It's a poncho, bitch

Ozzy & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Diantre. Qu’est-ce que c’est compliqué, de vivre ! Kate, elle n’en peut plus. Elle est à peine réveillée qu’elle sent toute la douleur de l’alcool. Oui, l’alcool, ça fait mal. Ça fait très mal. Son corps semble endolori, tandis que sa tête menace d’exploser. Et puis la position dans laquelle elle se trouve n’arrange rien à la situation. Kate émerge doucement, ses neurones se reconnectent et ses muscles se dégourdissent. La jeune femme sort progressivement de sa torpeur, jusqu’à trouver le courage nécessaire pour ouvrir ses yeux. La lumière vive du soleil l’agresse. Elle émet un grognement de douleur et bat des cils à plusieurs reprises, le temps pour ses jolies mirettes de s’habituer à toute cette luminosité ardente. Elle a la bouche pâteuse, Kate. La peau de son visage lui pique, signe qu’elle ne s’est pas démaquillée la veille. Et elle se sent affreusement mal, carrément nauséeuse. Il lui faut plusieurs longues minutes avant qu’elle ne soit en pleine possession de ses esprits. Si tant est que l’on puisse parler de possession totale. La blonde n’est que partiellement conscience de ce qui lui arrive, parce qu’elle sent encore les effets de l’alcool. Son corps doit encore en distiller pas mal, d'ailleurs. Quand tous les mécanismes de son corps reprennent un fonctionnement un tant soit peu normal, elle est surprise de découvrir une salle de bain. Et Kate, elle comprend qu’elle a dormi dans une baignoire. Ça pourrait la faire rire, si cette salle de bain était la sienne. Ou si elle lui était au moins familière. Mais ce n’est pas le cas. Où est-elle ? C’est la grande question qu’elle se pose. À en juger par la décoration et les quelques produits qui traînent, cette salle de bain est celle d’une vieille personne. Bon. C’est inquiétant, et la blonde n’ose pas bouger. Elle croit rêver, à vrai dire. Alors elle attend un changement de décor. Avec un peu de chance, elle va se réveiller et retrouver la douceur de son lit. Bêtement, assise dans cette baignoire étrangère, les deux mains accrochées aux rebords, elle attend que ça se passe. Accessoirement, elle lutte pour ne pas vomir. Elle fixe la faïence en face d’elle, en se rendant compte que ces couleurs lui donnent affreusement mal à la tête. Elle essaye aussi de se creuser les méninges, pour savoir à qui appartient à cette salle de bain. Pas moyen de trouver. Elle en vient à la conclusion qu’elle ne sait pas où elle est. Voilà. C’est plus simple. Les minutes s’écoulent, et ses paupières se referment. Kate est sur le point de sombrer lorsqu’elle entend le cri étrange de ce qui semble être un animal. Elle sursaute, se redresse vivement, et scrute la porte entrouverte de la salle de bain. Est-ce que ça vient de son imagination ? Est-ce qu’un animal vient vraiment de beugler ? Kate, elle jurerait avoir entendu une chèvre. Ça recommence et cette fois, ça l’intrigue assez pour la sortir de cette baignoire. Elle doit s’y reprendre à deux fois, d’ailleurs. Son corps est lourd, et ce n’est pas vraiment étonnant. Il doit être imbibé d’alcool. Elle récupère son sac au passage, ses chaussures, et elle se dirige vers la porte. La blonde découvre la maison, et elle est maintenant certaine de n’avoir jamais mis les pieds ici. Elle n’a aucune espèce d’idée de l’endroit où elle est. À ce stade, elle s’en fiche. Elle veut surtout comprendre d’où vient les bêlements qu’elle a entendus. D’un pas lent et mal assuré, elle parcourt la maison. Elle descend les escaliers, traverse le hall d’entrée, la salle à manger et… Wow. Kate, elle est maintenant face à une chèvre. Elle ne s’attendait tellement pas à ça qu’elle en reste sans voix. Sur le canapé, à un mètre à peine, il y a un homme vaguement réveillé. Il a les yeux ouverts, mais l'air absent. Le regard de Kate oscille entre cet homme et la chèvre. Elle ne comprend pas bien ce qu’il se passe. « Keske la chèvre ? » Demande-t-elle d’une voix rauque. « Pourquoi le poncho ? » Ah oui. Parce que la chèvre a une particularité. Elle porte un magnifique poncho jaune, orange et marron. Il y a même une petite touche de vert. « T’es qui ? T’es où ? » S’il faut, elle a acquis cette maison dans la nuit. On ne sait pas. « Tu veux m’voler ? » Qu’elle fait, les yeux plissés. « POURQUOI LA CHÈVRE A UN PONCHO !? POURQUOI LA CHÈVRE ? » Oui, ça, ça l’intrigue. Et cette histoire de chèvre en poncho, ça lui remet les idées en place. Plus ou moins. Parce que si on lui demande ce qu’elle a fait hier soir, elle ne saurait que répondre.

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Ozzy & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Kate, elle en a vu des choses bizarres. Du temps où elle vivait à Los Angeles, la blonde passait le plus clair de son temps à arpenter les rues bordées de boîtes de nuit en étant totalement ivre. Et sur son chemin, elle ne refusait jamais deux ou trois shots supplémentaires. L’alcool et la drogue lui en ont fait voir de toutes les couleurs. En ce sens, elle est habituée aux situations cocasses et aux inconnus échoués sur un canapé qu’elle ne connait pas. Mais la chèvre en poncho, c’est une grande première, un mystère impossible à élucider pour un cerveau dans le flou. Kate ne s’y attendait pas, à cette chèvre en poncho. Si elle était sobre, elle éclaterait de rire. Elle s’appliquerait même à nommer la chèvre après une personnalité importante. Mais là, elle lutte contre son ivresse, et l’animal l’intrigue trop pour la faire rire. Elle se questionne aussi sur l’homme en état de mort cérébral sur le canapé, incapable de retrouver son visage dans les quelques souvenirs de la veille. En plus, elle ne sait pas où elle est. Elle ne reconnait rien dans cette maison. Il n’y a rien qui lui fasse tilt, comme si c’était la première fois qu’elle mettait les pieds ici en fin de compte. Et elle est tellement perdue qu’elle finit par se croire chez elle. Kate fronce les sourcils face à cet inconnu, en se disant qu’il n’y a pas que la chèvre qui soit sensible au bruit. Lui, apparemment, il supporte difficilement les cris de la bête. « C’ta face qui est bizarre. » Elle se sent agressée, la blonde. En quoi avoir une chèvre chez soi est bizarre ? Si Kate veut adopter une chèvre, c’est son droit. Il n’a rien à dire, l’inconnu. Bon, c’est vrai qu’avant de penser à avoir une chèvre chez elle, il faudrait qu’elle y soit. Dans l’immédiat, ce n’est qu’un détail. Elle part du principe que pour s’être réveillée dans une baignoire, elle devait avoir la clé de cette maison. Il y a forcément eu un moment dans la soirée où elle était la propriétaire de l’endroit. Dans sa tête, cette explication fait sens. Le garçon s’intéresse à la décoration et porte son attention sur plusieurs photos de personnes âgées. D’un pas lent, elle vient à ses côtés et l’imite, en se penchant elle aussi sur les cadres. « Mais ils sont moches, en plus ! » Commente-t-elle en affichant une mine de dégoût. « C’est pas mon salon, c’est le tien. » Qu’elle ajoute en continuant son petit tour du propriétaire. Elle observe les photos de famille, disposés entre les objets de décoration. La chèvre s’impatiente, le jeune homme râle, et Kate glousse. « Tu m’as toujours pas dit pourquoi la chèvre avait un poncho. » Elle dit ça comme ça, au passage. La blonde tente une approche vers la chèvre et tend une main vers elle pour essayer de la caresser. « C’est quoi ton petit nom, petite chèvre ? Pourquoi t’as un poncho ? » Alors que ses doigts se trouvent à quelques centimètres du crâne de la bête, elle manque de se faire mordre. La violence du geste surprend Kate, qui hurle à la mort. Elle se recule vivement, la chèvre panique et commence à devenir folle dans le salon. Elle court en bêlant, bousculant le moindre meuble qui se trouve sur son passage. Le bruit des sabots qui claquent contre le parquet provoque un boucan infernal, un vacarme que deux personnes saoules ne peuvent supporter. Dans toute cette folie, Kate s’est hissée sur le canapé. Du moins, elle a essayé. Elle est tombée sur l’inconnu, probablement son sidekick de la veille. « JE COMPRENDS PAS C’QUI S’PASSE. » Qu’elle crie en se bouchant les oreilles. Elle a envie de vomir, aussi. Bientôt, un autre hurlement se mêle à ce tumulte sans nom, et ce n’est ni Kate, ni la chèvre, ni l’inconnu. C’est juste une grand-mère en robe de chambre, armée d’une tapette à mouche. La blonde se redresse maladroitement et observe la vieille dame avec de gros yeux, presque interdite. Elle a l’impression de vivre un cauchemar. « Olala… » Souffle-t-elle. Tout ce beau monde se regarde en chien de faïence, il n’y a que la chèvre qui continue le carnage. « Bonjour ? » Lance Kate, un peu au hasard. Elle n’a pas envie de se faire taper, la petite. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle se réfugie derrière le jeune homme, les yeux dépassant à peine le haut de son épaule droite.

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Ozzy & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Toute cette histoire n'a aucun sens. À ce stade de son existence, Kate se demande ce qui est le plus étrange entre être réveillée par les bêlements d'une chèvre en poncho ou bien avoir dormi dans une maison totalement inconnue. La présence du jeune homme l'intrigue pas mal aussi, elle doit l'avouer. Elle ne se souvient absolument pas de son visage, elle a même l'impression de le rencontrer pour la première fois. Bref, il n'y a rien qui va. La blonde est en train de vivre une expérience inédite, et elle ne sait pas vraiment quoi faire. À défaut de quitter les lieux au plus vite, elle essaye de comprendre. Elle mène son enquête, essayant d'élucider le mystère de cette chèvre dans cette maison. Avec trois grammes d'alcool dans le sang, il ne faut pas s'attendre à un miracle. Kate se perd dans sa confusion, ne pose pas spécialement les bonnes questions, et semble surtout intriguée par le poncho qui couvre le dos de l'animal. Ça la perturbe bien plus que la décoration douteuse et les coussins brodés. L'inconnu suppose que c'est une protection contre le froid, alors Kate le fixe en réfléchissant à sa réponse. Voilà qu'elle imagine la chèvre attraper le poncho dans l'armoire et elle se met à glousser comme une pintade. « Elle est intelligente cette chèvre ! J'aime bien ! » Qu'elle s'exclame avec enthousiasme, juste avant qu'elle ne s'adresse à l'animal en question. En tout cas, la chèvre est bien plus intelligente que Kate. Quand elle est sous l'emprise de l'alcool, la blonde n'en a pas beaucoup sous le caillou et ça se confirme au travers d'une scène un peu cocasse. Kate tente d'approcher la chèvre en lui demandant son petit nom, déclarant la troisième guerre mondiale sans le vouloir. Tout le monde panique, tout le monde hurle. « Mais qu'est-ce que j'en sais moi qu'une chèvre ça s'caresse pas ! C'est elle qui est complètement folle ! » Kate esquive la chèvre en furie du mieux qu'elle le peut, s'étale sur le jeune homme qui veut pourtant se relever. Il suggère de prendre la fuite et Kate, elle trouve cette idée merveilleuse. De toute évidence, cette histoire risque de tourner au vinaigre. Ils n'ont cependant pas le temps de bouger qu'on les interrompt. Tous les deux braquent leur regard sur la vieille dame armée d'une tapette à mouche, et si Kate opte pour la politesse, le jeune homme justifie leur présence. Du moins, il essaye. Ce n'est pas simple, parce que la vieille dame se précipite sur le garçon pour l'attaquer à coups de tapette. Kate attrape un coussin et se colle au jeune homme, tout ça pour se protéger un minimum de l'agressivité de la tapette à mouche. Elle rigole aussi, elle ne peut pas s'en empêcher. C'est beaucoup trop drôle pour qu'elle soit réellement paniquée. Si c'est elle qui se prenait les coups, elle ne dirait peut-être pas la même chose. En tout cas, elle se laisse littéralement porter par la tournure des événements. L'inconnu l'entraîne dans sa fuite, sans avoir la moindre idée de la direction à prendre. C'est ainsi qu'ils se retrouvent enfermés dans un débarras, avec une folle alliée qui hurle à la mort. « SORTEZ DE LÀ BANDE DE VOYOUS OU J'APPELLE LA POLICE ! » Kate est trop occupée à rire pour prendre cette menace au sérieux. « J'ai une tête à avoir un plan ? » Dit-elle en agrippant le bras du jeune homme. « C'est vrai qu'on est dans le noir, tu peux pas voir ma tête. Mais j'ai pas une tête à avoir un plan et j'ai pas d'plan. » Ça coule de source. Kate commence à ne plus se sentir sereine, elle a l'étrange impression qu'ils ne sont pas seuls. Elle refuse de lâcher le bras du jeune homme, paniquée à l'idée de tomber nez à nez avec un tueur en série, ou quoi que ce soit d'autre de dangereux. De l'autre côté de la porte, c'est étrangement calme. « Elle est vraiment en train d'appeler les flics, tu crois ? » Tandis qu'elle s'inquiète pour la dame, il y a comme une souffle chaud qui la chatouille. Bientôt, c'est un bruit de respiration fort et distinct qui la dérange. « Je crois que la chèvre en poncho à un copain... » Kate se détache du garçon et tâte le mur à la recherche d'un interrupteur. La lumière se fait et maintenant, ils sont face à un animal assez imposant, avec des cornes aussi grosses que le reste du corps. La blonde reste stoïque face à la bête, consciente qu'elle pourrait bien mourir si elle se comporte de la même manière qu'avec la chèvre. « Est-ce qu'on peut sortir de là ? J'suis pas bien sereine... » À choisir entre la vieille dame et le mouflon, elle préfère affronter la vieille dame. Le mouflon, d'ailleurs, produit un son bien trop effrayant pour qu'elle ne garde son calme plus longtemps. Kate hurle, bouscule le jeune homme et ouvre la porte pour s'échapper. Elle est vite repérée par la vieille dame, qui brandit sa tapette à mouche dans les airs avant de se ruer sur elle. « HOUSTON ON A UN PROBLÈME ! » S'ensuit une course poursuite déjantée entre Kate et la vieille dame. La blonde bouscule absolument tout sur son passage, remuant les meubles les plus légers pour tenter de ralentir la folle. « ATTRAPE LE PONCHO, ON SE CASSE ! » Hurle-t-elle à l'intention du jeune homme. Kate trouve enfin une porte de sortie, celle-ci menant directement dans le jardin. Elle croit être libre, jusqu'au moment où sa course est stoppée nette par un lama. La bête fixe Kate en mastiquant quelque chose, probablement de l'herbe, et la blonde sent son cœur battre à tout rompre. « HOUSTON ON A ENCORE UN PROBLÈME ! » Elle n'aurait pas dû crier, parce que maintenant, le lama lui crache en plein visage. Kate, elle a juste envie de pleurer.
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Ozzy & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Kate n'est pas apte à trouver un plan. Elle souffre d'une méchante gueule de bois et se croit dans un film. Elle ne comprend pas très bien ce qu'il se passe, ignore comment elle est arrivée dans cette maison. La blonde essaye vraiment de se rappeler la veille, mais l'alcool semble avoir effacé le moindre de ses souvenirs. Passé un certain stade, elle arrête de s'interroger et accepte simplement la situation telle qu'elle est. Elle se laisse porter par la vie, place tous ses espoirs en ce garçon dont elle ne connait toujours pas le nom. Il détient le destin de Kate entre ses mains, désormais. Il propose d'attendre quelques secondes, et de détaler au plus vite au moment opportun. Kate, ça lui va. Mais au bout d'un certain temps, elle s'inquiète quand même. Et si la vieille appelait les flics ? Kate n'a absolument pas envie de finir chez les flics. Elle n'est psychologiquement pas prête à cette éventualité. Elle ne réfléchit pas tellement au fait que cette vieille dame détienne illégalement des animaux qui vivent normalement dans la nature. À croire qu'elle a perdu un bout de son cerveau en cours de route, quelque part entre un bar et cette maison. « Ah oui, pas faux. » Dit-elle simplement, convaincue. « T'en as sous le caillou. » Qu'elle fait, avant d'être alertée par un souffle chaud inexpliqué et une respiration bien trop forte pour être humaine. Ce qui la rassure, c'est qu'elle ne rêve pas. Le garçon aussi, il entend ce bruit de respiration. Pendant une fraction de seconde, Kate se sent vexée qu'il pense que ce soit elle qui respire aussi fort. D'où la tape derrière la tête. « Mais non, c'est pas moi ! C'est gurutal comme respiration. Je suis pas gurutale. » C'est au tour de Kate d'en avoir sous le caillou. Elle capte assez vite que la chèvre en poncho n'est pas le seul animal de cette maison. La lumière se fait, et les voilà face à une énorme bête terrifiante. Les yeux de Kate deviennent ronds comme des billes. Elle veut sortir de ce placard, la blonde. Elle va devenir folle si elle reste une minute de plus enfermée dans cet endroit. Kate finit par perdre son sang-froid quand le mouflon hurle à la mort, l'obligeant à sortir de sa cachette en un temps record. La vieille dame part à l'assaut, tapette à mouche en main. La blonde court dans tous les sens, évite de mourir comme elle peut. Dans le foulée, elle hurle au garçon qu'il est temps de partir. À ce moment précis, le poncho semble être un élément essentiel à leur survie. La chèvre, elle s'en fout. Mais le poncho, elle le veut. Kate se retrouve dehors, et alors qu'elle pensait avoir tout vu, elle déchante quand elle remarque qu'un lama la surplombe. Elle hurle encore, forcément. Un peu d'aide ne serait pas de refus. Au moment où on lui dit de ne pas crier sous peine de se prendre un crachat de lama en plein visage, il est déjà trop tard. « Super, merci de l'info. » Deux secondes plus tard, elle est enroulée dans le poncho auparavant sur le dos de la chèvre. « AU SECOURS ! ON ME KIDNAPPE ! » Il lui faut plusieurs longues secondes avant qu'elle ne comprenne la situation dans son ensemble. Et quand ça percute enfin son cerveau... « Ah non. Tout va bien. » Presque. Il la balade dans tous les sens sur son dos, le secoue comme un cocotier. Kate commence à ne pas se sentir très bien, l'alcool de la veille remonte un peu trop vite à son goût. Vient le moment où ils doivent escalader un mur, et si en théorie ça paraît simple, en pratique c'est une affaire très compliquée. Kate a l'impression de peser trois tonnes, elle peine à hisser son corps par-dessus la palissade. Elle s'érafle à plusieurs endroits, écrase le garçon sans le vouloir. Mais elle y arrive. Elle retombe de l'autre côté, mollement. Le chute n'est pas bien haute, mais tellement douloureuse. Et elle reste à terre, parce que la vie lui semble bien compliquée. Kate voit brièvement le garçon atterrir à ses côtés, et elle vomit. C'était prévisible. À force d'être secoué dans tous les sens, son corps finit par dire stop. « Non... » Qu'elle dit en essayant de se redresser, s'essuyant la bouche du revers de la main. Elle tremble, elle est fébrile. « Plus jamais. » Confirme-t-elle, à présent debout. Ça ne dure pas plus de quelques secondes. Kate se rassoit et s'allonge complètement sur le trottoir. « Pourquoi ? » Pourquoi ils étaient dans cette maison remplie d'animaux ? La question est légitime. « Donne-moi le poncho, j'ai froid. » Dit-elle sur un ton plaintif. « Et moi, c'est Kate. Au cas où si je meurs et qu'on te demande mon prénom. Katherine June Rhodes, pour être exacte. J'ai 26 ans et je mesure 1m65. Merci. » Elle rend l'antenne. Elle n'en peut plus.
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