait pas remarquer que l'âge défilé. Et il aura récolté que la satisfaction, et la notoriété d'un boulot. Enfin s'il y arrivait… Aujourd'hui, il préférait consacrer cette journée à autre chose. Comme allait faire un petit coucou à sa sœur, il s'était levé un peu en retard. Beaucoup en fait... Mais c'était le but des journées sans contrainte, ne pas regarder l'heure. La ville lui semblait une bonne option pour aller flâner un peu, avant de se retrouver devant chez sa sœur. Regarder les gens plus ou moins presser. Rentrer et sortir des magasins, des sacs pleins, les mains, un air ravi, pour ne pas dire heureux. Mais comme dans n'importe quelle ville, il y a bousculade. En général, il est facile de garder l'équilibre, mais pas là, cela eut un effet boule de neige. Caden n'avait pas vu le skate, il s'est senti allé de l'avant violemment. Ayant juste le temps, d'éviter une personne et d'arrêter tout son poids face à une autre... Enfin pas à son sandwich, donc la matière jaune pâle et visqueuse, coulait difficilement sur sa chemise. Les mots n'arrivaient pas à ces lèvres, que dire de toute façon... Comme elle l'avait indiqué, les tâches allaient permanentes sur son vêtement. Le jeune homme s’empara doucement de la serviette des mains de la jeune femme, et qui parcourait sa chemise. Pour s'en charger, elle était déjà assez confuse et gêner. « Ce n'est pas grave... Il y a pire ! Ne vous inquiétait pas ! Oui, je pourrais toujours faire des trous à la place des tâches ou poser des autocollants thermiques, c'est la mode du recyclage ». Bien sûr, c'était sur le ton de l'amusement, de la détente pour son interlocutrice, un peu trop nerveuse. Les accidents arrivaient, c'était cela, et c'était aussi un fait. Il la regarda faire, lire soigneusement la composition, comme si elle allait trouver une astuce pour venir à bout. Mais lui, c'était fait à l'idée qu'en arrivant chez lui... Elle allait prendre la direction de la poubelle. « Je dirais plutôt qu'elle irait à merveille à une poubelle. Et ça serait impensable de vous la faire laver. Par contre, si vous tenez vraiment à vous faire pardonner, un café ne serait pas de refus ? » C'est un sourire amusé qui se dessina sur ces lèvres. À vrai dire, il n'y avait pas songé avant... Mais maintenant, c'était un besoin d'avaler une petite gorgée de cette marre noire et subtile.
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