Cette période de Noël me faisait toujours un petit quelque chose. Je n’étais pas non plus un dingue de à sauter de joie dès que je voyais un père noël, il ne fallait pas exagérer et surtout j’avais mes limites, mais je trouvais cela beau de voir la ville se vêtir de ses plus belles lumières. Cela me rendait aussi bien trop nostalgique de New-York. J’aimerai bien y retourner le temps d’un week-end, histoire de voir ma sœur et ma mère. Dans l’idéal ça serait génial si Mila pouvait m’accompagner. Tiens d’ailleurs c’était peut-être une bonne idée. Bon voir mes parents je m’en foutais un peu, mais voir ma sœur je disais oui. Okay, mon choix était fait, avec Noël je proposerais à Mila qu’on y aille et si elle n’était pas disponible, je serais alors dans l’obligation de l’abandonner le temps de quelques jours. Par contre si j’y allais vraiment, je serais dans l’obligation de rapporter des cadeaux à Marylin, sinon elle allait m’en vouloir pendant tout mon séjour, alors autant éviter ce drame.
Installé au boulot, je regardais l’heure sur l’ordinateur, 15h27. Bon il était peut-être un peu tôt pour partir. Ceci dit, c’était moi le patron, je pouvais faire ce que je voulais et surtout notre activité était toujours ralentie à cette période de l’année. Je n’avais de compte à rendre à personne. Enfin techniquement si, mais pour l’instant j’avais très bien remonter la barre de la succursale de Cap Harbor, donc que je m’octroie une après-midi pour faire du shopping n’allait faire de mal à personne.

J’avais un plan en tête. D’abord faire le centre commercial et après déambulait dans le centre ville et repérer quelque chose qui pourrait plaire à ma sœur. Autant dire que je dévalisais le centre commercial. Je n’avais plus aucune retenue. J’achetais pour ma sœur, j’achetais pour moi, pour Mila et même pour le fils de Peter. Je n’avais aucune limite c’était effrayant, tout comme le nombre de sacs que j’avais aux mains. Il était temps que je m’arrête maintenant. J’étais surtout bien content d’être en voiture et pas en transport en commun. La prochaine étape était le centre ville. Je n’espérais pas y trouver grand-chose, mais j’aimais bien l’ambiance qu’on retrouvé. L’odeur des marrons chaud, les décorations, les petits chalets qui vendaient des produits artisanaux. Tout était vraiment génial. Mais après avoir dépensé presque tout mon salaire, il fallait que je me montre raisonnable. Acheter au coup de coeur c’était facile, résister l’était bien plus. Pourtant en regardant une paire de boucle d’oreille, je me disais qu’elle pouvait être magnifique sur Mila et ma bonne résolution partait en fumée en 2 secondes. Je pensais même avoir des hallucinations parce qu’en relavant la tête pour payer dans mon champ de vision je voyais Mila.
La voir en centre ville n’était pas si étonnant que cela au final et cela me faisait même plaisir de la croiser et je m’empressais de traverser la rue pour aller la retrouver. Qu’elle puisse être avec un homme ne me dérangeait absolument pas. C’était sûrement un futur marié. Bien qu’ils semblaient bien trop proche à mon goût et je me stoppais net. Cet enfoiré n’était définitivement un futur marié parce qu’il était en train d’embrasser MA petite copine. Deux options s’offraient à moi à l’heure actuelle. Faire un scandale en pleine rue, ou alors attendre ce soir et avoir des explications de la part de Mila. J’avais très envie de passer mes nerfs sur ce gars, de lui dire de virer sa bouche de goret des lèvres de Mila, mais non. Cela ne nous apporterais rien, alors je prenais sur moi et je faisais tout simplement demi tour et en rentrant ce soir j’espérais que Mila aurait une sacré bonne explication à ce que je venais de voir.

En rentrant à la maison j’étais de mauvaise humeur, j’en oubliais même tout les paquets dans mon coffre qui ne demandait qu’à être sorti. Tant pis pour eux. Installer dans le canapé j’étais encore en train de ruminer et réfléchir à tout cela. Est ce qu’il y avait une explication logique à tout cela ? Non pas du tout. En même temps, Mila n’avait-elle pas trompé l’autre gars avec un nom à couché debout ? Donc pourquoi elle ne me tromperait pas moi aussi ? J’avais envie de croire qu’entre nous c’était différent, mais peut-être pas tant que ça au final. Je ne savais pas trop. Réfléchir de la sorte, penser au pire n’était jamais bon. Quand Mila allait rentrer est ce que je devais agir normalement ou l’attaquer tout de suite ? Cette situation était beaucoup trop horrible et pour l’instant je n’avais que le chien à qui en parler, alors autant dire personne. J’aurai pu envoyer un message à Peter, mais est ce que cela serait vraiment utile ? Tout était beaucoup trop confus dans ma tête et j’avais besoin que Mila rentre le plus vite possible pour tout mettre au clair. Me dire que j’avais rêvé et qu’elle n’avait jamais embrassé un autre gars que moi. En fonction de ce qu’elle allait dire, j’adapterais mon propre comportement. !

Si la journée avait bien commencé, si je me sentais léger et heureux, ce n’était plus du tout le cas depuis cet après-midi. Pourtant j’avais fait tout ce qui fallait, j’étais parti plus tôt du boulot pour faire des achats de noël, je me sentais l’âme d’un petit lutin, prêt à faire plaisir à tout le monde. Et vraiment je n’avais oublié personne, pas même le fils de Peter. D’ailleurs faire des achats pour un bébé c’était génial, il y avait beaucoup trop de choix et je ne savais pas quoi prendre. Par dépit j’avais pris beaucoup trop de choses, pour Mila, j’avais eu le même soucis, j’avais eu envie de tout lui acheter. Essentiellement de la lingerie je devais l’avouer, mais je ne comptais pas m’arrêter là. Après le centre commercial, j’avais fait un tour au marché de Noël et c’était là que tout était parti de travers. Après avoir acheté un énième cadeau à Mila, j’avais eu la joie de la voir dans mon champs de vision. Naïvement je pensais que la personne avec qui elle était en train de boire, était un futur marié, un client qui demandé des conseils pour surprendre sa future femme pendant le mariage. Je voulais même lui proposer des idées si c’était ça, en tout cas j’étais en train de les rejoindre dans cet optique, jusqu’au moment où ils s’étaient embrassé et que je m’étais arrêté sur place. Je n’arrivais pas à y croire et plutôt que de faire un esclandre en pleine place publique, je décidais de serrer les dents, serrer les poings et d’attendre que Mila rentre à la maison pour avoir des explications.
Une fois à la maison, je ne savais pas ce que j’avais envie de faire. Je voulais m’occuper pour éviter de penser à ce que j’avais vu, je voulais pouvoir penser à autre chose, mais ce putain de cerveau qui était le mien n’arrêter par de me remontrer cette image. Celle de Mila embrassant un autre homme. Alors je restais tout simplement dans le canapé à ruminer, à me dire que j’aurai du le voir venir parce que Mila avait déjà trompé son mec avant moi et que peut-être elle était incapable d’être fidèle. Pourtant je voulais y croire, je voulais croire qu’on pouvait être heureux. Maintenant je ne savais plus. Alors j’attendais simplement qu’elle rentre, je voulais savoir ce qu’elle me dirait, si elle comptait même m’en parler. « Oh t'es déjà là ? » Oui désolé pour elle, Mila ne pourra pas ramener son amant ici. « Oui je suis déjà là. » J’aurai voulu me montrer aussi de bonne humeur qu’habituellement, mais je n’y arrivais pas. Même moi qui d’habitude adorait ses baisers, aujourd’hui j’y répondais à peine. Je n’étais pas vraiment d’humeur à me montrer affectif. « T'es malade ? » J’avais presque les mêmes symptômes effectivement, mais quand j’étais malade je me plaignais continuellement. « Non je me sens en pleine forme. Et toi ? » En tout cas elle avait le teint frais, et ne semblait pas se sentir coupable de quoique ce soit. « Il y a quelque chose qui ne va pas ? » Il y a qu’elle a embrassé un autre homme. « Je sais pas, c’est à toi de me le dire. T’as passé une bonne après-midi ? » Je lui laissais l’opportunité de me dire la vérité, si elle le faisait alors je pourrais la croire. Mais évidemment son portable avait décidé de s’illuminer comme un sapin de Noël. Si en tant normal je ne me montrais pas curieux, là ça commençait à me chauffer et malgré la résistance de Mila, j’arrivais à lui prendre le téléphone des mains et les messages que je voyais ne me plaisait pas vraiment. « C'est pas ce que tu crois, Martin ! » Je me levais d’un bond du canapé. Elle voulait que je puisse la croire après ce que j’avais vu, elle voulait me faire croire que les messages de cet enfoiré ne voulait rien dire ? « Pas ce que je crois ? Tu te fous de ma gueule Mila j’espère ? » D’ailleurs le portable qui continuait à vibrer dans ma main était en train de m’énerver plus que de raison et dans un geste de mauvaise humeur je le balançais. Au moins son mec ne me ferait plus chier et tant pis pour le téléphone. « Tu n’as pas quelque chose à me dire ? Quelque chose qui s’est passé cet après-midi ? » J’attendais sa réponse avec impatience, à son visage, je voyais qu’elle avait compris où je voulais en venir. « N’essaye même pas de me mentir Mila, de me faire croire que c’était ta jumelle sortie de nul part. Je vous ai vu » Et je ne pensais pas que cela m’aurait fait aussi mal. J’étais jaloux, j’étais blessé. Jusqu’à présent je faisais une confiance aveugle en Mila, mais maintenant je ne savais plus, tout venait de voler en éclat et je remettais tout en question. « Je suis parti plus tôt du boulot pour faire les achats de Noël, je voulais te faire une surprise aussi. Tu parle d’une surprise oui. C’est vrai que la rue c’est vachement discret comme endroit, personne ne peut vous voir » D’accord je ne connaissais pas grand monde à Cap Harbor qui pouvait me raconter tout ça, mais quand même. Si elle voulait me tromper, qu’elle le fasse pas à la vue du monde entier. « Depuis combien de temps ça dure ? » Je m’attendais au pire, je ne savais même pas si je voulais vraiment avoir une réponse.

Je savais que je ne devrais pas réagir de la sorte, je savais aussi que j’aurai du laisser Mila s’expliquer avant de m’énerver de la sorte, mais il était trop tard. Il fallait que ça sorte et cela n’allait faire de bien à personne. Si elle m’avait dit dès le début ce qui s’était passé, si elle n’avait pas essayé de passer ce baiser sous silence peut-être que j’aurai mieux réagis, peut-être même que j’aurai essayer de comprendre, mais ce n’était pas le cas. Mila avait choisi de me tout me cacher et voir les messages sur son téléphone ne me permettait pas non plus de me calmer. Bien au contraire. Il espérait quoi l’autre con que Mila allait le rejoindre dans sa chambre ? En tout cas elle n’aurait plus de moyen de le contacter avant demain. Son portable avait malencontreusement rencontrer un mur. Je me sentirais coupable plus tard, pour l’instant je voulais surtout comprendre et j’en avais marre que Mila me prenne pour un con. Ce n’était pas ce que je croyais. Elle n’avait pas trouvait mieux comme argument ? Alors quoi je devais la croire aussi facilement ? Fermer les yeux sur tout ce que j’avais vu et faire comme si c’était la fête à la maison et que j’étais l’homme le plus heureux du monde ? Elle pensait peut-être que j’allais faire un geste de la main en disant « ooh t’as embrassé un autre homme c’est pas grave. Sa langue s’est retrouvé dans ta bouche mais c’est pas grave ». Désolé mais non, je n’allais sûrement pas laisser passer ça. « Je ne sais pas ce que tu as vu mais je peux t'expliquer. » Pourtant ce que j’ai vu était plutôt clair pour moi, j’avais pas besoin d’explication pour cela, mais si ça lui faisait plaisir de tout me raconter dans les détails et de me faire souffrir un peu plus allons y gaiement. « J’ai pas besoin que tu me fasses de dessin Mila, ni d’une paire de lunette. Ce que j’ai vu était clair. Toi et un autre homme. » Un autre homme qui l’invitait dans sa chambre d’hôtel qui plus est. Si elle voulait vraiment m’expliquer les choses, alors dans ce cas il n’y avait qu’une chose que j’avais envie de savoir. Je voulais savoir depuis combien de temps cette relation durait. Depuis combien de temps elle me montrait avec ce gringalet. « Tu as si peu confiance en moi que tu penses que je te trompe ? » Jusqu’à présent j’avais une confiance aveugle en elle et puis tout venait d’être remis en question. « N’essaye pas d’inverser les rôles et de me faire passer pour le connard de l’histoire parce que je te fais sois disant pas confiance » Cela serait beaucoup trop facile sinon, mais elle avait raison de tenter sa chance. « Tu a trompé l’autre avec un nom à coucher debout, pourquoi je serais différent ? » Et elle allait devoir trouver un argument très convaincant. « Je sais que tout est contre moi mais je ne t'ai jamais trompé Martin. » Je voulais la croire, vraiment, mais c’était impossible. « Alors je ne sais pas ce que tu penses avoir vu mais si tu avais vraiment vu tout, tu serais que je n'ai jamais voulu de ce baiser  et que j'ai finis par le repousser. » Elle voulait que je fasse quoi, que je vienne la voir pour l’applaudir ? « Mila si j’étais venu ce gars serait actuellement à l’hôpital. Je voulais simplement que tu m’en parle » Si elle m’en avait parlé dès le début alors on en serait pas là. « Et je ne compte pas le rejoindre non plus dans sa chambre d'hôtel. C'est finit entre lui et moi depuis un long moment. » Trop de bonté en elle, mais elle ne devait surtout pas se gêner pour moi. « Il croit juste parce qu'il a enfin quitté sa femme que je vais revenir en courant vers lui mais c'est faux. » Aaah, en plus c’était le fameux Jeremy qui je venais de voir, ce gars allait vraiment recevoir une drôle de visite à l’hôtel. « Et il peut pas aller foutre sa merde ailleurs ce connard. » Il a cru qu’il pouvait avoir Mila comme il le voulait ? Il ne me connaissait pas encore. « Mais maintenant si tu ne veux pas me croire et croire uniquement ce que tu penses avoir vu, je pense qu'on a plus rien à a faire ensemble Martin. » Je ne voyais pas trop d’autre solution effectivement. « On en serait pas là si tu m’avait tout raconté en rentrant Mila. Si je ne t’avais pas vu, tu me l’aurai dit ou tu aurais tout garder pour toi ? Parce que je veux bien qu’on parle de confiance, mais tu me donnes pas toutes les cartes en main » Aucun même. « Si les rôles avaient été inversé, est ce que tu aurais pris le temps de m’écouter ? Je crois plutôt que tu serais déjà en train de découper toutes mes chemises avec des ciseaux refusant de m’écouter » Alors qu’elle ne me reproche pas d’avoir du mal à la croire. J’avais écouté sa version des faits, mais ce n’était pas pour autant que je pouvais oublier ce qui s’était passé, ce que j’avais vu. « Mais t’inquiète pas, je compte rendre une petite visite à l’autre con » Lui donner une petite nouvelle ne pourrait pas lui faire du mal. « Je pense aussi que c’est mieux si je ne reste pas ici ce soir » Voire même pendant plusieurs soirs.

Je n’arrivais pas à comprendre ce qui était en train de se passer. Ce matin quand je m’étais levé j’avais encore l’impression d’être l’homme le plus heureux au monde et maintenant c’était tout le contraire. Comment en l’espace d’une journée tout pouvait basculé. Ah oui je savais, en voyant ma copine embrasser un autre homme. Alors oui peut-être que j’exagérais, peut-être que je ne la laissais pas s’expliquer comme elle voudrait mais en même temps j’avais l’impression que les choses étaient claires comme de l’eau de roche. Et essayer de faire de moi le méchant de l’histoire c’était le pompon sur la Garonne. Tout comme essayer de me faire dire qu’elle était une salope. Mila allait beaucoup trop loin dans ses paroles. Je n’avais jamais dit ça, jamais pensé ça et je ne le penserais jamais. Elle avait certes eu tendance à tromper les hommes avec qui elle était, mais cela ne faisait pas d’elle une salope pour autant. Je ne préférais pas répondre. Puis si elle avait trompé son ex avec moi, pourquoi elle ne me tromperait pas aussi ? « Je ne sais pas parce que peut-être toi je t'aime. » Je n’étais pas prêt pour ce genre de révélation. En temps normal j’aurai eu une réaction tout autre, j’aurai même pu faire l’amour à Mila sur le champs pour ces simples mots, mais ce soir même si j’étais touché, j’étais trop dans la colère et je n’arrivais pas à me focaliser sur le meilleur. Mon esprit était concentré sur ce que j’avais vu plutôt dans la journée et sur le fait qu’elle n’ai rien voulu me dire en arrivant à la maison alors qu’elle avait vu que je n’étais pas dans mon état normal. « Je n'ai même pas eut le temps de dire quoi que se soit, que tu m'as sauter dessus pour savoir. » C’était faux, je lui avais posé quelques questions avant de me rendre compte qu’elle ne comptait rien me dire. Quand je lui avais demandé si son après-midi c’était bien passé elle n’était pas pressé de me dire la vérité. « Puis c'est quoi votre problème vous les hommes à toujours savoir qui à la plus grosse ? » Je ne savais pas, c’était quelque chose de plus fort que nous. « Je m’en cogne de savoir si j’en ai une plus grosse que lui, ce que je n’accepte pas c’est qu’il t’embrasse dans le plus grand des calmes pensant qu’il peut faire de toi ce qu’il veut » Alors le Jeremy il était peut-être sympa, mais déjà s’il voulait éviter les ennuis qu’il retourne voir sa femme, qu’il aille voire toutes les femmes du monde, mais pas Mila. Je n’étais pas d’accord.

Toute cette histoire me fatiguait, tout en moi avait envie de passer à autre chose, j’avais envie de dire à Mila que ce n’était pas grave, que ce n’était pas de sa faute, mais je n’y arrivais pas. J’étais obsédé par le fait que si je n’avais rien vu alors elle ne m’aurai rien dit et du coup j’étais tout simplement en train de me demander depuis combien de temps elle me cachait des choses. Je n’avais jamais eu de problème à lui faire confiance, mais maintenant c’était différent. Tout avait changé. Elle aurait du me le dire. « Tu as donc une image si néfaste de moi ? » « Non » C’était peut-être difficile à croire, mais non je n’avais jamais eu une mauvaise image de Mila. « Pourquoi je te l'aurais cacher ? Est-ce- que je l'ai nier une seule fois ? Non. T'aurais pu juste être patient, me laisser respirer, prendre un bain et après je t'en aurais parlé. » Je passais les mains sur ma tête passablement énervé par la tournure de cette conversation. « Parce que j’aurai du sortir le vin et le fromage pour que tu prenne une décision » Et tant qu’à faire un petit massage pour être sûre qu’elle était dans des conditions optimales. « Parce que toi si tu as été blessé, tu ne penses pas une seule seconde que moi j'ai pu être perturbé de me faire embrasser par un homme qui n'est pas toi ? » Honnêtement ? Je m’en foutais. De mon point de vue, de la façon dont les choses s’était passé elle n’avait pas l’air d’avoir été horrifié par ce baiser. « Ce fut le cas ? Tu l’a giflé d’avoir osé faire ça ? » J’avais conscience d’aller trop loin et dans 3h j’allais sûrement regretter tout cela, mais la colère guidait mes parles et mes actes et ce n’était que plus tard que j’allais réfléchir à tout cela. Que j’allais m’en vouloir.
Puis Mila pouvait peut-être me reprocher mon comportement, mais j’étais curieux de savoir comment elle aurait réagit dans le cas contraire. J’étais sûre que mes chemises seraient déjà bonnes à mettre à la poubelle. « Mais moi j'ai confiance en toi. » C’était beau et j’y croyais vraiment. Je savais qu’elle avait confiance en moi, mais cela ne faisait pas tout. J’avais confiance en Mila et on voyait bien la réaction que j’avais eu. « Donc si tu me vois embrasser une autre femme, tu ne dis absolument rien ? » C’était quand même fort de café, surtout quand on voyait la réaction qu’elle avait eu quand elle avait découvert que j’allais à ses mariages avec une autre.

Il fallait que cette dispute prenne fin, il fallait qu’on arrive à réfléchir clairement à ce qui s’était passé, à ce qu’on s’était dit et la meilleure solution pour cela était tout simplement que je ne dorme pas ici ce soir. J’avais foi en nous, j’étais persuadé qu’on pouvait passer outre cette histoire, mais tout simplement par ce soir. « En fait ... Je pense que tu devrais trouver un autre endroit pour dormir. » Ah carrément ? Donc c’était fini ? Aussi simplement que cela ? « T’es sérieuse ? Tu veux qu’on arrête tout ? » J’étais dans l’optique d’arranger les choses plus tard, mais de toute évidence Mila était déjà passé à autre chose. « Tu n'as pas confiance en moi alors à quoi bon continuer ? De toute façon je ne vois pas pourquoi je suis surprise, quand je t'ai informé des intentions d'Abby tu n'a pas voulu me croire non plus. » Je m’attendais à beaucoup de choses, mais à ce qu’elle appuie là où ça faisait toujours mal. Si après cette histoire désastreuse je m’étais réfugié chez Mila ce n’était pas pour rien, mais maintenant le message était clair. « Le fait qu’on puisse arranger les choses ça ne t’effleure pas l’esprit ? A la première difficulté on arrête tout. Et remettre l’histoire d’Abby sur le tapis c’est moche. C’est même très petit » Et j’attendais mieux de le part de Mila. « Ah et au fait quand tu iras voir Jeremy, n'hésite pas à lui donner mon adresse maintenant que la place est libre dans mon lit, j'aurais besoin d'un peu de compagnie le soir. » Elle venait tout simplement de me donner le coup de grâce, mais je ne lui ferais pas le plaisir de lui montrer. « Tu sais quoi, pendant que je vais faire mes valises, t’as qu’à prendre mon téléphone et lui envoyer un message. Encore mieux, va directement le rejoindre » Moi c’était bon j’arrêtait tout et je partais directement dans ma chambre cherchait un sac et je prenais tout ce qui me tombait sous la main. Je faisais pareil dans la salle de bain. Je prenais tout ce qui pouvait me servir avant de redescendre dans le salon où Mila n’avait absolument pas bougé. « Je croyais en nous Mila, vraiment je pensais qu’on pouvait créer quelque chose de bien » Mais je m’étais lourdement trompé de toute évidence. « Je viendrais chercher le reste de mes affaires quand tu ne seras pas là »  Je ne voulais pas non plus l’embêter quand elle sera avec Jeremy. J’étais sur le pas de la porte et tout en moi voulait me retourner vers Mila, pour l’embrasser, m’excuser et oublier tout ce qui venait de se passer. Je voulais aussi qu’elle fasse un pas vers moi. Mais on était tout les deux beaucoup trop fier pour que ça arrive.

Ce qui était en train de se passer n’avait aucun sens. Si notre dispute avait un sens très profond, ce qui en suivait non. Evidemment que j’avais envie de taper Jeremy mais pas pour les raisons que Mila pensait. Ce qui m’énervait le plus c’était de savoir que le gars pensait pouvoir faire ce qu’il voulait d’elle, sauf que non. Cette période était révolue. Du moins c’était ce que je pensais jusqu’à présent et Mila pouvait clamer haut et fort qu’elle n’acceptait pas non plus, malheureusement ce que j’avais vu venait tout contredire. Le pire ? C’était qu’elle puisse réussir à inverser la situation. Si on était en train de s’engueuler c’était uniquement de ma faute parce que je ne lui avais pas laissé le temps de s’organiser. Elle espérait quoi ? Que j’allais sauter de joie parce que je l’avais vu embrasser un autre homme ? Désolé, mais non ce n’allait pas se passer comme cela. Et malgré ses envies je ne comptais pas non plus attendre qu’elle soit parfaitement détendu après un bain, un verre du vin et du fromage. « J'ai jamais dis ça. » Pourtant c’était l’impression que j’avais eu. « Tu l’as pas dit, mais tu l’a bien fait comprendre » Je ne savais pas ce que Mila attendait de moi, je ne savais pas à quoi elle s’attendait non plus. Elle pensait que j’allais l’applaudir. Elle soutenait que je n’avais pas vu la scène entière, mais dans ce cas, je n’attendais que ça, qu’elle me raconte. De toute évidence elle n’avait pas accepté ce baiser, mais de ce que j’ai bu voir cela ne l’avait pas déranger non. Alors le plus simplement du monde je demandais – et j’espérais – si elle l’avait giflé. « Non je ne l'ai pas giflé ... J'avais juste envie de pleurer. » Si en tant normal cette réponse aurait pu m’attendrir, à l’heure actuelle tout ce que mon cerveau arrivait à enregistrer c’était qu’elle « avait eu envie », pas qu’elle l’avait fait. Et oui cela faisait une énorme différence pour moi.

J’étais jaloux et je n’avais aucun soucis à l’admettre. Oui voir Mila embrasser un autre homme c’était quelque chose que je ne supporter. Elle n’acceptait pas ma réaction, mais j’étais curieux de savoir ce qu’elle aurait dit à ma place ? Elle m’aurait laissé embrasser une autre femme dans le truc grand des calmes ? Vraiment j’étais curieux. « Je ... Je ... Je ne sais pas ... » Elle ne savait pas ? C’était une blague ? « Quand on était pas ensemble tu m’as fait une scène pour une pauvre meuf que j’ai ramené à un mariage et maintenant qu’on est ensemble, je peux embrasser une autre femme et tu sais pas comment réagir ? » Vraiment cette fois c’était beaucoup trop pour moi. Jusqu’à présent j’avais l’impression qu’on était sur la même planète, mais en fait pas du tout et cette prise de conscience me faisait aussi mal que tout le reste. Pourtant, j’avais envie de croire qu’on pouvait s’en sortir, j’étais persuadé qu’on pouvait surmonté cette épreuve, mais ce n’était pas l’avis de Mila et je n’étais pas prête. Elle avait dit m’aimer et pourtant ne souhaitait pas qu’on continue. « J'ai jamais été aussi sérieuse. » Très bien…. Voilà qui me prouvait encore une fois à quel point on était différent elle et moi. Le fait aussi qu’elle puisse parler d’Abby, la façon dont elle en parlait, me prouver combien j’avais pu me tromper sur Mila. Je voulais essayer, je voulais y croire, mais elle non. « J'ai d'autres choses à faire qu'à vouloir arranger les choses entre nous. » Très bien. Le message était clair et limpide et il ne me restait plus qu’une chose à faire : mes valises. Elle pouvait même en profiter pour envoyer un message à Jeremy pour lui indiquer qu’elle viendrait bientôt le rejoindre.

En redescendant dans le salon avec un sac à la main, j’avais encore un espoir, mais en voyant l’attitude de Mila, je comprenais bien que cela ne servait à rien. Je pourrais me battre, lui faire comprendre qu’on pouvait passer à autre chose, mais ma fierté m’empêchait de laisser ce genre de mot sortir, pourtant malgré moi je lui disais que j’avais cru en nous plus qu’en n’importe qui d’autre. Que pour elle j’étais prêt à beaucoup de chose, mais autant parler à un mur. Je n’aurai plus qu’à récupérer le reste de mes affaires plus tard. Quand elle ne serait pas là. « Non. » Comment ça non ? Elle comptait donner mes affaire à une association peut-être ? « J'aimerais que tu me rendes ma clé. » On en était vraiment arrivé là ? « Très bien » Je n’en laissais rien paraître, mais sa demande me faisait l’effet de centaine de poignard dans le coeur. Malgré tout je cherchais dans ma poche et décroché de mon trousseau les clés de la maison que je laissais lourdement tomber dans sa main. Voilà. C’était officiellement fini entre nous. « Rassure toi, je ferais le nécessaire pour te faire parvenir tes affaires. » Ce n’était pas ce qui m’inquiétait le plus à dire vrai. « Tu pourra les faire envoyer chez Peter » Je m’avançai beaucoup trop en disant cela, je n’étais pas sûr que Peter accepter de m’accueillir, mais à part lui je n’avais personne d’autre. « Et dépêche toi, oubli pas je dois aller rejoindre Jeremy. Je n'aimerais pas le faire attendre. » Malgré son attitude, malgré son ton acide, je savais qu’elle souffrait autant que moi. La différence c’était que je ne cherchais pas à masquer qu’elle était en train de me briser. Elle pouvait rejoindre Jeremy si cela lui plaisait, cela n’était plus de mon ressort. « Adieu Mila » A ce stade il n’y avait rien d’autre à ajouter.