Damsell in distress
Anna F. & Lucas

J'ai fait la magique étude, du Bonheur que nul n'élude

Les rues étaient très calmes ce soir-là, sans surprise puisqu’il était assez tard. Crevé, Lucas rentrait de soirée. Il n’avait plus sa forme d’antan, l’homme sentait clairement le cap de la trentaine. Avant, il pouvait enchaîner les nuits courtes sans problème, aujourd’hui, ce n’était plus aussi simple. Bien sûr, ça n’avait en rien changé ses habitudes : Wilde était toujours aussi sportif qu’avant. Mais maintenant qu’il y pensait, cela faisait quelques semaines qu’il avait terminé sa séance d’alpinisme dans l’Himalaya avec Simone, or il avait le sentiment de ne pas avoir complètement récupéré depuis. C’était presque invraisemblable venant de lui, mais force était de constater qu’il n’était plus exactement le même depuis son retour avec son camarade ! Cessant de se perdre dans ses pensées, Wilde se concentra davantage sur la route en plissant un peu les yeux. Il n’avait pas bu une goutte d’alcool mais avait l’impression d’avoir les réflexes endormis malgré tout, à cause de la fatigue. Et pourtant, il ne causerait aucun problème ce soir là. Pas lui.

Alors qu’il s’approchait d’une intersection, un abruti situé sur la perpendiculaire grilla un feu rouge et la voiture qui était devant Lucas l’évita de justesse, mais se mangea le poteau d’en face dans la manœuvre, le bruit de l’impact fut assourdissant. Le cœur bondissant dans sa poitrine, Lucas pilla aussitôt. Il avait beau avoir les nerfs solides, c’était un sacré choc d’assister à ça. Prenant une seconde pour inspirer, l’homme se rangea sur le côté (faudrait pas qu’il soit la cause d’un accident à son tour) et sortit en trombe de sa jaguar. La personne qui avait eu l’accident n’était en rien fautive, contrairement au connard qui avait déboulé en face et s’était barré sans un regard en arrière. Malheureusement pour lui, les feux rouges avaient des caméras de surveillance et on ne manquerait pas de le retrouver. Wilde s’en assurerait. Lucas accourut vers la voiture défoncée et ouvrit la portière. La victime était une jeune femme blonde. Elle semblait consciente, même si le choc avait dû pas mal l’assommer malgré le air bag. Lucas poussa celui-ci, qui le gênait, afin de détacher la ceinture de l’inconnue. La pauvre devait mal respirer avec tout ça. « Mademoiselle, vous allez bien ? » s’inquiéta t’il en lui tenant le coude pour l’aider doucement à sortir du véhicule. Non, elle n'allait apparemment pas bien, mais c'était surtout histoire de faire la conversation. Lucas enroula ensuite un bras autour de sa taille pour la soutenir et la conduisit vers le trottoir, car ce serait con de se faire écraser à ce stade. « Asseyez-vous un peu » proposa t’il, afin de la laisser respirer un peu, et lui laisser le temps de se remettre du choc. Ils étaient dans une rue commerçante pas foncièrement prisée, tout était fermé à cette heure-ci et Lucas ne voyait personne à l’horizon. Le jeune homme était d’ailleurs certain que les gens du Silverlake, à quelques rues derrière, n’avaient pas pu entendre le tapage.

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Sa tête avait dû taper sur le volant. Elle avait un énorme bleu au front d’où perlait un peu de sang. Alors qu’elle s’asseyait sur le trottoir, Lucas essuya doucement le sang avec sa manche. « Je vais bien j'ai juste mal à la tête ... » lui répondit-elle, courageuse. Tu m’étonnes, maintenant qu’il la regardait bien en face, Lucas pouvait voir les dégâts ! La blondinette ne s’était pas râtée. « Elle est toujours aussi belle, ne vous en faites pas» la rassura t-il d’un ton léger et réconfortant. C’était important de le préciser. Lui aussi aimait bien qu’on lui diagnostique l’état de son apparence quand il se bouffait un truc dans la gueule susceptible de le défigurer. Il ne mentait pas pour être polie en plus. L’inconnue était très belle, elle ressemblait un peu à Annabelle.

En tout cas, elle réagissait vraiment bien pour ce qui venait de lui arriver. Bon, c’était peut-être aussi parce qu’elle était encore trop assommée pour râler de tout son soul… « Mmh ... c'est vraiment une journée de merde ... » La belle releva alors les yeux vers lui pour le détailler du regard, un peu dubitative. Lucas répondit en lui adressant un petit sourire encourageant. Il n’osa pas demander ce qui avait merdé d’autres dans sa journée, ce n’était pas trop le moment d’être indiscret. Remarque, parler lui ferait peut-être du bien. Il n’allait pas la forcer. L'homme avait tout de même beaucoup d'empathie pour elle. «  Je vous remercie pour votre aide ... Monsieur ? » « Wilde. Enfin … vous pouvez m’appeler Lucas » Cela ne lui allait tellement pas… monsieur Wilde. En fait, c’était son père, monsieur Wilde. « Je dois vous emmener à l’hôpital. Le choc que vous avez subi n’est pas anodin... » C’était quand même très vicieux, un coup à la tête. Le casse-cou de Wilde était bien placé pour le savoir, il avait l’habitude de s’en manger des tonnes avec ses bêtises ! « Même si j’espère que je m’inquiète pour rien… Vous pouvez vous lever… ? » demanda t-il alors en l’y aidant tout de même, avec extrême douceur. « Ça ira plus vite que d’appeler l’ambulance. » Même si les ambulanciers voulaient bien faire, à n’en pas douter, ils étaient un peu trop lents et arrivait après la bataille ! Heureusement, l’hôpital n’était pas loin. Lucas appela tout de même la police pour signaler l’accident et l’adresse où la voiture de la belle s’était crashée. Il ne précisa pas qu’il emmenait la fille à l’hôpital, vu qu’il était un peu boulet comme à son habitude – il ne savait rien faire dans les règles qui plus est. « Quel enfoiré ce type… » marmonna t-il entre ces dents (oui car il était évident pour Lucas que c’était un homme qui était la cause de tout ça)

Marchant à son rythme, Lucas la conduisit à sa propre voiture et lui ouvrit la portière. Il s’assura qu’elle soit bien montée avant de rejoindre son propre siège. « Et... comment vous appelez-vous ? » demanda t-il après avoir démarré, en lui jetant un léger coup d’œil.

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« Vous dites ça simplement pour ne pas me faire peur » répondit-elle en lui offrant un pâle sourire. « Ça n’est pas moins sincère » Lucas n’aurait rien dit du tout sinon, plutôt que de mentir. En tout cas, c’était vraiment une chouette fille, le genre qui ne méritait pas de frôler la rupture du cou à cause d’un con qui lui passait devant. Le belle voulut palper des doigts sa blessure et se ravisa rapidement avec un léger air crispé difficilement contenu. « Je vous remercie Lucas de votre aide vraiment » Le blond haussa les épaules. « C’est normal » Elle voulut décliner son offre de l'accompagner à l'hôpital, mais Lucas répliqua, un brin indigné : « Me faire perdre mon temps, ça va pas…  vous voulez pas que je vous laisse toute seule ici tant qu’on y est ? » Ils arriveraient à l'hosto en cinq minutes, ce n'était pas loin ! Bon plutôt dix minutes, mais ça restait raisonnable. De toute façon, il ne comptait pas la lâcher tant qu'elle n'avait pas fait tous les scanners crâniens qu'il faut. Coeur de super-héros oblige. Si la belle était plus amochée et démolie, c’est clair qu’il aurait fait appel à des pros pour la déplacer, mais pour le coup, il valait mieux gagner du temps — ou alors Lucas était peut-être tellement habitué à se ramasser la figure qu’il surestimait les autres aussi en contrepartie. La jolie blonde accepta finalement de le suivre, s’arrêtant à un moment pour constater l’état lamentable de la voiture.

« Oh putain ma bagnole » Lucas ne fit aucun commentaire pour ne pas enfoncer le clou mais il est clair que les dégâts étaient irrécupérables et que la voiture irait directement à la fourrière à l’arrivée des flics. Il allait falloir la remplacer. Cependant, c’est le fautif qui paierait l’intégralité. « On ma bien refuser la priorité n'est-ce pas ? » « Oui, et vous pourrez facilement retrouver le coupable, il y a une caméra à ce feu rouge ». Depuis le petit accident de son frère, qui s’était fait renverser à un feu rouge, Lucas avait pris l’habitude de repérer les caméras à ces emplacements. Et puis, de leur position on pouvait voir le petit appareil dont il parlait et qui lui donnait raison. « Il faudra aller au poste de police demain matin et porter plainte contre lui. On ne peut pas le laisser s’en tirer comme ça, il aurait pu vous tuer », marmonna Lucas, un éclair de colère dans le regard. Alors qu’ils arrivaient proche de sa voiture, un homme un peu ivre passait justement dans le coin et leur demanda si ça allait ou s’il y avait un mort – il avait beau être un peu bourré, l’homme avait l’air soucieux. Lucas le rassura en disant qu’il amenait sa nouvelle camarade à l’hôpital. Tiens son prénom aussi ressemblait aussi à celui d'Annabelle. « Enchanté Anna » répondit-il avec un sourire avant de prendre la direction de l’hôpital. « Vous êtes mon sauveur Lucas » Oh, les mots qui flattent l’égo de n’importe quel homme. « En fait je suis Batman, et ce sont mes heures de service donc… » dit-il avec un grand sérieux. Tout en conduisant, il tourna rapidement la tête pour vérifier comment elle allait, la belle était dans un état de somnolence et il n’osa plus lui parler. De toute façon, ils arrivèrent dans les minutes qui suivirent. Se garant au plus proche de l’entrée des urgences, Lucas sortit le premier et alla ouvrir la porte à Anna.  

Heureusement, ce n’était pas trop la folie aux urgences ce soir. Anna passerait en priorité par rapport à la plupart, bien que les deux durent patienter un peu quand même. Lucas aida la belle à prendre place sur un siège et resta debout pour sa part, souhaitant attendre avec elle. « Votre journée avait déjà mal commencé, vous disiez ? » demanda t-il pour faire la conversation en patientant.

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Elle fut surprise de constater qu’il ne comptait pas partir. « Vous allez rester avec moi ? » « Si je vous abandonne comme ça, je vais jamais réussir à dormir, alors tant qu’à faire… » dit-il avec un haussement d’épaules, les mains dans les poches, tandis qu’il restait debout. Malgré sa journée de merde, la belle relativisait plutôt bien. « Vous avez une fille ? » releva alors Lucas, tandis qu’une étincelle émerveillée apparaissait dans son regard. Il adorait les enfants. La gamine devait être une jolie princesse, comme sa mère. « Elle a quel âge ? » enchaina t-il. « La pauvre, elle va être inquiète de vous voir revenir avec un bleu au visage ». La jolie blonde parla un peu d’elle et de sa fameuse journée, et Lucas fut un peu sous le choc de savoir qu’elle était lieutenant. Anna ressemblait plutôt à une actrice ou à une mannequin (ou autre métier délicat) : c’est qu’elle était très fine de silhouette, et d’apparence inoffensive ! Comme quoi, fallait jamais s’y fier. N’empêche, ça expliquait pas mal de chose, notamment… « C’est donc pour ça que vous encaissez aussi bien le coup » Elle avait fait preuve d’un courage hallucinant et ne s’était pas plainte une seule fois. Même lui aurait plus râlé que ça à sa place. Il aurait même peut-être versé une larme pour sa pauvre bagnole. En même temps, c’était une jaguar, sa batmobile. « Lieutenant, c’est un sacré grade, moi j’ai jamais dépassé les sous-officiers quand j’étais à l’armée… j’étais chasseur alpin au fait, mon lieutenant » informa t-il en sortant un main dans sa poche et la porter vers son front, les doigts serrés, afin de faire le salut militaire. En même temps, il n’était pas resté très longtemps à l’armée, Lucas s’était rapidement tournée vers une carrière de cascadeurs et d’aventurier. Il s’était d’ailleurs fait un nom sur le net grâce à ses exploits… et ses chutes mémorables.

Il remit la main dans sa poche et fit lentement les cent pas, afin de laisser un peu d’espace à la jeune femme. Remarque que si elle avait envie qu’il parte, elle lui aurait sans doute fait savoir. « J’y pense, je vous disais de porter plainte, mais ça sera inutile. Vous allez sans doute retrouver vous-même ce fouteur de merde » ajouta t-il, satisfait. C’était cool ça, de pouvoir se rendre justice soi-même légalement. Chez les Wilde aussi on faisait justice soi-même… et de façon totalement illégale, il avait intérêt à bien se tenir devant la demoiselle. Et puis, faire des conneries, ça ne l’empêchait pas d’être un gars bien Lulu. Il s'arrêta soudainement de marcher et releva la tête quand un médecin se présenta à Anna afin de la prendre en charge. Le temps était passé vite, Lucas avait bien fait de rester avec elle pour l’occuper un peu et rendre l’attente moins désagréable. Wilde ramena son attention vers Anna et lui adressa un léger sourire encourageant. « Je vous attends ici. Je ne serai pas tranquille tant que vous ne serez pas rentré chez vous » Lieutenant ou pas, elle restait une demoiselle, et lui, un gentleman.

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Sept-huit ans ? « Vous avez dû l’avoir très jeune » La jolie blonde semblait avoir vingt-sept ans à tout casser. Il espérait que la petite ne s’inquiète pas trop en surprenant sa mère avec le visage un peu balafré. Lucas fit rire Anna par sa remarque, la belle sembla souffrir de sa petite hilarité, sous le regard soucieux de Lucas. Apparemment, l’enfant avait l’habitude. Ce devait être une warrior déjà à son âge: « Elle s’appelle comment ? » ajouta t-il. Il souffla d’amusement tandis qu’elle s’estima chanceuse d’être avec batman. « C’est un honneur d’avoir apporté mon aide à Wonder Woman » rétorqua t-il. Il fut surpris d’apprendre qu’elle n’était pas seulement dans la police, mais également assez haut gradée. Lieutenant, c’était juste en-dessous de capitaine ! Lui n’avait pas atteint ce grade, il devait tout juste être sergent en partant de l’armée. Lucas hocha la tête quand Anna fit remarquer que ce n’était peut-être pas son premier choix. « Vous avez raison, j'avais un bon régiment mais j’avais d’autres projets ». « Vous faites quoi dans la vie Lucas ? » « Je suis actuellement doubleur de certaines célébrité, notamment Chris Pratt. Je fais les cascades et risque ma vie à la place des acteurs. Après, ce ne sont que des CDD. Le reste du temps, je voyage » Ses revenus principaux venaient de sa chaîne Youtube monétisée et il possédait également un Comic Book Store mais… il ne voulait pas l’assommer avec ses histoires. « Vacances forcées ? » répéta t-il. Bon c’était peut-être un peu indiscret d’insister. En tout cas, il lui faisait confiance pour compter sur ses collègues afin qu’ils attrapent le danger public. Comme elle disait si bien, il aurait pu faire du mal à sa fille si elle s’était trouvée dans la voiture. « Et vous, vous avez des enfants ? » « Non, je n’en ai pas mais… j’en aurais un jour, j’espère. » Puisque c'était au tour d’Anna d’être prise en charge, Lucas lui fit savoir qu’il attendrait. La douce blonde lui sourit. « Vous êtes incroyablement surprenant et adorable Lucas » « Mais non… ça me semble normal. » Ok il était un peu gêné. C’était un gros faiseur de connerie qui ne méritait pas trop de louanges, même si certes, dès qu’il fallait aider son prochain, le garçon se transformait en super héros.

Le temps fut long. Assis sur un siège, Lucas joua à Candy Crush sur son portable, puis regarda quelques vidéos sur Youtube. Il s’était perdu sur la chaîne de Pewdipie quand Anna ressurgit de là où elle était sortie. Comme il s’était assis, elle ne le vit pas immédiatement. Lucas se leva et s’avança vers elle. La belle avait eu quelques points de suture. « J'ai penser le temps d'un instant que vous étiez partit » « Certainement pas », rétorqua t-il « Alors ? » « Les médecins ont estimer que j'avais la tête dure » La réplique lui arracha un léger rire. En tout cas, elle avait dû recevoir un petit remontant, elle avait l’air un peu plus réveillée que précédemment. « Je vous ramène chez vous. » Ils sortirent ensemble et se dirigèrent vers sa voiture. Wilde lui ouvrit galamment la portière à nouveau avant de la refermer. Il alla ensuite s’installer au volant. « Je pense que vous trouverez votre voiture à la fourrière demain et… j'crois pas qu’il sera possible de la faire réparer. Elle m'avait l'air foutue. Je peux vous en prêter une le temps que l’assurance vous rembourse l’achat d’une autre ? Ça vous dépannerait. » Il ne manquait pas de bagnoles, Lulu.

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« J'aurais penser que vous étiez en avant et non pas une doublure est-ce un choix ? » Elle n'était pas la première à le lui dire! Mais bon, il était un acteur à la noix, comme l'avait déjà fait remarquer Anabelle. « Absolument, je n’ai strictement aucun talent de comédien. Je suis plus doué en prouesse physique » Et puis, il préférait se mettre en danger. En tout cas, c’était marrant. Ils étaient à l’hosto, il était tard, un accident venait de se produire, or ils faisaient tranquillement la conversation en attendant leur tour. Si ça pouvait détourner l’esprit d’Anna de sa douleur, tant mieux. « Oula » répondit Lucas avec un petit haussement de sourcils rieur quand elle lui demanda ses destinations. « Je ne vous donne que mes lieux préférés, sinon on y passe la nuit : Canada , Mexique, Pérou, Inde, Cambodge, et Népal. Népal parce que je suis monté au sommet de l’Everest, je passe bientôt à la radio pour en parler » ajouta t-il en lui envoyant un petit clin d’œil arrogant. Oui, il pouvait faire le fier et le re-fier là-dessus, c'était un bel exploit. Lucas se permit aussi d’être un peu indiscret. Anna fut sympa et ne le rembarra pas : « Oh, c'est une longue histoire disons simplement que j'ai fait quelques choses que je n'aurais pas dû... et que j'ai été attrapé ». Il comprenait qu’elle soit très allusive là-dessus et n’insista pas. « Qui n’a jamais dévié du droit chemin ? » la rassura t-il avec un petit haussement d’épaules. Chez les Wilde, ils étaient d’ailleurs expert en la matière, ce n’était certainement pas lui qui irait la juger. « Je vous la raconterait peut être un jour » « Si vous éprouvez le besoin d’en parler, je serai à votre écoute » promit-il simplement. Il fut un peu surpris qu’elle lui annonce qu’elle avait un peu plus de la trentaine – comme lui quoi— avant d'être pris en charge. « Je vous imaginais bien plus jeune. »

Passés ses examens, LucasAlors que l’homme avait bouclé sa ceinture en proposant à Anna une autre aide, celle-ci fut surprise et ce, pour une bonne raison : ce n’était pas courante de se faire prêter une voiture comme on se fait prêter un stylo ! Toutefois, les deux étaient assez équivalents pour un gosse de riche comme Lulu. « Je vous l’ai dit, c’est pour vous aider si vous en avez besoin… » il lui jeta un petit coup d’œil circonspect. « J’ai pas l’intention de demander de contrepartie hein, c’est pas mon genre » qu’il ajouta.  La belle déclina tout de même l’offre et il hocha la tête en démarrant. « Ah bon, j'ai été embarrassé ? » s'étonna t-il - oui il avait déjà oublié ! Et puis, ce n'était pas une raison pour s'excuser. « Ok pour le verre, je suis disponible cette semaine si vous le souhaitez » il sortit son téléphone de sa poche et lui tendit. « Vous pouvez entrer votre numéro de téléphone. Je vous ferai un message. N’hésitez pas à m’appeler si vous avez besoin de quelque chose, mon offre pour la voiture tiendra toujours. » Alors qu’il sortait du parking de l’hôpital, Lucas demanda : « Alors. Où est-ce que je vous dépose ? »

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Quand elle l’interrogea sur son métier, Lucas cita le dernier blockbuster qu’il avait fait, et qu’elle était donc susceptible de connaître : « Les gardiens de la galaxie. » La belle se reconnut ensuite dans une des destinations qu’il cita, elle adorait le Mexique aussi apparemment. « On est bien d’accord ! » s’amusa t-il. Comme il la rassurait sur la bêtise qu’elle disait avoir faite, la belle lui renvoya la balle. « Mmh dites moi Lucas vos paroles semble être celle d'un homme qui à déjà dévié du droit chemin » Oh la vache, si elle savait… quoique dans sa famille Wilde, Lucas était loin d’être le pire. Il haussa les épaules avec un petit sourire. « Personne n’est parfait » se défendit-il simplement. Lui aussi ferait mieux de rester évasif, pour son propre bien ! Comme il connaissait son âge, la blondinette se fit curieuse aussi et Lucas l’informa qu’il approchait des trente-trois ans ; ils avaient presque le même âge ! Les deux camarades avaient tellement bavardé que le temps avait passé en flèche, ce qui fut bien moins le cas quand elle fut absente pour se faire soigner. Lucas l’attendit tout de même patiemment et l’invita à rejoindre sa jaguar-batmobile une fois sa consultation terminée. Anna semblait aller beaucoup mieux.

Son regard s’éclaira quand il comprit à quoi elle faisait référence en s'excusant. « Ah je vois ! Ne vous en faites pas pour ça » rétorqua t-il avec un petit sourire amusé en balayant ses excuses d’un geste de la main. Ce n’était vraiment rien. Il lui donna son numéro et les deux convinrent de se voir dans la semaine. « Il n’y a pas de soucis. Ne soyez pas aussi dure avec vous-même, vous avez pris un coup sur la tête je vous rappelle » rigola t-il alors qu’elle s’étonnait de ne pas encore lui avoir donné l’adresse. « Je connais oui, ça fait des années que j’habite ici ». Lucas ralentit une fois qu’il arriva au niveau du lieu demandé, afin qu’Anna l’oriente sur les derniers mètres et qu’il la dépose bien devant chez elle. « Bonne soirée Anna, et à bientôt ! » dit-il avec un petit sourire. Quand elle quitta la voiture, Lucas se pencha légèrement pour bien vérifier qu’elle rentre chez elle sans anicroche, puis, une fois qu’elle disparut de son champ de vision et que la porte de chez elle se referma, il reprit la route pour rentrer chez lui… quelle soirée ! Il était au moins content d’avoir pu se rendre utile.