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Si j’avais été surpris lorsque tu avais décidé de rompre du jour au lendemain, j’avais été tout autant surpris de voir que tu voulais reprendre contact avec moi. J’avais honnêtement longuement hésité avant de te répondre. J’avais été profondément vexé et blessé lorsque tu avais rompu. Une des raison était que je n’avais pas l’habitude de me faire plaquer. L’autre était que malgré tout, je ressentais une légère attache envers toi. Je ne savais pas exactement depuis combien de temps nous avions rompu, mais j’avais finalement décidé de répondre à ton message. Tu souhaitais me voir pour parler de quelque chose, que tu refusais de m’annoncer par texto interchangé. J’étais du coup à la fois curieux et inquiet, et ce fut avec une drôle de sensation que je m’étais réveillé aujourd’hui. Il était 11h et j’avais encore une petite heure avant notre heure de rendez-vous. J’avais travaillé hier soir et j’étais rentré aux alentours des 4h du matin. Une petite douche n’était donc pas de refus. Ce fut la tête un peu dans les nuages que je me traînai jusqu’à la douche, les cheveux en bataille.

L’eau et le gel douche me firent du bien, et ce fut un peu plus réveillé que j’en sortis. Je pris le temps d’enfiler u jean artificiellement troué et délavé, un t-shirt de la marque Converse et des chaussures assorties. J’avais hésité quelques instants sur mon moyen de transport, mais j’avais fini par opter pour ma chère et tendre moto. Moyen de transport détesté par ma chère maman, mais on ne va pas se cacher que c’était quelque chose de vraiment très pratique pour circuler en ville. Et surtout pour se garer quelque part. Je t’avais proposé de se retrouver chez Catalina bar & grill, comme ça on pouvait toujours manger un bout si tu avais faim. Personnellement j’étais né affamé et cela ne me quittais pas. J’arrivai à notre point de rendez-vous une dizaine de minutes avant ce qui était prévu, le trafic était étonnamment fluide pour un dimanche matin. Mais tant mieux.

J’adressai un sourire à la serveuse qui se tenait à l’entrée pour m’accueillir, enlevant mon casque de moto en réajustant mes mèches de cheveux. Quelques familles étaient déjà présentes, souvent accompagné d’enfants et de grands-parents. « Bonjour. J’ai réservé une table pour deux personnes au nom de Santacruz » fis-je simplement et aimablement à l’hôtesse. Elle mit quelques secondes pour vérifier son registre, durant lesquels je laissai mon regard vaqué sur le décor et les personnes se trouvant dans la pièce. Une délicieuse odeur flottait dans les airs, réveillant mon estomac au passage. Quelques minutes plus tard, j’étais confortablement installé à notre table, un peu à l’abri des regards. Je jetai un bref coup d’oeil à mon téléphone, avant de me perdre dans mes pensées, lissant machinalement mes cheveux en regardant par la fenêtre. Je ne savais toujours pas ce qui pouvait bien se passer pour toi et pour quelles raisons tu souhaitais me rencontrer à nouveau aujourd’hui. J’étais donc à la fois curieux, stressé et inquiet.

Jaelyn avait longtemps hésité avant d'appuyer sur la touche envoyer. Elle avait écrit à de nombreuses reprise un message adressé à Alejo, puis l'avait effacé, avait jeté son téléphone sur son lit, puis l'avait repris… Après de longues minutes d'hésitation, elle s'était dit qu'elle n'avait plus le choix. Alejo devait être au courant quoi qu'il arrive. Jaelyn n'avait pas du tout envie de le revoir, mais il le fallait. Elle n'aimait pas mentir, elle ne pouvait pas cacher ça plus longtemps. Malgré tout, elle ressentait le besoin de lui parler, le besoin de le mettre au courant. Deux mois s'étaient passés depuis leur rupture et ils ne s'étaient pas revus depuis, ni même donné de nouvelles. Couper totalement le contact avec Alejo était la meilleure solution pour Jaelyn. Apparemment Alejo avait aussi hésité à lui répondre. Il avait mis beaucoup de temps à le faire, mais il l'avait fait. Il avait accepté de la voir, c'était hors de question de lui dire ça par message. Pour midi chez Catalina bar&grill, Jaelyn avait tout de suite accepté, de peur de ne plus lui répondre si elle attendait un peu avant de le faire.

Midi était presque arrivée et Jaelyn était toujours très hésitante, elle ne voulait pas s'y rendre. Ce moment la stressée depuis qu'elle savait qu'elle allait revoir Alejo et surtout qu'elle allait devoir lui dire. Comment est-ce qu'il allait réagir. Jaelyn était dans sa chambre, elle regardait son ventre dans le miroir. Les rondeurs commençaient à se voir, avec ce le haut qu'elle avait, c'était à peine visible. Elle ne voulait pas non plus qu'il le sache dès le premier coup d'œil. Elle allait devoir y aller si elle ne voulait pas être en retard. Un dernier coup d'œil dans le miroir pour vérifier si tout allait bien, avant d'attraper les clés de voitures. Après quelques minutes de routes, elle était enfin arrivée sur le parking. Elle avait pris une bonne inspiration avant d'ouvrir la portière pour en sortir. D'un pas hésitant, elle s'était dirigée vers la porte d'entrée. Une fois cette dernière poussée Jaelyn regardait un peu partout dans la salle pour voir si Alejo était déjà là. Oui, il était déjà là. En le voyant Jaelyn avait de nouveau ressentit ce stress. Bon, maintenant, Jaelyn devait y aller, elle devait aller le voir. Elle s'avançait doucement vers lui, comme si elle ne voulait pas attirer son attention. « Salut Alejo. » Sourire discret au coin des lèvres avant de déposer ses affaires sur le dossier de la chaise. Elle avait toujours des sentiments pour lui, il ne la laissait pas indifférente, elle pensait que ses sentiments avaient disparu, mais ce n'était pas tout à fait le cas. Où est-ce qu'elle ne faisait que le croire. Il l'avait tant fait souffrir, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle l'avait laissé tomber du jour au lendemain. Jaelyn avait aussi peur, qu'il lui parle de ça, elle ne voulait pas avoir à s'expliquer sur ça, après tout ce qu'on lui avait dit sur lui, elle avait ressentit le besoin de partir pour se protéger. Sans cette grossesse, elle ne serait sûrement pas là aujourd'hui, elle ne voulait plus le revoir. Jaelyn s'était précipitée, de manière assez discrète, sur sa chaise. Elle avait l'impression que l'on ne voyait que son ventre, ce qui était très certainement idiot. Elle ne voulait pas qu'Alejo pose un seul regard sur celui-ci, elle était déjà assez stressée comme ça. « Merci d'être venu. »

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L’idée que tu puisses vouloir ne pas venir ne m’avait franchement pas frôlé l’esprit. Après tout, c’est toi qui avait demandé qu’on se retrouve aujourd’hui. C’est moi qui avait proposé l’endroit, pendant qu’un endroit neutre était peut-être mieux s’il y avait une éventuelle dispute. Peut-être souhaitais-tu m’annoncer les raisons qui t’avaient poussée à rompre avec moi. J’étais curieux de les entendre, toujours autant surpris de savoir que tu avais souhaité rompre avec moi. Ce n’était pas une question d’être imbu de moi-même, mais il me semblait que les choses se passaient plutôt bien. Je n’étais pas allé voir ailleurs, comme cela m’avait pu m’arriver quelques fois dans mes précédentes relations. Cela n’avait forcément été du sexe à chaque fois, tout dépendait de ce qu’on appelait tromper. Flirter, embrasser, danser... La limite était différente suivant les personnes. Mais pour nous, il n’y avait rien eu. Alors non, je n’avais pas compris.

Je t’attendis donc plus ou moins patiemment, un peu fatigué c’est vrai. Je n’avais pas eu mon quota d’heures de sommeil, mais je m’en remettrai. Tout perdu que j’étais dans mes pensées, je ne te vis pas arriver dans l’établissement et ne réalisai que tu étais là que lorsque tu ne fus qu’à quelques centimètres de moi. « Salut Alejo. » Tu avais un sourire léger, que je te rendis simplement. « Salut » dis-je simplement en te regardant poser tes affaires sur la chaise qui se trouvait en face de moi. Je ne voyais de toute manière pas ce que je pouvais te dire de plus. La dernière fois qu’on s’était vus, tu avais rompu et c’était toi qui avait demandé cette discussion. J’avais donc décidé de te laisser la main, prêt à me défendre s’il y avait quoique ce soit. « Merci d’être venu. » Je haussai les épaules pour toute réponse. Ce n’était pas grand chose, même si j’avais hésité à accepter. « Je t’en prie. J’ai un peu hésité pour être honnête, mais la curiosité et l’inquiétude ont un peu pris le dessus » Cash, comme d’habitude. Je ne voyais pas à quoi cela servait de te quelque chose qui n’était pas vrai. Je détestais tourner autour du pot pendant quatre semaines.

La serveuse revint avec son sourire et deux cartes, nous proposant de prendre un apéritif. Je te jetai un coup d’œil interrogatif pour te laisser passer commande avant moi. « Un martini rosso pour moi s’il vous plaît. » commandai-je avec un sourire. La serveuse nous sourit une nouvelle fois avant de repartir, laissant la carte des mets dans nos mains. « Alors... Quoi de neuf? » demandai-je en jetant un coup d’œil à la carte. Ce n’était pas la première fois que je venais ici, et je savais déjà à peu près ce que je souhaitais commander. J’étais pressé de savoir ce qu’il se passait, mais je ne savais pas comment tu étais disposée à aborder le fameux sujet.

Jaelyn était enfin arrivée au lieu de rendez-vous. Elle ne pouvait plus faire marche arrière maintenant. Elle était devant Alejo et le revoir était assez bizarre, elle qui s'était juré de faire en sorte de ne plus jamais le croiser. Là, c'était elle qui lui avait demandé de venir. Elle ne l'avait pas fait sur un coup de tête, elle avait longtemps réfléchi à ce qu'elle devait faire, mais la réponse était évidente, elle ne pouvait pas se permettre de le laisser dans l'ignorance. Il avait le droit de savoir qu'il allait bientôt devenir père. Jaelyn ne pouvait pas se permettre de lui cacher ça et de toute façon, elle ne le voulait pas. Avec Alejo, ils s'étaient salués simplement. Ce n'était pas une situation très facile pour Jaelyn qui ne savait pas comment aborder le sujet. Si seulement elle pouvait lui dire, je suis enceinte et repartir aussitôt, ce serait beaucoup plus simple. Mais elle avait commencé par le remercier de sa présence. Après tout, il n'était pas obligé d'accepter et de venir. Il avait hésité à accepter de venir, Jaelyn l'avait déjà compris, mais il venait de le confirmer. Ça pouvait se comprendre. Même si Jaelyn avait ressentit ce besoin de le quitter pour se protéger, elle ne s'était jamais expliqué, elle n'avait même jamais cherché à savoir si ce qu'on lui avait dit sur Alejo était réel ou non. Elle préférait certainement rester dans l'ignorance.

La carte des apéritifs arrivait à leur table. Jaelyn ne pouvait plus se permette de boire la moindre goutte d'alcool pendant sa grossesse. « Un jus d'orange s'il vous plaît » Elle n'avait pas réellement d'autre choix. À la phrase d'Alejo, Jaelyn avait plongé le nez dans la carte que leur avait laissé la serveuse. Elle fuyait le regard d'Alejo, c'était assez peu discret, mais elle ne savait pas quoi lui répondre. « Et toi ? » Éviter la question était ce qu'elle avait trouvée de mieux à faire. Elle ne pouvait pas se permettre de lui annoncer comme ça. Elle devait trouver les bons mots pour lui dire et c'était loin d'être simple. Elle n'allait peut-être pas attendre beaucoup plus longtemps pour lui dire, elle savait qu'il n'était pas patient. Mais en même temps lui dire là serait peut-être une erreur, ils n'avaient pas encore eux le temps de discuter un peu tous les deux et Jaelyn passait par des tonnes et des tonnes de questionnement. « Tu as retrouvé quelqu'un depuis notre relation ? Je veux dire… Tu es avec quelqu'un en ce moment ? » Question qui pouvait paraître assez étrange venant de Jaelyn, mais la jeune femme avait besoin de savoir quelques petites choses avant de se lancer dans le vif du sujet. Ce genre de chose était plus facile à annoncer à quelqu'un de célibataire plutôt qu'à quelqu'un en couple. La question n'était pas de savoir s'il avait eu des aventures entre temps, mais simplement savoir s'il avait quelque chose de plutôt sérieux avec une autre fille qu'elle. Jaelyn tenait encore à lui malgré tout, c'était bien une deuxième bonne raison de poser cette question.

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C'était très bizarre de me retrouver face à toi, je n'avais sincèrement pas pensé que cela puisse se passer comme cela. Je n'étais pas vraiment du genre à courir après les gens, et je n'aurais sans doute pas essayé de te re-contacter. Fierté mal placée, sûrement, parce que peut-être que nous pouvions bien nous entendre malgré tout. Mais les choses s'étaient terminées si soudainement que j'avais encore du mal à totalement accepter les choses. Il fallait bien l'avouer. J'étais du genre rancunier et ronchon, sacré mélange quand on se mettait à me contrarier. Mais puisque c'était toi qui m'avait réécris, les choses étaient différentes et j'étais malgré tout disposé à t'écouter et à échanger avec toi. On venait de commander nos apéritifs, et je t'avais demandé ce qu'il y avait de neuf. Une question toute bête, mais qui semblait te mettre assez mal à l'aise. Apparemment c'était quelque chose qui était donc lié à une possible réponse de ta part... Mais cela ne me donnait pas plus d'explications à notre présence dans ce restaurant. Pour le moment, du moins.« Et toi ? » J'arquai un sourcil, trouvant curieux que tu ne souhaites pas me répondre pour le moment. Mais soit, une chose à la fois. Pour ma part, je me contentai d'hausser les épaules. « Rien de spécial, le train-train quotidien. Je bosse toujours au Blue Lagoon... Ah, j'ai déménagé par contre. J'habite sur Belle Heaven Street maintenant » Une information des plus banales, mais si je ne me trompais pas, tu savais à l'époque que je cherchais déjà à déménager. J'en avais assez de mon proprio complètement barge de mon ancien appartement.

« Tu as retrouvé quelqu'un depuis notre relation ? Je veux dire… Tu es avec quelqu'un en ce moment ? » Décidément, j'allais de surprise en surprise., D'ailleurs, cette dernière devait se lire sur mon visage. Je jetai un coup d'oeil machinal à la serveuse lorsqu'elle revint avec nos boissons qu'elle déposa devant nous. J'avais décidément de plus en plus de mal à comprendre les choses. « Non, pas vraiment. » J'avais bien flirté avec quelques filles, mais ce n'était clairement pas quelque chose de sérieux. Lorsque j'étais célibataire, j'aimais charmer et voir que je pouvais plaire, c'est vrai. « Pourquoi tu me demandes ça? » te questionnai-je en trempant la brochette d'olive accompagnant ma boisson dans le liquide. Je ne te quittais pas des yeux. J'avais besoin de réponses, sinon on allait tourner en rond. Mais nous fûmes interrompus une nouvelle fois par la serveuse qui venait prendre nos commandes. Me retenant à grande peine de soupirer, je te laissai passer commande avant de commander un filet de boeuf et du gratin dauphinois. Puis, lorsqu'elle fut repartie, je reportai mon attention sur toi. Me retenant à grande peine de lâcher un "alors?".

Alejo avait posé une simple question à Jaelyn, pourtant, elle avait bloqué sur cette dernière. Elle n'avait pas su quoi répondre. Elle aurait pu dire n'importe quoi, mais elle avait préféré lui retourner la question. Son haussement de sourcil montrait bien son incompréhension, pourquoi ne voulait-elle pas répondre à une question si simple. « C'est super pour toi ça » Elle savait qu'il voulait déménager, c'était déjà le cas quand ils étaient ensemble. S'il avait pu déménager, c'était vraiment une bonne chose pour lui. Jaelyn lui avait répondu simplement, il n'y avait rien à dire de plus. De plus, elle avait l'esprit bien trop occupé.

Jaelyn n'avait pas trouvé d'autres questions que celle de savoir si Alejo vivait quelques choses de sérieux avec une autre femme depuis leur rupture. Un peu étrange comme question, surtout venant de Jaelyn. Mais il lui avait tout de même répondu, ce n'était pas le cas, c'était déjà une bonne chose pour elle. Il ne s'était pas arrêté là, la question lui avait évidemment semblait étrange et il voulait en savoir plus. Jaelyn allait répondre à la question d'Alejo, un simple comme ça aurait suffit pour le moment. Mais la serveuse était de nouveau venue les interrompre, elle était simplement venue pour prendre leur commande. Jaelyn avait été "sauvé" par cette dernière, même si ça énervait un peu Jaelyn qui pensait ne jamais pouvoir être tranquille pour lui annoncer. Elle avait demandé une simple salade, elle était beaucoup trop stressé pour manger quelque chose de plus nourrissant. Elle n'avait pas très faim. La jeune femme avait bu une gorgée avant de regarder Alejo qui ne la lâchait pas des yeux. Il attendait une réponse, c'était évident. « Alejo. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant des heures. Tu sais que je ne t'ai pas fait venir ici simplement pour grignoter quelque chose. Je ne savais pas quand je devais te parler, ni comment je devais t'en parler... » Elle avait marqué une très courte pause, juste le temps de prendre une grande inspiration, comme pour reprendre un peu de courage. Elle n'avait pas laissé le temps à Alejo de placer un seul mot. Elle était lancée, elle avait commencé à lui dire et elle avait peur de faire marche arrière si elle ne reprenait pas la parole très vite. « Alejo… Je suis enceinte. » Jaelyn venait enfin de prononcer ces mots. Elle avait tant pensé à ce moment, depuis le soir où elle avait su qu'elle était enceinte. Elle savait qu'elle devait lui dire, mais elle ne savait pas comment le faire. Elle s'était déjà imaginé des dizaines de scénario et là, ce n'était plus simplement dans ses pensées. Elle avait réfléchi à comment lui dire et finalement, la meilleure façon de lui dire était certainement d'être directe, sans sous-entendu… En prononçant ces mots, elle observait Alejo, elle attendait sa réaction avec une très grande angoisse.

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C’est vrai que trouver un appartement qui me convenait n’avait pas été une chose rapide et facile à faire. Il fallait bien avouer que comme pour beaucoup de choses, je savais ce que je me voulais. Et les blablas de ces beaux parleurs d’agents immobiliers n’avaient pas fait long feu. Il était vraiment rare qu’on me la fasse à l’envers, et je l’avais bien fais comprendre. Mais je ne m’étais pas non plus mis une pression de dingue, et j’avais fini par trouver ce qu’il me fallait. Un beau duplex avec une chambre d’ami, une cuisine ouverte sur un salon lumineux, une salle d’eau avec WC séparés et un grand balcon au soleil. Et surtout des voisins agréables. « C'est super pour toi ça » J’acquiesçai d’un signe de tête avec un léger sourire. Effectivement c’était agréable d’avoir un nouveau chez soi chez qui on se sentait bien. Il manquait quelques éléments de décoration d’après mes frangines, mais ce n’était que du détail.

La serveuse venait de nous interrompre à nouveau, et j’étais brûlant de savoir ce qu’il pouvait bien se passer pour te mettre dans un état de stress. Alors oui clairement, on ne se connaissait pas depuis des années toi et moi. Mais je crois que pendant ces quelques semaines on avait bien appris quelques trucs l’un sur l’autre. Je n’aurais cependant pas la prétention de dire que je te connaissais par cœur. Pourtant je venais pas besoin de ça pour savoir que quelque chose clochait. « Alejo. Je ne vais pas tourner autour du pot pendant des heures. Tu sais que je ne t'ai pas fait venir ici simplement pour grignoter quelque chose. Je ne savais pas quand je devais te parler, ni comment je devais t'en parler.. » Oula. Je ne dis rien, mais mon esprit s’emballait déjà. Allais-tu parler de notre rupture? Étais-tu malade? Un certain silence naquit après tes paroles, s’étirant lentement sans que je ne veuille le rompre pour autant. Le temps semblait comme suspendu, alors que tu prenais une grande aspiration. Comme si tu t’apprêtais à sauter du haut d’une falaise. « Alejo… Je suis enceinte. »

Enceinte. Enceinte? Le mot résonna dans mon esprit pendant de longues secondes, comme si mon cerveau prenait le temps de regarder chaque lettre, chaque syllabe, chaque signification... Pourtant il n’y en n’avait qu’une seule, je crois. Enceinte. Il me sembla refaire surface au bout d’une éternité, durant laquelle je t’avais regardé avec de gros yeux ronds. « Enceinte? Mais... comment... » Enfin, non. Comment, je savais comment on les faisait les enfants, merci. « Je veux dire... Enceinte, de moi? » Après tout nous n’étions plus ensemble désormais. Et si cela faisait moins de deux mois... Cela ne pouvait définitivement pas être de moi. La question pouvait paraître déplacée peut-être, mais après tout tu m’avais bien demandé si j’avais vu quelqu’un d’autre depuis notre séparation.

Jaelyn venait de se lancer, elle n'avait plus le choix maintenant, elle devait absolument lui dire. Elle le voulait, elle en avait de toute façon besoin. Trois mots venaient de sortir de sa bouche : je suis enceinte. Elle venait enfin de dire ces mots. Enfin. Elle observait Alejo qui n'avait pas l'air de bien comprendre ce que venait de lui dire Jaelyn. Ça devait lui paraître impensable, impossible. Pourtant, c'était bien vrai. Jaelyn était bel et bien enceinte. L'annonce de Jaelyn l'avait étonné, ça se voyait, puisqu'il avait eu besoin de quelques secondes avant de pouvoir reprendre la parole. Il ne devait pas s'attendre à ce que Jaelyn lui demande de venir la rejoindre pour lui annoncer ça. Et puis, il y avait sa façon de parler, cette façon hésitante. Es-ce que c'était lui le père ? C'était sa question. Évidemment que c'était lui, sinon, elle ne serait pas là aujourd'hui. Elle n'aurait jamais demandé à le revoir, puisqu'elle ne voulait qu'une chose à la base : l'oublier. Si ce n'était pas lui, elle se serait tournée vers d'autres personnes.« Oui Alejo. Je suis enceinte de toi. » Elle n'avait aucun doute sur ça, c'était forcément lui le père. Depuis lui, elle n'avait été avec personne d'autre. Alors, oui, c'était lui le père, sans aucun doute. « Je suis vraiment désolée… J'aurais dû t'en parler depuis longtemps, mais j'avais peur de ta réaction. Quand je l'ai appris nous venions tout juste de rompre. Et… et je n'avais pas vraiment envie de te revoir. Mais je ne voulais pas te cacher ça plus longtemps. Enfin, je ne te le cachais pas vraiment, je ne savais juste pas comment te le dire, ni quand. Je sais même pas si c'est une bonne nouvelle pour toi, ou si au contraire, c'est une très mauvaise nouvelle. Je ne sais pas. Depuis que je le sais, je n'arrête pas d'y penser et savoir que je devais t'en parler ça m'effrayais… Je… » Elle remarquait que les mots s'enchaînaient les uns après les autres. Comme si elle ne pouvait pas les contrôler. Elle aurait pu sortir encore des centaines et des centaines de mots, mais elle s'était elle-même interrompu. Jaelyn avait dit ça comme pour s'excuser, s'expliquer… Le stress lui avait fait dire tous ces mots, sans même laisser Alejo respirer une seconde. Il fallait la comprendre, c'était vraiment loin d'être facile pour elle. Alors, elle attendait impatiemment la suite de la conversation, même si elle l'effrayait terriblement. Comment allait réagit Alejo ? S'il le prenait mal, elle ne pouvait que le comprendre, c'était normal. Pourtant, au fond d'elle, elle espérait que pour lui cette nouvelle était une bonne nouvelle et qu'il allait l'accepter, lui pardonner de lui avoir caché pendant ces semaines.

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La vie était étrange, parfois. Il y a quelques heures, quelques minutes même, j’étais très loin de me douter que j’allais devenir papa. Enfin, j’avais envie d’avoir des enfants bien sur. Mais un jour, pas tout de suite. Et si possible avec une fille avec laquelle j’étais en couple, pas quelqu’un qui m’avait jeté sans grandes explications. Oui, j’étais toujours aussi rancunier que voulez vous. On ne se refait pas. Ma première question, une fois le choc passé, fut de te demander si ce bébé était bien de moi. J’avais vu assez de films dans lesquels le père annoncé n’était finalement pas le géniteur. Croyez-moi, les réunions de famille sont toujours un peu froides après. « Oui Alejo. Je suis enceinte de toi. » Si j’avais pu avoir le moindre doute, il s’était désormais envolé. Bien sûr je pourrais très bien mettre ta parole en doute, mais j’étais certain que tu me disais la vérité. Pourquoi mettre une telle mise en scène en place si ce n’était que des mensonges et des faux semblants?

Tout sonné que j’étais, je ne répondais rien, laissant cependant mon regarde glisser sur ton ventre. Mille questions se bousculaient dans ma tête. Mais tu repris la parole, et je me trouvai arraché de mes pensées. « Je suis vraiment désolée… J'aurais dû t'en parler depuis longtemps, mais j'avais peur de ta réaction. Quand je l'ai appris nous venions tout juste de rompre. Et… et je n'avais pas vraiment envie de te revoir. Mais je ne voulais pas te cacher ça plus longtemps. Enfin, je ne te le cachais pas vraiment, je ne savais juste pas comment te le dire, ni quand. Je sais même pas si c'est une bonne nouvelle pour toi, ou si au contraire, c'est une très mauvaise nouvelle. Je ne sais pas. Depuis que je le sais, je n'arrête pas d'y penser et savoir que je devais t'en parler ça m'effrayais… Je… » Tu t’interrompis brusquement alors que je te regardais toujours. C’était un peu comme si on avait ouvert les vannes d’un barrage et les mots glissaient hors de ta bouche à toute allure. Mais je pouvais comprendre, j’imagine que d’avoir à gérer cela plus ou moins seule... Ce n’était pas facile. Cela dit, tu venais de répondre à l’une de mes questions principales, c’est à dire depuis combien de temps tu étais enceinte. « Je peux comprendre que tu ai mis du temps à me le dire » commençai-je en passant machinalement une main dans mes cheveux.

Après tout, ce n’est pas comme si tu me demandais de récupérer ma brosse à dents chez toi. « Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle, je crois que j’ai du mal à réaliser les choses là... » avouai-je en relevant mon regard sur toi. « Je pensais que tu voulais t’expliquer sur les raisons de notre rupture pour tout t’avouer. Mais un bébé... Il est en bonne santé au moins? » demandai-je en essayant de rassembler mes idées. Clairement, ce n’était pas gagné. « Et heu... Tu comptes le garder? » Je posais un peu les questions à l’envers, mais tant pis. Je faisais les choses comme elles venaient, on ne m’avait pas fourni un manuel pour faire les choses correctement dans des circonstances.

Oui, Alejo était le père de cet enfant. Sur ça, il n'y avait aucun doute, c'était forcément lui. Elle n'avait pu que lui confirmer. Et cette phrase n'avait pas nécessité de réponse de sa part. Pourquoi ? Jaelyn ne le savait pas et elle avait commencé à se demander pourquoi est-ce qu'il ne répondait pas. Et puis ses yeux qui fixaient son ventre ne faisait que la mettre mal à l'aise. Mais comme pour sortir de son questionnement, elle n'avait pu que sortir un monologue, qu'elle avait elle-même interrompu. Elle avait besoin de dire ces choses, comme pour s'expliquer, s'excuser d'avoir attendu si longtemps avant de lui parler. Et il avait l'air de comprendre.


Alejo avait du mal à assimiler la nouvelle. C'était une réaction normale. Il venait juste de l'apprendre et comme il venait de le dire, il ne s'attendait absolument pas à ce genre de chose. Il ne savait pas comment il devait prendre cette nouvelle, il avait besoin de laisser passer un peu de temps pour comprendre, ce qui était une fois de plus très compréhensible. S'ils étaient encore ensemble la situation serait certainement très différente. « C'est normal, je comprends. » Un léger sourire s'était dessiné sur son visage en voyant le regard d'Alejo sur elle. C'était comme pour confirmer ce qu'elle venait de dire : elle comprenait sa réaction. Il voulait maintenant savoir si le bébé était en bonne santé. « Oui, le bébé est en très bonne santé. » Non, Jaelyn n'était pas venu là pour s'expliquer de leur rupture. Elle ne pensait pas avoir besoin de le faire. Pour elle, Alejo était déjà au courant du pourquoi. Pour elle, s'ils en étaient là tous les deux, c'était à cause de lui. On l'avait convaincu que cet homme n'était pas fait pour elle, qu'il n'était pas fiable et qu'il n'était pas fidèle avec elle. Jaelyn savait qu'elle allait tout de même devoir en reparler avec lui, même peut-être lors de ce déjeuner. Si vraiment elle devait le faire, elle le ferait sans problème. Elle était tellement sur d'elle. Beaucoup de questions avaient l'air de fuser dans l'esprit d'Alejo. Il donnait cette impression en tout cas. Il voulait maintenant savoir si Jaelyn comptait garder l'enfant. Quelle question. Elle avait d'ailleurs beaucoup étonnait la jeune femme, comment pouvait-il douter de ça ? La réponse était tellement évidente. « Évidemment que je compte le garder. Tu sais à quel point je voulais des enfants. Ce bébé est juste quelque chose de… de merveilleux pour moi. » Bien sûr, la situation n'était pas parfaite. Mais Jaelyn était enceinte, elle assumait complètement. L'idée de ne pas garder cet enfant ne lui été même pas passé par la tête. C'était pour elle quelque chose de complètement impensable. C'était son bébé, elle ne voulait pas le perdre, pour rien au monde. Elle n'était plus avec Alejo, mais ce n'était pas une raison, elle était prête à garder cet enfant. Elle ne savait pas ce que pensait Alejo. Est-ce qu'il préférait que Jaelyn garde l'enfant, ou qu'elle le fasse partir, ou est-ce qu'il s'en fichait ? Peu importe ce qu'il voulait, ce qu'il pensait, Jaelyn gardait cet enfant. « Je suis soulagée d'avoir pu t'en parler, parce que ça me pesait vraiment. Je sais que c'est un peu compliqué pour toi de réaliser. Ce n'était pas facile pour moi non plus, tu sais. Je ne voulais pas te le cacher parce que tu as le droit de savoir. Et en même temps, je ne savais pas si je devais le faire. C'était plutôt difficile de m'imaginer me retrouver devant toi de nouveau un jour, à cause de notre rupture et de tout ce qui a suivi. » Tout ce qui a suivi voulait dire, le fait qu'il l'avait trompé, c'était du moins ce qu'elle croyait. Jaelyn avait mal vécu sa rupture. C'était peut-être elle qui avait pris cette décision, mais sans tout ce qu'elle avait entendu, tout ce qu'on lui avait dit sur Alejo, elle ne l'aurait sans doute pas laissé tomber.

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Tout était confus et emmêlé dans ma tête, c’est vrai. Mais ce n’était pas pour autant que je me retrouvais incapable de la moindre dose d’empathie. Je pouvais largement comprendre ou imaginer ce que tu avais pu ressentir. Ce n’était pas une situation que j’aurais à vivre un jour de mon côté, mais j’imaginais parfaitement à quel point ça pouvait être stressant. D’autant plus que cet enfant n’était pas désiré et que nous n’étions plus ensemble. On n’était carrément même pas en contact, c’était dire. Mes pensées étaient chamboulées et partaient dans tous les sens donc. Un peu comme questions qui n’avaient pas tout à fait un sens logique. J’en vins à te demander en premier lieu comment se portait le bébé. Notre enfant. La vache, c’était vraiment très bizarre. « Oui, le bébé est en très bonne santé. » J’approuvai d’un simple signe de tête. Je suppose que c’était déjà ça de pris. Le bébé n’avait a priori pas de troisième bras ou deux têtes. Puis je réalisai que je ne t’avais même pas demandé ce que tu comptais faire. Ne pas avorter certes, mais tu avais quand même la possibilité de le confier à une autre famille après sa naissance. « Évidemment que je compte le garder. Tu sais à quel point je voulais des enfants. Ce bébé est juste quelque chose de… de merveilleux pour moi. » C’est vrai.

J’eus un léger sourire alors que je me souvenais parfaitement que tu avais mis rapidement les choses au clair. Tu aimais les enfants et tu comptais bien en avoir. Si ce bébé était quelque chose de merveilleux pour toi, tant mieux. « Ok... Et alors, qu’est-ce que tu attends de moi? » demandai-je en fronçant légèrement les sourcils. Je ne savais pas si tu m’annonçais ta grossesse uniquement pour me mettre au courant après tout. Peut-être souhaitais-tu élever cet enfant seule? Ce n’était pas à mon sens la meilleure façon de faire, j’avais été personnellement entouré par une famille aimante et je ne changerais mon enfance pour rien au monde. « Je veux dire... J’y connais pas grand chose aux bébés. Mes deux petites sœurs ne sont pas si jeune par rapport à moi, je leur ai donné de temps en temps le biberon et je les coiffais quand elles sortaient du bain, mais c’est tout... » J’étais issu d’une famille nombreuse et j’avais deux petites sœurs et une plus grande. Et si je ne connaissais pas grand chose aux bébés, j’y connaissais encore moins à la grossesse. Je savais qu’il y avait des échographies mais c’était à peu près tout.

La serveuse vint discrètement déposer nos assiettes devant nous, et je me saisis machinalement de mon couteau et ma fourchette. Il était rare que j’ai l’appétit coupé. « Je suis soulagée d'avoir pu t'en parler, parce que ça me pesait vraiment. Je sais que c'est un peu compliqué pour toi de réaliser. Ce n'était pas facile pour moi non plus, tu sais. Je ne voulais pas te le cacher parce que tu as le droit de savoir. Et en même temps, je ne savais pas si je devais le faire. C'était plutôt difficile de m'imaginer me retrouver devant toi de nouveau un jour, à cause de notre rupture et de tout ce qui a suivi. » Je fronçais légèrement les sourcils, terminant de mâcher ce que j’avais dans la bouche. « Tout ce qui a suivi? » répétai-je sans comprendre ce que tu voulais dire. J’avais du manquer quelque chose, parce que jusqu’à preuve du contraire, c’était toi qui était partie du jour au lendemain. « D’accord notre rupture était brutale, mais c’est toi qui a rompu Jae » te fis-je remarquer, empruntant l’un des surnoms que j’utilisais à l’époque pour t’appeler.

Qu'est-ce qu'elle attendait de lui ? La réponse n'était pas évidente ? Elle attendait son enfant. Alors elle attendait de lui qu'il se comporte en père pour cet enfant s'il le voulait. Elle attendait même un peu de soutien de sa part. « Si je t'ai parlé de lui, c'est que je ne veux pas te mettre à l'écart. Je veux que tu sois là pour lui, si tu le souhaites. Je ne veux pas te forcer à faire quelque chose que tu ne souhaites pas. Et si je peux te rassurer, je ne connais rien aux bébés non plus. C'est mon premier enfant et je ne me suis occupé que très peu de fois de ma nièce quand elle était encore bébé. » Jaelyn allait découvrir pour la première fois ce que c'était d'être maman. Elle allait apprendre sur le tas, les premières couches, les premiers biberons, les premiers bains… Elle n'avait pas le choix que d'apprendre et comme elle souhaitait plus que tout au monde d'avoir des enfants, ce n'était pas quelque chose qui la dérangeait. Bien au contraire. Et si Alejo voulait faire parti de la vie de leur futur bébé, il pouvait le faire, il allait lui aussi devoir apprendre sur le tas et il en était très certainement capable. Après, s'il ne souhaitait pas faire parti de la vie de ce bébé, Jaelyn n'allait pas le forcer à le faire, comme elle venait déjà de lui dire. Elle ne voulait pas élever seule ce bébé, elle voulait qu'il puisse grandir entouré de sa mère et de son père, mais elle n'avait pas le droit de forcer Alejo. C'était à lui de prendre cette décision.


Jaelyn s'était de nouveau justifiée. Elle avait juste sous-entendu les "fautes" d'Alejo qui l'avait beaucoup blessé. Ce dernier n'avait pas l'air de réellement comprendre ce que lui reprochait la jeune femme. Ou il faisait peut-être simplement semblant de ne pas comprendre. Il était pour elle forcément au courant de ce qu'il avait fait, même si elle n'avait jamais pris la peine de s'expliquer. Pour elle, s'ils avaient rompu, ce n'était pas de sa faute. Et puis il avait utilisé ce surnom : Jae. Autrefois il utilisé ce surnom pour s'adresser à elle, elle l'avait tout de suite remarqué. C'était très étrange pour elle de l'entendre de nouveau dire ça. « Oui, c'est moi qui ai voulu rompre, mais tu sais très bien pourquoi j'ai mis fin à notre relation Alejo. Je ne pouvais pas rester avec toi, c'était vraiment impossible pour moi. Je ne pouvais pas laisser passer ça. » Jaelyn était tellement certaine d'elle. Tout ce qu'on lui avait dit sur son ex petit ami, était forcément vrai. Elle ne s'était d'ailleurs jamais dit que tout ne pouvait être que mensonge. Pour elle, il l'avait trompé, c'était une certitude. Pourquoi est-ce que des gens en qui elle avait confiance lui aurait dit tout ça ? Pourquoi est-ce qu'ils auraient fait tout ça pour convaincre Jaelyn d'abandonner sa relation avec Alejo ? Il n'y avait aucune raison, donc c'était forcément la réalité. Elle s'était déjà posé des dizaines de questions. Pourquoi est-ce qu'il l'avait trompé ? Est-ce qu'il n'était avec elle que pour s'amuser ? Est-ce qu'il avait déjà eu le moindre sentiment pour elle ? Ou encore est-ce qu'il comptait lui en parler ou est-ce qu'il comptait se jouer d'elle encore longtemps ? Jaelyn allait peut-être enfin avoir une réponse à toutes ses questions. Elle allait essayer en tout cas. Elle devait profiter de la situation, de ce déjeuner pour en savoir un peu plus et pour pouvoir se "libérer".

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Ainsi donc j’allais réellement devenir papa. J’avais beau me répéter la phrase dans la tête, j’avais honnêtement toujours un peu de mal à réaliser. Mais il faudra bien que je me fasse à l’idée, ce bébé était là et semblait bien décidé à y rester. J’avais besoin de temps pour me faire à l’idée, mais dans le fond je ne savais pas tellement ce que tu attendais de moi. Une chose était sûre, il allait falloir que je fasse de la lecture sur le sujet. Je comptais aussi l’annoncer à mes parents, alors je suppose que ces derniers auraient également des conseils à me donner.
« Si je t'ai parlé de lui, c'est que je ne veux pas te mettre à l'écart. Je veux que tu sois là pour lui, si tu le souhaites. Je ne veux pas te forcer à faire quelque chose que tu ne souhaites pas. Et si je peux te rassurer, je ne connais rien aux bébés non plus. C'est mon premier enfant et je ne me suis occupé que très peu de fois de ma nièce quand elle était encore bébé. » C’était un peu rassurant de savoir que tu ne connaissais pas tout non plus. Je n’avais pas non plus envie de passer pour l’abruti fini. Pour tout avouer, cela me détendit un peu. « Je vais faire de mon mieux » commençai-je en te regardant. « Mais je ne te promet pas d’être parfait. » Autant mettre les choses au clair dès le début. Faire de mon mieux ne signifiait pas forcément que je serai irréprochable. « C’est quand ta prochaine consultation chez le gynécologue? Je viendrai aussi, si tu veux bien. » Puisque tu souhaitais que je m’inclues dans cette histoire et que j’en avais aussi envie, autant me plonger le plus possible dans les détails.

Puis, alors que nous mangions, on venait enfin à aborder notre rupture. Qui était arrivée pour moi brusquement et sans raison. Mais je ne t’avais pas couru après pour savoir. Je n’avais pas envie de me rabaisser, j’étais blessé et surpris. Sans compter que je t’en voulais un peu, après tout tu n’avais jamais rien montré. « Oui, c'est moi qui ai voulu rompre, mais tu sais très bien pourquoi j'ai mis fin à notre relation Alejo. Je ne pouvais pas rester avec toi, c'était vraiment impossible pour moi. Je ne pouvais pas laisser passer ça. » Laisser passer ça? J’étais décidément de plus en plus perdu. Je savais qu’il m’arrivait d’être un peu maladroit dans mes relations. Je n’étais pas un éternel célibataire, j’avais régulièrement des histoires. Mais jamais rien de sérieux depuis mon premier amour, au grand désespoir de ma maman. Mais là, j’avais beau me creuser la cervelle, je ne voyais pas. « Je ne comprends pas » fini-je par avouer sans te quitter du regard. Était-ce une manière de ne pas avouer que tu en avais simplement eu marre? Et que pour une fois ce n’était pas moi la personne pas sérieuse?

La conversation se détendait un peu avec le temps. Jaelyn aussi par la même occasion. Ils parlaient tous les deux de l'avenir de cet enfant. De la place qu'allait avoir Alejo pour lui. Jaelyn voulait qu'il prenne sa place de père, elle ne voulait ni le priver lui, ni même le bébé. Il voulait bien s'occuper de lui, mais ne savait pas comment faire, contrairement à ce qu'il avait l'air de croire, Jaelyn non plus ne savait pas réellement comment s'y prendre. Il disait qu'il ne promettait pas de pouvoir être parfait. Jaelyn ne lui avait répondu qu'avec un simple sourire. Aucun parent n'est parfait de toute façon. Jaelyn ne serait elle-même pas parfaite. « La prochaine échographie est prévue pour la fin du trimestre. Dans un peu moins de trois semaines. Je te donnerai la date et l'heure exacte un peu plus tard si tu veux. » Il voulait venir au prochain rendez-vous, c'était une très bonne chose et Jaelyn ne pouvait pas le priver de ça. Il avait aussi bien sa place ici. Il avait le droit de faire parti de la grossesse, en venant aux rendez-vous médicaux concernant le bébé... L'assiette de Jaelyn se trouvait devant elle, depuis un petit instant. Elle y avait à peine touché. Elle qui était de nature gourmande, n'avait pas très faim pour le moment. Elle avait tellement était stressée avant de venir ici et encore plus depuis qu'elle avait vu Alejo en entrant ici. Le stress était peut-être un peu retombé, mais l’appétit n'était lui pas revenu. Pourtant, il avait très bien réagi. Il n'avait absolument pas mal pris le fait que Jaelyn ai pris du temps avant de se décider à lui parler. Un peu plus de deux mois de grossesse, ce n'était pas rien. Mais il comprenait et il avait même l'air de vouloir s'intégrer du mieux qu'il pouvait dans la vie du bébé.

La rupture. Le sujet que Jaelyn voulait éviter. Pourtant, apparemment, ils allaient devoir en parler. Jaelyn devait s'expliquer. Pourquoi avait-elle rompu. C'était tellement évident, pour elle en tout cas. Mais Alejo n'avait pas l'air de comprendre ce qu'elle voulait dire. Il attendait une réponse de la part de la jeune femme, la discution allait donc durée encore un instant, elle ne pouvait pas y échapper. De toute façon, il fallait bien qu'ils en parlent un jour, surtout si Jaelyn voulait que tout se passe au mieux pour leur enfant. « Tu ne comprends pas. Ne te moque pas de moi s'il te plaît. Ne fais pas semblant de ne pas savoir. Je suis au courant, tu sais, on m'a mise au courant de tout ce que tu faisais derrière mon dos. Étrangement, je te faisais confiance et tu en as profité pour me tromper. Juste comme ça, tu comptais m'en parler un jour où tu allais continuer à de jouer de moi encore longtemps ? » Jaelyn détestait les mensonges. Elle ne pouvait pas s'empêcher de lui reprocher, c'était évident. Il l'avait trompait alors qu'elle lui faisait confiance. Il ne lui avait jamais dit et ne comptait certainement jamais lui en parler. Il faisait tellement bien semblant de ne pas comprendre ce qui lui arrivait. Il ne savait très certainement pas que Jaelyn était au courant de ce qu'il avait fait. Si ses amis n'avaient pas été là pour la prévenir, elle n'aurait certainement jamais était au courant.

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Je ne savais pas grand chose concernant notre futur finalement, si ce n'est qu'il serait lié par ce bébé qui avait décidé de pointer le bout de son nez. Sans trop nous demander notre avis d'ailleurs, mais ce n'est pas exactement comme si nous avions le choix désormais puisqu'il était là. Ce que nous avions le choix de faire cependant, c'était de faire les choses correctement. D'accueillir ce petit être qui n'avait rien demandé, si ce n'est de l'attention et de l'amour. Et je comptais bien être présent, autant que possible. Bien sûr ça ne sera pas toujours facile et je le savais parfaitement. Je flippais toujours un peu et je ne savais pas exactement à quoi m'attendre non plus. Mais comme disait le proverbe, qui vivra verra. Je te demandai donc quand était le prochain rendez-vous médical. Le prochain contrôle, ou je ne sais pas trop ce qu'on allait bien pouvoir te faire. Vous faire. « La prochaine échographie est prévue pour la fin du trimestre. Dans un peu moins de trois semaines. Je te donnerai la date et l'heure exacte un peu plus tard si tu veux. » J'acquiesçai pensivement. Je travaillais de nuit en tant que DJ et les quelques heures que je passais dans la journée à bosser, c'était pour composer de nouveaux titres. Ou faire de nouveaux mix. Donc mes heures de travail étaient plutôt facilement aménageables, et mon patron était assez cool avec moi par rapport à ça. « Je veux bien. Je m'arrangerai pour venir. » Après tout je ne t'avais pas posé cette question juste pour faire joli ou pour faire bien. « Ta famille est déjà au courant pour ta grossesse? » demandai-je pensivement. Je n'avais jamais rencontré ta soeur ou tes parents, mais tu m'en avais déjà parlé. Et je ne savais pas trop comment annoncer les choses aux miens.

Nous venions enfin d'aborder notre rupture. J'avais besoin de comprendre, de réaliser ce qu'il s'était passé pour toi. Comme je l'avais dis précédemment, de mon côté je n'avais absolument rien vu venir. Sauf que j'étais apparemment censé être au courant des raisons de notre séparation. Mais j'avais beau me creuser la cervelle,
je ne voyais pas. Ce qui semblait d'ailleurs beaucoup t'agacer. « Tu ne comprends pas. Ne te moque pas de moi s'il te plaît. Ne fais pas semblant de ne pas savoir. Je suis au courant, tu sais, on m'a mise au courant de tout ce que tu faisais derrière mon dos. Étrangement, je te faisais confiance et tu en as profité pour me tromper. Juste comme ça, tu comptais m'en parler un jour où tu allais continuer à de jouer de moi encore longtemps ? » Tout ce que je faisais derrière ton dos? Plus tu parlais, plus j'avais l'impression d'être dans une dimension parallèle. Il est vrai que je n'avais pas toujours été parfait et compagnie dans mon passé, mais avec toi j'avais toujours été honnête et droit. Je ne pus m'empêcher de lâcher un rire dédaigneux. « J'aimerais bien savoir qui a pu te raconter ça, parce que figure-toi que ce n'est rien d'autre que des conneries. Je ne dis pas que j'ai toujours été irréprochable au cours de ma vie, mais je ne suis jamais allé voir ailleurs quand j'étais avec toi. » J'avais un goût amer dans la bouche. Ainsi, non seulement on avait raconté des conneries sur mon dos, ce que je détestais profondément, mais en plus tu avais préféré les écouter. Il y avait peu de choses qui me coupaient l'appétit donc, mais pour le coup je reposai mes services et repoussai légèrement mon assiette.

Alejo allait se débrouiller pour venir au rendez-vous, c'était une très bonne idée. Jaelyn lui avait répondu d'un signe de tête comme pour dire d'accord. Il était évidemment le bienvenu, même s'ils ne s'entendaient plus à merveille tous les deux. Il avait l'air pensif, un peu ailleurs, c'était assez normal. Est-ce que Jaelyn avait prévenu sa famille ? Pas tout le monde, mais les personnes qui l'entouraient au quotidien surtout. « Je n'ai pas prévenu tout le monde. J'en ai parlé à mon père qui a voulu mettre au courant ma belle-mère. Ma demi-sœur le sait aussi, elle habite chez moi pour le moment, donc je n'avais pas d'autre choix que de lui en parler. Et j'en ai parlé à une vieille amie, j'avais besoin de me confier. Le reste de la famille, ne le sait pas, ma mère, mon petit-frère ne sont pas au courant. » Alejo aurait dû être le premier au courant de tout ça dans d'autres circonstances, mais là, elle avait eu besoin de se confier, donc elle en avait parler à l'une de ses meilleures amies : Joan. Elle ne pouvait pas cacher ça à son père. Et pour ce qui était de Sybil, elle vivait désormais chez elle, donc elle n'avait pas eu d'autres choix que de lui en parler, et puis elle était de la famille. En tout cas, Jaelyn venait pour la première fois de parler du retour de sa sœur à quelqu'un, elle avait promis de se taire jusqu'à ce que Sybil décide à en parler elle-même. Mais Alejo, ne connaissait pas la famille de Jaelyn, elle n'avait rien à craindre.


Il ne l'avait pas trompé. Elle ne s'attendait pas à entendre ça de sa part. Elle voulait des réponses à ses questions, pas ce genre de réponse. Elle était tellement certaine de ce qu'elle avait entendu. Elle ne lui avait pas fait confiance. « Je... » ne sais pas quoi dire. Jaelyn ne savait pas qui croire. Alejo ou ses amis ? Qui disait la vérité ? Si c'était Alejo, alors elle avait de quoi s'en vouloir, elle n'avait jamais cherché à savoir si ce qu'on lui avait dit était vrai. Et si Alejo disait la vérité, elle aurait peut-être mieux fait de le faire avant de prendre sa décision. « Des amis m'ont prévenu de ce que tu faisais quand je n'étais pas avec toi. » Elle était très mal à l'aise et ça pouvait se comprendre, elle ne savait pas quoi dire et avait de nouveau marqué une courte pause avant de reprendre. « Je suis un peu perdue là. Alejo, je sais plus quoi croire. J'ai jamais cherché à comprendre. Pour moi, tu m'avais trompé et ça s'arrêtait là. Je savais comment tu étais avant qu'on se mette ensemble, je ne te le reproche pas, je n'étais pas mieux. Mais… Je ne sais pas. J'avais confiance en mes amis. Ils m'ont dit qu'ils avaient des preuves de ce qu'ils avançaient, que je pouvais les voir si je voulais. » Elle avait refusais de voir les preuves, parce qu'elle ne voulait pas souffrir d'avantage. Elle avait peut-être était idiote sur ce coup-là. Mais, on s'était tellement moquait d'elle par le passé. Des types qui s'étaient amusés à la tromper, qui était déjà en couple, ou qui lui promettait plus que ce qu'ils voulaient en réalité. Elle avait perdu de sa confiance. Alors évidemment, quand on était venu lui dire ça, elle l'avait cru. « Alejo, tu n'as vraiment rien fait ? » Même si elle se doutait déjà de ce qu'il allait lui répondre, elle avait besoin de l'entendre une nouvelle fois. Elle avait besoin de comprendre qu'elle s'était peut-être réellement trompée. Elle aurait dû lui donner une explication, ils auraient peut-être pu discuter un peu tous les deux. Elle n'aurait peut-être pas dû écouter ses amis, qu'elle n'avait pas revu depuis sa rupture.

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Apprendre et gérer la nouvelle de ta grossesse était une chose, tout comme le seront sans doute mes prochaines remises en question. Mais je ne savais pas réellement comment annoncer la nouvelle à mes proches. Je me doutais bien que mes sœurs prendraient assez bien les choses. Mes parents aussi sûrement, ils n’étaient pas restés coincés quelque part dans les années 1920, où on se mariait avant d’avoir des rapports sexuels. Mais ils me tannaient depuis des années pour que je me pose sagement avec une femme, qu’on construise une vie de couple et qu’on fonde une famille. Je ne t’avais pas présentée à eux, mais ils savaient que j’avais été en couple sérieusement quelques semaines. Mais je me demandais comment tu avais annoncé les choses de ton côté, et à qui tu l’avais fais. « Je n'ai pas prévenu tout le monde. J'en ai parlé à mon père qui a voulu mettre au courant ma belle-mère. Ma demi-sœur le sait aussi, elle habite chez moi pour le moment, donc je n'avais pas d'autre choix que de lui en parler. Et j'en ai parlé à une vieille amie, j'avais besoin de me confier. Le reste de la famille, ne le sait pas, ma mère, mon petit-frère ne sont pas au courant. » Je ne savais pas tout de ta famille, mais je savais que c’était assez compliquée. « Ok. Je suppose que je le ferai durant la semaine de mon côté. A mes parents et mes sœurs en tout cas. » Ainsi qu’à quelques amis proches naturellement, ensuite le bouche à oreilles se ferait tout seul et sûrement assez rapidement.

Quelques minutes plus tard, j’étais franchement en colère. Tu m’accusais de t’avoir trompée, chose qui n’était pas arrivé. Ou alors je ne le savais même pas et dans ce cas là, c’était plutôt étrange. En tout cas, tu semblais surprise voir choquée de ma réaction. « Je... » J’arquai un sourcil en te regardant. Tu semblais hésiter et un peu perdue. Je ne savais pas qui t’avait fourni ces informations, mais si je mettais la main dessus, je comptais bien le transformer en bouilli. « Des amis m'ont prévenu de ce que tu faisais quand je n'étais pas avec toi. » Je levai les yeux au ciel, sans masquer mon agacement. De toute manière, je n’y arriverais pas. Je n’avais jamais été très doué pour dissimuler mes émotions. Quand il s’agissait de la colère en tout cas, la tristesse c’était une autre histoire. « Bah tiens » lançai-je d’un air mauvais. Quel genre d’amis perdraient leur temps a raconter des mensonges de ce genre là? « Je suis un peu perdue là. Alejo, je sais plus quoi croire. J'ai jamais cherché à comprendre. Pour moi, tu m'avais trompé et ça s'arrêtait là. Je savais comment tu étais avant qu'on se mette ensemble, je ne te le reproche pas, je n'étais pas mieux. Mais… Je ne sais pas. J'avais confiance en mes amis. Ils m'ont dit qu'ils avaient des preuves de ce qu'ils avançaient, que je pouvais les voir si je voulais. » Naturellement, je ne t’avais pas caché mon passé. A quoi cela aurait-il servi? Ma réputation était faite et elle l’était pour une raison. Je n’étais pas un ange, je ne m’en étais jamais caché. « Je serais curieux de savoir quelles preuves ils auraient bien pu te montrer » Parce qu’il n’y avait rien à montrer. A moins que parler à d’autres filles soit désormais quelque chose de prohibé.

« Alejo, tu n'as vraiment rien fait ? » Je soupirai en terminant de boire mon verre de Martini, que je reposai un peu trop fort sur la table. Mais je m’efforçais désormais de ne pas laisser ma colère exploser. « Je te l’ai dis, non » commençai-je simplement, avant de lâcher tou ce que je pouvais bien penser. « J’ai toujours été honnête avec toi, je ne t’ai jamais caché que j’ai eu de nombreuses conquêtes, que j’aime charmer, séduire et plaire. Je ne suis pas un ange et je ne le serai sans doute jamais, mais quand j’étais en couple avec toi, je n’ai jamais dépassé une seule limite qu’on s’était fixés. Alors, à moins que parler et rire avec une autre fille soit considérer comme tromper, non, je n’ai rien fais. »

Jaelyn avait parlé de cet enfant à quelques personnes, mais elle voulait d'abord en parler à Alejo avant de prévenir le reste de la famille. Elle avait bien briffé tout le monde pour qu'ils tiennent leur langue. Maintenant qu'Alejo était au courant et qu'il semblait bien vivre la chose, elle allait pouvoir en parler à sa mère, à son petit frère et au reste de la famille. « D'accord. » Il comptait en parler lui aussi à sa famille, ou plutôt aux membres de sa famille qui était le plus proche de lui, c’est-à-dire ses parents et ses sœurs. Il devait le faire assez rapidement, c'était certainement qu'il avait d'une certaine façon envie d'en parler, que c'était plutôt une bonne nouvelle pour lui.

Il trouvait ça idiot et il avait complètement raison, c'était vraiment stupide. Tout pouvait se lire sur son visage, sa voix laisser entendre sa colère tout comme ses expressions. Il n'aimait pas que l'on parle de lui derrière son dos, surtout pour raconter ce genre de choses. Et le fait que Jaelyn ait préféré croire ses amis, le fait de ne pas lui avoir fait confiance ne pouvait que l'énerver. S'il en voulait à la jeune femme, c'était tout à fait compréhensible, mais il fallait aussi la comprendre. Ce n'était pas de sa faute. On lui avait monté la tête, elle avait réagi excessivement et ça s'arrêtait là. Sur ce coup-là, elle n'avait pas été très intelligente, mais ce n'était vraiment pas de sa faute. « Je ne sais pas, ils n'avaient peut-être aucune preuve. Ils me connaissaient bien, ils savaient comment j'étais. Apprendre ça, ça m'a beaucoup blessé et pour ne pas l'être d'avantage, je n'ai pas voulu voir ces fameuses preuves. Ils devaient très bien savoir ce que j'allais répondre. » Oui, c'était des amis en qui elle avait totalement confiance. Elle s'était déjà confiée à eux de nombreuses fois. Ils savaient qu'elle avait perdu de sa confiance en elle et ils en avaient très certainement profité. Ils savaient exactement comment allait réagir Jaelyn. Ils savaient très bien qu'elle allait refuser de voir certaines images, certains messages ou autre. Ou alors, ils avaient peut-être d'anciennes photos, des trucs peut-être un peu modifié.

Il avait l'air sincère. Il n'avait jamais trompé Jaelyn. Elle s'attendait à tout sauf à cette réponse. Il aurait mieux fallu qu'elle lui en parle avant de le quitter, avant de mettre fin à leur relation. Alejo disait qu'il avait toujours été honnête avec elle, qu'il n'avait jamais dépassé les limites qu'ils s'étaient tous les deux fixés. Il n'avait rien fait. « Bien sûr que non. Tu avais le droit de rire avec d'autres filles, de leur parler. Je ne suis pas comme ça, tu le sais. J'ai vraiment été stupide. J'aurais peut-être dû venir t'en parler. Mais quand j'ai appris ça, j'étais en colère et déçue. Pour moi, tu m'avais prise pour une idiote et pour me protéger, je n'avais pas d'autre choix que te laisser tomber. Si je t'avais laissé une chance de t'expliquer, j'aurais peut-être compris que tout ce qu'ils m'avaient dit été absurde. Je suis désolée. J'aurais dû te faire confiance. » Dans ce genre de situation, on ne sait généralement pas où se mettre. Et là, Jaelyn ne savait vraiment pas où se mettre. Elle s'en voulait de ne pas lui avoir fait confiance. En même temps, elle ne s'était pas méfiée de ses amis. Pourquoi est-ce qu'ils lui auraient raconté ça si ce n'était pas vrai ? C'était incompréhensible ? Quel était l'intérêt de ce mensonge ? Et puis, ils disaient avoir des preuves. Si Jaelyn avait accepté de les voir, comment est-ce qu'ils auraient fait pour lui montrer des choses qui n'existaient certainement pas. Jaelyn ne comprenait pas. C'est certainement pour ça qu'elle avait préféré faire confiance à des amis, que faire confiance en son petit ami. Et puis pour avoir leurs explications, elle allait devoir attendre, parce que depuis qu'elle avait pris la décision de laisser tomber Alejo, elle n'avait plus aucune nouvelle d'eux. Elle avait déjà essayé de les joindre et ça n'avait rien donné.

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On allait de surprises en surprises concernant ce repas, décidément. Déjà il y avait la nouvelle comme quoi je t’avais mise enceinte. Et si on en croyait les dates et ce dont je me souvenais, il s’agissait de notre dernière nuit d’amour ensemble. Parce que oui, nous ne nous étions pas contentés de regarder des films ensemble. Mais il y avait également le fait que tu avais décidé de rompre parce que je t’aurais apparemment trompée. Ce qui n’était pas le cas, nous avions eu rapidement une conversation là-dessus, à l’époque. Et je n’avais jamais franchi une quelconque ligne. Je me demandais donc quel genre de preuve ces amis pouvaient bien avoir. « Je ne sais pas, ils n'avaient peut-être aucune preuve. Ils me connaissaient bien, ils savaient comment j'étais. Apprendre ça, ça m'a beaucoup blessé et pour ne pas l'être d'avantage, je n'ai pas voulu voir ces fameuses preuves. Ils devaient très bien savoir ce que j'allais répondre. » Je pouvais comprendre, mais j’étais pour l’instant trop en colère contre eux pour me montrer conciliant. « Pourquoi ils auraient cherché à mentir sur mes agissements? Ça n’a aucun sens » dis-je avec une certaine dose de mauvaise humeur. « Tu devrais reprendre contact avec eux pour leur demander de voir ces preuves. Juste pour voir ce qu’ils vont te raconter. » J’étais curieux de voir jusqu’à où ils étaient prêts à mentir pour prolonger leurs mensonges.

Je me défendais de ces mensonges et ces calomnies, bec et ongle. S’il y avait bien une chose que je détestais, c’était les mensonges. D’ailleurs lorsque mes conquêtes passées me mettaient face à mes infidélités je ne mentais jamais. Après, il est vrai que j’avais le contact facile et que donc j’avais plusieurs amies filles dans mon entourage. Et mon métier voulait que je charme un peu la foule autour de moi. Mais cela s’arrêtait là. « Bien sûr que non. Tu avais le droit de rire avec d'autres filles, de leur parler. Je ne suis pas comme ça, tu le sais. J'ai vraiment été stupide. J'aurais peut-être dû venir t'en parler. Mais quand j'ai appris ça, j'étais en colère et déçue. Pour moi, tu m'avais prise pour une idiote et pour me protéger, je n'avais pas d'autre choix que te laisser tomber. Si je t'avais laissé une chance de t'expliquer, j'aurais peut-être compris que tout ce qu'ils m'avaient dit été absurde. Je suis désolée. J'aurais dû te faire confiance. » Je haussai les épaules. Bien sûr, mais il était malheureusement un peu tard pour des regrets. « Avec des si on refait le monde malheureusement... » fis-je avec amertume. J’étais un peu perdu pour le coup. C’était plus facile à gérer quand je pensais simplement que tu n’avais pas autant de sentiments pour moi que ça, au final. « Confronte tes amis, j’ai hâte d’entendre ce qu’ils ont à dire. Et tout ça ne change rien de ce que j’ai pu te dire pour le bébé. Je serai là pour vous soutenir tous les deux. On aura quelques sujets à discuter, je pense, mais on fera ça quand on se retrouvera face au sujet... » Je soupirai longuement avant de me laisser aller contre le dossier de ma chaise. Cela faisait un peu trop de nouvelles à gérer à la fois pour moi. Mais nous devions parler organisation, prénom, rendez-vous et compagnie. Comme je l’avais dis, je voulais préparer les choses au mieux.

Est-ce qu'il pensait réellement que Jaelyn comprenait pourquoi ses amis avaient fait ça ? Ou est-ce qu'il ne comprenait vraiment pas lui-même. Il y avait de quoi se poser des questions, puisque c'était assez étrange. Jaelyn était cependant comme soulagée, de savoir qu'Alejo ne l'avait jamais trompé. Penser que l'homme pour lequel on a des sentiments n'est pas fidèle n'est pas un sentiment très agréable. Mais en même temps, elle s'en voulait et se poser des tas de questions. « Je sais que ça n'a pas de sens. À ton avis, pourquoi je les ai crus. Pour moi, ils n'avaient aucune raison de me mentir. Pourtant, apparemment, ils l'ont fait. Alors oui, je vais essayer de les recontacter, pour savoir, c'était quoi ces preuves. » Il était vrai que cet acte pouvait paraître absurde. Mais pourtant, ce n'était pas un mensonge. Pourquoi Jaelyn raconterait de telles idioties, pourquoi irait-elle inventer un tel mensonge ? Mais pourquoi eux avaient-ils menti ? Il pouvait y avoir des tas de raisons, mais elles étaient presque toutes improbable. Alors Jaelyn s'imaginaient différentes raisons en se disant que c'était impossible. Elle passait par de la jalousie ou est-ce que ces amis ne connaissaient pas Alejo, ancienne conquête ou autres. Impossible de comprendre sans les avoir en face pour demander une explication claire.

Jaelyn n'aimait pas se tromper sur les gens, ou plutôt elle n'aimait pas les accuser alors qu'au final, ils n'avaient rien à se reprocher. Alejo avait été son petit-ami, elle devait avoir confiance en lui. Pourtant, elle ne l'avait pas fait. Alors oui, elle s'était excusait. Elle avait besoin de le faire et c'était surtout normal de le faire. Elle avait fait une erreur et elle ne faisait que l'admettre. Alors à la réponse d'Alejo, la jeune femme avait levé les yeux au ciel, en disant cette phrase, elle voulait simplement s'excuser de ne pas lui avoir fait confiance. Elle ne pouvait pas changer le passer, mais elle aurait préféré que tout se passe autrement, évidemment, surtout que tout était basé sur un mensonge.

Recontacter ses amis, elle l'avait déjà fait. Elle était amie avec eux, du moins c'était ce qu'elle croyait. Alors, elle avait déjà cherché à recontacter ces personnes qui du jour au lendemain l'avaient laissé tombé. Ils ne donnaient plus aucun signe de vie. Même après les messages que Jaelyn avait envoyé. « Comme je te l'ai dit, je vais essayer de les appeler. Mais comme par hasard, je n'ai plus du tout de nouvelles depuis notre séparation. J'ai déjà essayé de leur envoyer des messages, mais sans réponses. Je déteste qu'on se moque de moi et pire qu'on joue avec mes sentiments. Je vais essayer d'en savoir plus tu peux me croire. Parce que là, je suis complètement paumée, je ne comprends absolument pas ce qui s'est passé. » Elle voulait évidemment comprendre ce qui les avait poussés à faire ça, mais elle n'allait pas non plus rester sur cette histoire pendant des mois, elle allait finir par passer à autre chose. Profiter de sa grossesse, en oubliant les problèmes, surtout que ce n'était pas bon pour le bébé. Elle avait repris la parole très rapidement, après une courte pause. « Et merci pour lui. » En prononçant ces mots, elle avait posé une main sur son ventre. Quoi qu'il arrive, il voulait s'occuper du bébé, être là pour lui, prendre des décision pour lui… Enfin, il voulait jouer son rôle de père du mieux qu'il pouvait et ça, c'était une bonne chose. Une bonne nouvelle pour Jaelyn, qui avait vraiment peur de sa réaction avant de mettre les pieds ici.

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Il fallait bien avouer que je n'avais pas réellement pris le temps de faire connaissance avec tes amis. Ce qui m'intéressait quand on sortait tous les deux, c'était de faire ta connaissance et d'apprendre à mieux te connaître. Ton cercle d'amis venait après, et après tout je ne savais pas si on pouvait considérer des gens comme ça comme des amis. Comme dirait le dicton, avec des amis pareils, pas besoin d'ennemis. J'étais quoiqu'il en soit très en colère contre eux. J'avais besoin de comprendre ce qu'il avait pu leur passer par la tête pour raconter des conneries pareilles. S'ils n'avaient pas agis de la sorte, peut-être serions nous toujours ensemble. Peut-être pas, on ne sait jamais ce qu'il aurait pu se passer. Mais ils avaient apparemment une très grande part de responsabilité concernant le fait qu'on se retrouve séparés aujourd'hui. Ce qui était en soi vraiment très frustrant. Les relations amoureuses sont déjà assez compliquées sans que qui que ce soit s'en mêle. « Je sais que ça n'a pas de sens. À ton avis, pourquoi je les ai crus. Pour moi, ils n'avaient aucune raison de me mentir. Pourtant, apparemment, ils l'ont fait. Alors oui, je vais essayer de les recontacter, pour savoir, c'était quoi ces preuves. » J'acquiesçai d'un signe de tête. Qu'ils avouent leurs mensonges ou continuent de mentir, ils n'avaient aucune preuve à te montrer. Et s'ils se contentaient de dire un truc genre "oh mais on a supprimé quand tu as rompu avec lui", c'était à mon avis une grande preuve de leur culpabilité. « J'aimerais bien savoir ce qu'ils te répondront, si tu veux bien » Tu devais t'en douter un peu, mais je préférais te le dire pour que les choses soient claires. Par messages ou téléphone, cela m'importait peu.

J'avais continué à m'énerver encore un peu, mais de ton côté tu semblais réussir à garder la tête froide. Ou du moins, si tu étais énervée tu arrivais à ne pas le montrer. « Comme je te l'ai dit, je vais essayer de les appeler. Mais comme par hasard, je n'ai plus du tout de nouvelles depuis notre séparation. J'ai déjà essayé de leur envoyer des messages, mais sans réponses. Je déteste qu'on se moque de moi et pire qu'on joue avec mes sentiments. Je vais essayer d'en savoir plus tu peux me croire. Parce que là, je suis complètement paumée, je ne comprends absolument pas ce qui s'est passé. » J'eus un rictus mauvais. Naturellement, ils ne donnaient plus de nouvelles depuis, encore le hasard comme par hasard. Je comprenais que tu étais paumée, et je t'en voulais un peu pour ne pas avoir creuser ces allégations un peu plus loin. « C'est quand même bizarre qu'ils disparaissent comme ça... S'ils ne donnent pas de nouvelles, c'est moi qui vais les contacter. » Et ils allaient trouver ça sûrement bien moins marrant que de se retrouver face à toi. Si je m'emportais trop, il était possible que je finisse par me servir de mes poings. Et dans ces cas-là, ce n'était jamais très bon. Mais quoiqu'il en soit, je te promettais quand même de ne pas couper les ponts avec toi. Après tout, il y avait toujours le bébé. « Et merci pour lui. » J'eus un léger sourire en te regardant. Cela faisait un moment que je n'avais pas touché à mon assiette, et la serveuse avait du le voir puisqu'elle apparu à notre hauteur pour savoir si elle pouvait débarrasser. J'acquiesçai pensivement, demandant au passage si elle pouvait me faire un doggybag. Quelques instants plus tard, nous étions sortis du restaurant. J'avais payé la note et nous nous étions séparés tranquillement. Et pourtant, la tête bien pleine...