[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
She knows better but she can't help it
Wanna tell her but would that be selfish
How do you heal a heart that can't feel, it's broken
His love is all she knows, all she knows, all she knows
His love is all she knows, all she knows, all she knows
OLIVIA is in da place

---

L'ancien militaire n'arrive toujours pas à savoir comment il se sent. Bien, mal ? Il est mitigé. D'un côté, il est heureux d'avoir retrouvé un semblant de vie social et de bien-être. De l'autre, son cœur semble être coincé dans la pénombre. Cette nuit encore, il s'est réveillé en hurlant, la respiration haletante et le corps brûlant. Il avait mal partout Il se souvenait de tout. C'était si réel qu'il avait l'impression de se trouver encore là-bas, en Irak, coincé dans ce mini trou à rat à devoir observer chacun de ses soldats tombés au sol. Alec ferme les yeux, passe une main dans ses cheveux. Il est étourdi. Il a soif. Il a besoin de se reposer l'esprit. Il a besoin de calmer sa vie, de retomber dans une train-train quotidien qui l'empêchera de stresser pour un rien. Le blond ouvre un tiroir, récupère un pot remplit de thé qu'Avalon lui avait donné la dernière fois. Ça ne lui faisait aucun effet. Aucun. Pourtant, il s'obligeait à chaque fois à en boire un. Comme si cela lui permettrait de refermer l’œil pour la nuit, de finir son sommeil mal commencé. Parait-il que les fleurs et autres herbes de ce genre apaise ... C'est pas vraiment son cas. Mais peu importe. La brune lui a dit qu'il fallait du temps pour que son corps s'y habitue, alors il le fait. Comme un bon soldat. Comme le bon soldat qu'il était avant. Peut-être que d'ici la fin de semaine, tout ira mieux et qu'il pourra, pour le première fois depuis son retour aux Etat-Unis, faire une nuit complète. Il sait d'avance que se sera un total échec. Il a bien trop de chose à penser, bien trop de choses enterrer dans son esprit. La bouilloire le sort quelque peu de sa torpeur en clignotant dans l'obscurité présente. Il prends l'appareil et verse l'eau chaude sur le sachet de thé. L'odeur qui se dégage le fait sourire quelques instants. Il a l'impression d'être à Central Park, entouré d’écureuils. Il tient quelque chose dans sa main. Non, pas quelque chose. Quelqu'un. Il tient quelqu'un par la main. Olivia. Sa petite soeur. Elle court. Elle rigole. Elle lui sourit. Elle est là, près de lui. « Merde ... » souffle-t'il en se rendant compte qu'il a déversé un peu trop d'eau. Le liquide trace sa route jusqu'à ses pieds. Il récupère rapidement un torchon et éponge le surplus avant de prendre sa tasse et d'aller s'asseoir sur une chaise de la cuisine. Il lui avait promis de l'appeler, Olivia, et ça faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas regardé son écran. Il était pas téléphone. Il était pas connecté à son époque. Mais il lui avait promis. Dans le fond, il savait que s'il ne le faisait pas, il pourrait dire adieu à sa petite sœur. C'était pas ce qu'il voulait. Mais il voulait pas non plus la brusquer de trop. Son accident, ça devait l'avoir mis dans un sale état. Puis, lui, Alec, qui revenait comme ça, sans crier gare, ça devait l'avoir secouer aussi. Il voulait pas aller trop vite. Il voulait pas aller trop lentement non plus. Alors, dans un élan de courage, il sort l'appareil, caché parmi les monts de dossiers et il pianote quelque mots. Un bref : salut. J'espère que tu es bien rétablie. On peut se voir dans la journée, 15H, pour boire un café ? C'est rapide. Simple. Timide. Elle risque pas de lui répondre au tac au tac. Il est quatre heures du matin, elle doit surement se reposer. C'est mieux ainsi. C'est mieux qu'il attende, là, pendant quelques heures. Ça lui permettra de savoir quoi lui dire, quoi lui expliquer. Ça lui permettra de se préparer.

Il vérifie une dernière fois que son arme est bien caché dans son dos. Il s'était promis d'arrêter avec cette sale habitude, mais il est bien trop stresser pour penser correctement à ce qu'il fait. De toute façon, ça le rassure, cet objet. Il a l'impression de mieux maîtriser les situations. C'est faux. Mais c'est toujours plus simple de croire en quelque chose que de l'admettre. Alec regarde son reflet dans la vitre de sa voiture. Olivia le reconnaîtra. Il a quelque peu coupé sa barbe. Ses cheveux blonds sont toujours aussi en bataille, peu importe la manière dont il tente de les dresser le matin. Ses yeux trahissent son angoisse et sa fatigue, mais ça ferait l'affaire. Elle le connait. Ils se connaissent ... Ils se connaissaient. Les habitudes reviendront rapidement. Quand il entre dans le café, il perds tous ses moyens. Ce dernier est rempli, et il a besoin de plusieurs minutes avant de trouver cette chevelure de feu, qui attends sagement à une table. Elle est là. Elle est venue. Ça le fait sourire. « Salut. » Est-ce qu'il doit la prendre dans ses bras ? Lui faire la bise ? Il ne sait pas et préfère opter pour la réserve. Dans le pire des cas, c'est elle qui fera le premier pas. Non ? « Tes blessures vont mieux ? » Il voulait pas remettre cet événement sur le tapis. Mais il avait besoin d'être rassuré. Il avait besoin d'entendre de sa part qu'elle avait retrouvé la forme. « Excuse-moi pour l'attente du SMS. J'ai eu quelques ... Hurm. Empêchements. » Quelques doutes aussi. Beaucoup. C'est même ceux-là qui l'ont quelques peu refroidis de la revoir. Mais Alec avait besoin de sa sœur et si le destin lui donnait une chance de se racheter, alors il devait la saisir. C'était ce qu'il avait fait. « Je suppose qu'on a pas mal de chose à rattraper ...  » Alors il veut bien commencer avec la première question. « Tu vis ici depuis longtemps ? »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
She knows better but she can't help it
Wanna tell her but would that be selfish
How do you heal a heart that can't feel, it's broken
His love is all she knows, all she knows, all she knows
His love is all she knows, all she knows, all she knows
ALIVIA is in da place

---

Tu t'étais réveillée assez tard. Ou du moins vers onze heures. T'avais pris ton temps. Après tout tu travaillais pas encore. Tu ne reprenais pas avant une semaine. Rétablissement obilge. Eh ouais. D'ailleurs quand tu te levas, Mia était déjà parti. Jay aussi. Votre colocation était bien calme sans ces deux-là. Alors t'avais fini par traîner un peu dans votre petit cocon, un bol de céréales à la main. Généralement, tu ne déjeunais pas quand tu te levais si tard. Mais aujourd'hui tu faisais l'inverse. T'avais envie. Juste comme ça. Alors t'as fini par t'effondrer sur le canapé commun. Il n'y avait pas tellement grand chose à la télévision. Juste des télé-réalités pour les décérébrés. Tu finis par rester dessus. Après tout, c'est le genre de programme qu'on dénigre mais qu'on arrive pas à zapper. Etrange. T'allonges ton bras pour prendre ton portable qui est sur la table. Tu t'attends pas tellement un miracle en fait. Ça fait des jours que t'essayes d'avoir des nouvelles. Et rien. Alors quoi ? Tu crois que pendant ton sommeil, un petit lutin aurait tout arrangé avec sa poussière de fée ? Petite naïve. Pourtant, t'as les yeux ronds en voyant un message sur l'écran. Tu l'ouvres vite. T'as le coeur qui s'arrête. Les mains qui deviennent moites. Ton portable glisserait presque de tes mains. A vrai dire, tu l'espérais. Mais savoir qu'il l'avait vraiment était quelque chose pour toi. C'était lui qui faisait le premier pas cette fois-ci. Enfin. Celui que t'avait toujours espéré. Même si certes, ça fait quand même quelques jours depuis votre dernière rencontre. Tu lui laisses le bénéfice du doute. Un petit peu. Tes yeux relisent le message au moins trente six fois. Salut. J'espère que tu es bien rétablie. On peut se voir dans la journée, 15H, pour boire un café ? C'est là où tu prends conscience de l'heure. Onze heures et demi. C'est bientôt. Beaucoup trop tôt. Alors tu t'empresses de répondre. Tu cherches tes mots. A comment tourner tout ça. C'est assez compliqué. Même si la dernière fois, les mots t'étaient venus naturellement. Face à un écran, tu butes sur tes phrases. Tu trébuches. Alors tu rédiges un message assez maladroit mais direct. C'est déjà ça. Et à peine envoyé, tu sautes sur tes pieds pour vite aller à la salle de bain. Il ne manquerait plus qu'il te voit en parfaite souillon. Tu voulais lui montrer que tu étais bien dans ta vie. Malgré les récents événements. Que tout allait bien. Que t'avais pu vivre sans lui ? Dans un sens oui. Après tout, tu l'avais attendu des années. T'avais été obligée à te construire seule, tu n'avais pas eu le choix. Alors dans un sens oui. Tu voulais lui montrer que t'avais réussi. Même seule. Tes études l'attestent déjà bien après tout. Ainsi tu te prépares bien. Jusque dans les moindres détails. Tu finis même par t'énerver contre une mèche rebelle. Tu veux que tout soit parfait. T'attendais cette véritable rencontre depuis des années déjà. La dernière fois était une presque rencontre. Vu l'état où tu étais, tu préférais oublier celle-ci. Au final, t'étais presque en avance d'une heure. Tu lances un dernier au revoir à Mia. Tu lui expliqueras tout ce soir en détail. T'étais bien trop surexcitée pour pouvoir réellement parler posément. Alors tu lui envoyas juste un baiser avant de fermer la porte de votre colocation. Le trajet ne t'a jamais paru plus long qu'aujourd'hui. A croire que tous les automobilistes s'étaient donnés le mot pour être sur ton chemin. Tu soupires. Vive les transports en commun franchement. Après tout, tu voulais encore éviter de prendre la voiture pour le moment. Tes souvenirs étaient encore bien trop vifs dans ta mémoire pour pouvoir passer outre. Tu finis par arriver au dit café avec quelques minutes d'avance. Ou plutôt dix. Tu ne tiens pas en place presque de toute façon. Tu aurais tourné dans l'appartement comme un lion en cage. Tu aurais surement rendu folle la pauvre Mia. Et bien embêter Jay. Alors il valait mieux que tu sortes. Ainsi tu t'assois à une des tables et tu patientes. Enfin pas tellement avec patience. Tes yeux finissent par se perdre dans le vide en attendant. Ca t'évite de penser à ce qu'il va arriver. A savoir la vraie retrouvaille avec ton frère. C'est presque étrange pour toi. De te dire. Je vais voir mon frère. Comme un espoir perdu. Un rêve déchu. Mais c'est bien vrai. C'est d'autant plus vrai quand tu le vois alors franchir la porte du petit établissement. Presque par réflexe tu te lèves aussi. Il te lance un simple. « Salut. » Sans rien. Mais toi tu peux pas y couper. T'en as besoin. Tu finis par faire juste un pas vers lui. Un contact. Tu l'enlaces de tes bras. Et tu lui déposes un baiser sur la joue avec aucune parole. Il n'y a pas besoin de paroles dans ces cas-là en fait. T'avais juste besoin de sentir que c'était vraiment lui. Qu'il était là. Que tu ne rêvais pas. Qu'enfin il avait tenu sa promesse vieille de vingt ans. Tu feras les reproches plus tard. Oui plus tard. Tu finis par te détacher de lui. Vous vous asseyez finalement. Toi en face de lui. T'essayes de réaliser un peu. Même si c'est assez compliqué en fait. « Tes blessures vont mieux ? » Il commence. Evidemment. La dernière fois qu'il t'a vu, tu venais de te réveiller de deux jours de coma, à moitié esquintée par un accident de voiture. A part ça t'allait bien en fait. « Oui. » Tu finis par dire avec un petit sourire. Comme quand t'étais petite. Pour le rassurer. « J'ai encore un peu de mal avec ma hanche, mais ça passe. De toute façon, je ne reprends le travail que la semaine prochaine, alors ça devrai aller. » Tu finis par dire. Il y a tellement de questions qui veulent franchir tes lèvres. Trop sans doute. Et pas que des bonnes évidemment. Mais tu n'as pas le temps de les formuler. Parce qu'il enchaîne. « Excuse-moi pour l'attente du SMS. J'ai eu quelques ... Hurm. Empêchements. » Sa voix. Des empêchements ? Des réticences plutôt ? Un refus qu'il avait peur que tu prennes mal ? Peut être. « Tu es là, aujourd'hui, c'est le principal. » tu finis par dire. Parce que ça l'était pour toi. Retrouver ton grand frère. Même si au final, t'es pas certaine que votre relation d'avant revenir. Il faudra du temps. De la patience et surtout de la volonté. En avait-il lui ? Tu l'espérais. « Je suppose qu'on a pas mal de chose à rattraper ...  » Et comment. Tu baisses les yeux un petit peu sur tes mains avant de les reposer sur ton frère. Qui t'observe. Tu ne faiblis pas. « Tu supposes bien. Presque vingt ans. Ce n'est pas rien. » Est-ce une pique sous couverte ? Dans un sens oui. Après tout, tu ne le pensais que trop. Il fallait bien que ça sorte un jour. « Tu vis ici depuis longtemps ? » Tu fais le calcul. T'es arrivée ici à dix-huit ans. T'en as vingt-sept. Le calcul est vite fait en fait. « Ca fait presque dix ans maintenant. Enfin neuf pour être exact. Un sacré bout de temps donc. » Tu hausses doucement les épaules. Tu sens que c'est ton tour. Que vous allez sans doute faire des questions réponses chacun votre tour. Pour connaitre la vie de l'autre. Pour n'être plus cet étranger face à l'autre. Parce que vous en avez à rattraper. Beaucoup trop selon toi. « J'ai vu que tu avais gardé ton nom. Enfin je veux dire Winterfell. » Tu précises. Après tout, quand t'as fait tes recherches, c'est sous ce nom-là que tu l'as trouvé. C'est aussi sous ce nom-là qu'on t'a annoncé son décès au téléphone. Très mauvais souvenir. Très. Pourtant, tu sais qu'il a été adopté. Qu'il a trouvé une famille. Alors pourquoi ce non changement ? Ou du moins cette retrouvaille de patronyme ? Tu le regardes, l'air interrogateur.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
She knows better but she can't help it
Wanna tell her but would that be selfish
How do you heal a heart that can't feel, it's broken
His love is all she knows, all she knows, all she knows
His love is all she knows, all she knows, all she knows
OLIVIA is in da place

---

Alec n'a plus vraiment le coeur à quelque chose en ce moment. Il a l'impression que tout explose, éclate, détone. Ses nuits son de plus en plus courte, comme si une personne dans sa tête s'amuser à lui refaire vivre en accélérer les pires moments de sa vie en boucle. Dès qu'il ferme les yeux, il se revoit petit, à tenir la main de sa sœur et elle disparaît, comme ça, sans même un cri, un regard vers lui. Il la perd, tout comme il a perdu ses coéquipiers, ses soldats. Ça le rend fou, complètement. Alors il préfère de lui même écourter son sommeil. Tant pis pour sa mine triste et fatigué. Tant pis s'il dort peu, sil n'est pas à cent pour cent de ses capacités pour le boulot. Alec doit revoir ses priorités. Et vite ! Il ne pourra pas continuer ainsi pendant encore des années, des semaines, des jours. Il va falloir qu'ils bougent, changent. Et c'est peut-être out ceci qui le pousse finalement, après plusieurs heures, à envoyer ce SMS qu'il avait promis à sa sœur. A défaut de tenir toutes ses paroles, il peut au moins tenir celle-ci. C'est le mieux qu'il puisse donner, offrir. Et puis, il en a sûrement besoin pour se reconstruire correctement. C'est ce qu'il se répète jusqu'à ce qu'il arrive dans ce café. Il est stressé. Il ne tient plus en place. Est-ce qu'elle va lui dire de repartir ? Est-ce qu'elle va accepter ses excuses ? Il n'en sait rien mais il n'arrive pas à respirer quand elle le sert dans ces petits bras. Ce simple contact arrive à le détendre, à l'apaiser. Bordel ... Elle lui manquait. Elle lui avait tellement manqué. Olivia, sa petite sœur, devait et aurait du rester dans sa vie. Mais Alec ne peut pas rester longtemps silencieux. C'est à lui de faire les premiers pas. Il en est conscient. Alors il demande si tout va bien. Si elle a réussi à récupérer de son accident. C'est juste un moyen d'arrêter de s'en faire. « Oui. » Un petit sourire s'immisce sur son visage. Tant mieux. « J'ai encore un peu de mal avec ma hanche, mais ça passe. De toute façon, je ne reprends le travail que la semaine prochaine, alors ça devrai aller. » Il acquiesce. « Tu risque de toujours avoir quelques difficultés. » Il ne veut pas lui faire peur. Mais c'est la pure et simple vérité. Il s'était pris trois balles dans le corps et, encore à l'heure d'aujourd'hui, il lui arrivait de ressentir comme une douleur sourde. Elle ne pourrait jamais retrouver son corps d'avant, qu'elle le veuille ou non. « Tu es là, aujourd'hui, c'est le principal. » Elle n'a pas tort. « Toujours voir le bon côté des choses. » Ce n'était pas sa façon de faire, mais il est vrai qu'il se souvient qu'Olivia, à l'époque, arrivait toujours à le faire changer d'avis. Sa bouille devait y être aussi pour beaucoup. Enfin, ils devaient désormais rattrapé le temps perdu. « Tu supposes bien. Presque vingt ans. Ce n'est pas rien. » Le blond se mord l'intérieur de la joue et passe une main dans ses cheveux. Il est mal-à-l'aise et prends cette phrase comme un reproche. En vrai, c'est un reproche et il devrait l'assumer. C'est lui qui a créé tout ceci, pas elle. « Je suis désolé. » Vraiment. Il ne dit pas cela dans le vent. Il est vraiment désolé d'avoir mis vingt ans pour la rappeler, pour la revoir. « Ça fait presque dix ans maintenant. Enfin neuf pour être exact. Un sacré bout de temps donc. » Mentalement, Alec calcule. Elle est arrivée peur de temps après son départ pour l'Irak. « Tu connais bien l'endroit, donc. » Simple déduction. Il est surpris de ne pas l'avoir croisé avant. Mais quand il y repense, il se dit que c'est peut-être normal. Il faudrait qu'il prenne le temps de bouger de chez lui pour aller autre part qu'à son lieu de travail ou pour aller se cacher dans l'un des nombreux refuges des falaises. « J'ai vu que tu avais gardé ton nom. Enfin je veux dire Winterfell. » Ouais. Il a gardé son nom de famille. Il ne voit pas pourquoi il aurait eu l'envie de changer. Au moment où il veut répondre, un serveur arrive. Il laisse Olivia commander, fait de même, laissant le serveur repartir préparer leur deux cafés. « J'ai demandé à le récupérer à mes dix-huit ans. » qu'il commence. « La famille d'accueil dans laquelle j'étais n'était pas vraiment comme je me l'avait imaginé. » Il avait du se forger lui-même son propre caractère, apprendre l'espagnol pour les comprendre, changer de personnalité pour satisfaire leurs envies. Bref, c'était le moment de sa vie dont il parlait clairement le moins. « Et puis, j'ai jamais vraiment oublié mes racines. » New-York restera à jamais la ville qui l'aura vu grandir, celles ou sont enterrés ses parents. « Ecoutes Olivia ... » Il souffle, avant de s'amuser à triturer ses doigts. « Tu dois surement me détester pour ne pas être revenu te chercher, pour ne pas avoir tenu ma promesse. » Et elle en a totalement le droit. Lui-même se déteste pour avoir fait cela. « Les événements ont fait que ... Que je pensais que tu étais bien mieux loin de moi. » Peut-être était-ce le cas ? Peut-être pas ? Il ne le sait pas. Elle lui dira cela. « Mais même si on se parlait plus, que tu n'avais plus de nouvelle de moi, je t'ai pas oublié pour autant. J'ai fait en sorte que tu puisses avoir un compte avec de l'argent dessus pour tes études ou pour pouvoir t'acheter un logement. Ou faire quelque chose qui te plaise ! » Bref, il avait passé la moitié de ses années en Irak à travailler pour elle, pour son avenir, parce qu'il lui devait au moins cela. « Je suis conscient que ça rachète en rien mon erreur mais ... Mais je voulais juste que tu saches que t'as toujours été là, près de moi. » D'un main, il attrape sa plaque militaire qui ne quitte jamais son cou. Il la détache et ouvre le petit pendentif qui traîne à côté. Dedans, il y a deux photos : une d'Olivia, petite. Et une autre, d'Avalon et de Sam. Il le tends à sa petite soeur pour qu'elle puisse voir d'elle-même.