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Then yesterday you came, and turned my whole world upside down again
with, XAVIER.

Arya tapote ses doigts sur la table du salon alors qu'elle note les cadeaux qu'elle vient de l'acheter en plein milieu d'un carnet, juste pour éviter que Rachel tombe sur les cadeaux qu'Arya vient de lui acheter. Quand un e-mail apparaît sur son écran, elle y répond rapidement. Et elle sent que son coeu se contracte un peu, elle aimerait que cette sensation s'en aille, maintenant que les cauchemars ont disparus, il faudrait que la mélancolie s'en aille. Elle a relativisé depuis un mois, elle s'est dit que ce n'était pas de sa faute finalement, que ça devait se passer comme ça, qu'il allait finir par partir un jour et qu'elle aurait du l'écouter et ne pas s'attacher autant. Et pourtant, elle en a eu du mal, à se dire ça, parce que les images revenaient trop souvent et maintenant, ce n'est plus qu'un lointain souvenir. Elle a brûlé cette foutue lettre, mais elle n'a pas oublié, il lui faudra du temps, il faudra qu'elle panse son cœur et les fêtes de fins d'années vont l'aider à le faire, elle en est sûre, entre Noël, le nouvel an,  et l'anniversaire de Rachel, elle n'aura pas le temps d'y penser. Et elle est plutôt heureuse de ne pas avoir traîné pour avoir les cadeaux, ils seront livrés avant la fin de la semaine, donc tout sera parfait. Les cadeaux pour Elena et Liam, ceux de Lauren et James, ceux de Rachel, ses parents, Shane. Absolument tout le monde. Même Ryan alors si on ne trouve pas qu'elle fait un effort, elle fera la tête et puis voilà. Mais de toutes façons, avec Rachel, elles s'envolent pour New York la veille du réveillon et elle ne rentre que le vingt-six alors les cadeaux se sera pour après. Mais au moins, elle a fini ses courses de Noël en avance, et ça, ce n'est pas plus mal. Parce qu'Arya, elle ne peut pas déprimer longtemps et elle a reprit le chemin du bureau, alors elle a des tonnes de dossiers à faire tellement qu'elle est encore chez elle. Une fois son mail envoyé et sa to do list entièrement vide, Arya enfile sa tenue de combat, et elle se met à faire le ménage, parce que c'est son tour et puis, elle veut faire plaisir à Rachel. Alors voilà. Elle fait le ménage aujourd'hui et puis comme ça, ce soir, elles pourront se caler dans un plaid devant la nouvelle série Netflix qu'elles voulaient regarder. Et puis, elle a une illumination quand elle termine de laver le sol, elle a acheté une bougie la semaine dernière et elle ne l'a toujours pas utilisé. Alors elle la sort du placard à bougies, la met sur le plan de travail et elle l'allume en souriant, l'odeur de la cannelle et des fruits rouges va s'imprégner dans toute la maison. Par-fait. On ne pouvait pas finir mieux le ménage. Et elle se rend compte qu'elle va être en retard pour sa séance au cinéma, alors ça la rend un peu chafouin, elle se presse de passer sous la douche et enfile la tenue qu'elle avait préparé ce matin, se maquille légèrement parce que les cernes sont toujours et encore présente. A croire qu'il a prit sa capacité à s'endormir facilement et qu'il a prit ses nuits sans insomnies. Parce que les insomnies sont encore là. Malheureusement. Mais aujourd'hui en plus d'avoir l'impression de prendre soin de ses proches avec les cadeaux de Noël, elle a décidé d'aller voir Bohemian Rhapsody parce qu'elle n'a pas eu le temps avant. Alors elle se met en route, dans sa jolie tenue, sans talons, parce qu'elle n'a pas envie, finalement. Mais, heureuse comme une reine, elle arrive à temps, avant les bandes annonces et elle a même le temps de s'acheter le plus gros pot de pop corn. Ce moment s'annonce parfait. Et quand elle se tourne, elle sursaute et ne peut s'empêcher de sourire « Xavier ? » bien vu l'aveugle Elle se rapproche de lui et lui fait la bise dans le plus grand des calmes « Tu vas voir quel film ? » Arya est bien trop curieuse mais ça lui fait du bien de voir une tête qu'elle connaît, surtout que cela fait un bon moment qu'il n'est pas venu au brunch. Au moins depuis un mois, puisqu'elle, elle en avait loupé des brunchs quand Eirik était encore là. Elle n'arrivait pas souvent à se tirer du lit et quand elle arrivait, il ne restait plus grand monde. Alors peut-être qu'ils se croisaient simplement « Ca fait longtemps qu'on ne s'est pas vus, qu'est-ce que tu deviens ? » demande t-elle, la curiosité à son maximum. « T'es tout seul ? Nat n'est pas avec toi ? » on appelle ça mettre les pieds dans le plat, dans le métier.

Bam.

Deux secondes d’inattention et le jeune homme s’était prit un poing dans la gueule, le laissant sonné, littéralement. Ce jour, lors de son cours de boxe, il avait décidé de se mesurer à l’un de ses camarades. Et c’était une très mauvaise idée, il le savait avant même de monter sur le ring. Le jeune homme avait troqué son sac de sable habituel pour un adversaire en chair et en os, juste pour la recherche de l’adrénaline. Le jeune homme n’avait pas peur de se mettre en danger ces dernières semaines. Depuis qu’il avait rompu avec Natalia, ou plutôt, depuis qu’elle l’avait jeté comme un malpropre, il recherchait sans arrêt cette adrénaline, pour assouvir le simple désir de se sentir vivant. Parce qu’il avait eu l’impression de s’éteindre à l’intérieur quand elle avait dit « non ». Pourtant, il était toujours sur ses deux jambes, il respirait toujours. Et il prenait des risque inutiles. Se mesurer à un adversaire plus grand, plus fort et surtout plus entraîné que lui en était un. C’était totalement idiot. Mais il s’en fichait. Pourtant, il l’avait vite regretté. Il avait suffit d’un coup porté au visage pour le mettre KO. Littéralement. Il avait perdu connaissance et il lui avait fallut plusieurs minutes pour se remettre de ses émotions. Le jeune homme avait quitté son cours la mâchoire en compote, un horrible coquard se dessinant sous son œil droit. Ça lui donnait l’air d’un guerrier. Ou l’air d’un con, au choix.

En tout cas, ça lui avait donné l’occasion de râler et de pester une bonne partie de l’après-midi, alors qu’il travaillait de chez lui. Il était tout bonnement incapable de se concentrer et de toute façon, travailler sur un site web et tenir une poche de glace sur son œil pour éviter les gonflements, ce n’était pas compatible. Mais Xavier, ce n’était pas le genre d’homme à rester chez lui à ne rien faire. Ça l’énervait rapidement, de tourner en rond. Il se sentait comme un lion en cage et ça n’allait pas du tout avec sa volonté d’être libre, de prendre son envole. Finalement, le jeune homme finit sur le site du cinéma de Cap Harbor. Les films à l’affiche ne l’intéressaient que moyennement, en dehors de Bohemian Rhaspody. Le jeune homme avait hésité à aller le voir jusqu’à présent, parce que Queen, c’était un peu toute sa vie et il avait peur d’être déçu. Si c’était une adaptation fidèle, pourquoi pas, mais il espérait un peu qu’ils n’avaient pas trop romancé la vérité. Queen, c’était toute sa vie, Freddie Mercury c’était son idole. Le jeune homme avait cru sa vie finir quand son chanteur préféré était mort en 1991. Oui, Xavier aussi était une drama queen. Finalement, faute d’un meilleur programme, il troqua sa poche de glace contre sa veste et se décida à prendre la direction du cinéma, bien décidé à aller voir ce film. En revanche, il priait de toutes ses forces pour ne pas être prit par l’envie de chanter pendant tout le film. C’est exactement ce qui est arrivé à Cindy hier.

Lorsqu’il arriva sur place, il était encore tôt. Il aurait largement le temps de choisir sa place, de voir les bandes annonces aussi. Mais avant, il était bien décidé à s’offrir un paquet de pop corn. Même si lui en général, les gens qui mangeaient du pop-corn, ça l’énervait. Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais, ça pourrait parfaitement être le credo de Xavier le rabat-joie. Alors qu’il faisait la queue pour acheter du pop corn, le nez dans son téléphone, comme à son habitude, il leva la tête en voyant s’avancer. Il reconnut Arya à la seconde où elle se tourna vers lui, sursautant, visiblement surprise de le voir ici. « Je n’sais pas, c’est peut-être un monstre », se moqua-t-il. Peut-être qu’il ressemblait à Frankenstein avec son coquard, il ne passait pas sa vie à se regarder dans le miroir, donc il n’en était pas sûr. Il grimaça d’ailleurs lorsque la blonde lui fit la bise, mais il se garda de tout commentaire. Mais putain, il avait mal. « Bohemian Rhaspody », répondit-il, plutôt vague. Le problème avec Xavier, c’est qu’on ne pouvait jamais savoir s’il était blasé, pas intéressé ou peu bavard. Conscient d’être malpolie, il reprit cependant la parole. « Et toi ? », demanda-t-il, forçant un sourire à s’installer sur ses lèvres. Ça faisait plutôt longtemps qu’il n’avait pas vu la blonde. Il n’était pas en grande forme ces derniers temps. Alors il avait prit la liberté d’annuler sa venue à quelques brunchs. Et quand il y venait, Arya n’était pas toujours présente. « Eh bien figure toi que j’ai décidé de devenir un grand aventurier, genre Indiana Jones et que ça a été un échec cuisant », rétorqua-t-il, d’un ton lourd d’ironie. Autrement dit, il se comportait comme un sale con. Mais Arya devait en avoir l’habitude, il ne savait s’exprimer qu’avec sarcasme et ironie. « Oh Nat … Ouais … Elle m’a largué », annonça-t-il de but en blanc. Un peu comme on arrache un pansement. Oui, ce genre de franchise avait tendance à mettre les gens mal à l’aise et oui il en avait conscience. Mais tourner autour du pot ce n’était pas son style et arrondir les angles encore moins. « Et toi alors ? Tu vas bien ? Je t’ai pas vu depuis un bail », fit-il remarquer pour changer de sujet. A croire qu’il avait étudié le changement de sujet à l’université, parce qu’il était plutôt doué pour ça. « Il n’est pas là ton prince charmant ? », demanda-t-il. Enfin prince charmant … Xavier l’avait vu, une fois. Il ressemblait plus à un viking ou à un troll, ou à un géant qu’à un prince charmant, mais il essayait d’être sympa pour changer.

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Then yesterday you came, and turned my whole world upside down again
with, XAVIER.

Arya n'a qu'une hâte c'est fêter Noël avec sa famille, même si Noël allait avoir un goût amer cette année, elle n'avait qu'une hâte c'était de pouvoir passer pour la première fois depuis des années, Noël en couple et voilà qu'elle s'est fait largué comme une chaussette. Alors elle avait hâte mais en même temps non parce que ce serait l'avalanche de questions et Arya n'était pas prête à se faire ensevelir. Mais il y aurait Rachel, alors ça irait, elle arriverait à garder la mère de la blonde assez calme. Heureusement. Mais ce dont Arya avait besoin en ce moment, c'était de se changer les idées, alors le ménage, les cadeaux de Noël, c'était une idée, aller au cinéma, ça en était une autre. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle n'était pas allé au cinéma, elle ne se souvient même pas de la dernière fois où elle l'a fait, mais c'était très certainement avec Rachel pour un film à l'eau de rose. Sûrement. Mais elles n'avaient pas prit le temps de venir voir ce film sur Queen et elle n'avait pas envie de le voir sur leur immense télévision, elle voulait juste le voir sur grand écran, se mettre à pleurer comme un bébé comme Marion et revenir chez elle, se mettre en boule et pleurer. Ca lui donnera une raison de pleurer, parce que même si elle commençait à oublier, elle avait souvent trop envie de pleurer, alors peut-être qu'elle pourrait pleurer pour le film et pleurer pour le départ d'Eirik en même temps, ce serait une idée intelligente. Arya chantait même la bande originale dans la voiture et elle n'avait insulter personne sur le chemin, ce qui était relativement rare en ce moment. Arya insultait beaucoup trop les gens en voiture, c'est terrifiant, mais elle tentait de se calmer. Enfin du moins, c'est ce qu'elle essayait de faire, mais ce n'était absolument pas une réussite, ça avait néanmoins le pouvoir de la calmer avant de commencer sa journée de travail.

Et elle avait encore moins insulter personne quand elle trouvait directement une place de parking, ce qui était relativement rare à cette heure de la journée mais elle ne se plaignait absolument pas. Elle avait même un demi-sourire présent sur les lèvres quand elle faisait la queue pour acheter du pop corn. Elle avait hésité une demie secondes pour des kit kat ball mais elle réfléchissait au fait qu'elle se faisait une soirée séries avec Rachel et le reste lui servirait pour ce soir l'intelligence « Non, tu n'es pas un monstre, ce n'était pas ce que j'insinuais... » répondit Arya en soupirant, elle sentait même le rouge qui lui montait aux joues alors qu'elle passait une main gênée dans ses cheveux. Un grand sourire s'affiche sur les lèvres maquillées de la blonde quand il lui dit qu'il va voir le même film, au moins ils pourront chanter tout les deux. C'était une idée qui traversait seulement l'idée de la blonde. « Bohemian Rhapsody aussi ! » Et elle regarde de plus près le coquard avant de se rendre compte que c'était peut-être gênant alors elle détournait le regard. Elle ne comprenait pas vraiment s'il blaguait ou non, mais elle souriait un peu, amusée par sa réponse, alors s'il voulait être Indiana Jones, ça pouvait être une bonne reconversion. A la réponse de Xavier quant à sa situation avec Natalia, Arya reculait d'un pas à cause de l'acidité de sa réponse. Wow... Elle ne s'attendait absolument pas à ça. Mais pourquoi ? La dernière fois qu'elle les a vu tout les deux, ils semblaient heureux, puis Arya l'aimait bien encore un acte de schizophrénie profond. « Oh je suis désolée... Enfin... Désolée d'avoir posé cette question. » Voilà, miss je met les pieds dans le plat ne sait pas vraiment quoi faire ni quoi dire, elle se contente de serrer son pot de pop corn dans ses mains pour calmer la gêne qui débarque. Elle regardait autour d'elle et la file n'avançait malheureusement pas, alors elle restait là, plantée comme un piquet. Et sa question, elle la percute de plein fouet. Personne ne lui demandait plus si ça va, elle le disait d'elle-même, qu'elle allait bien. Elle le montrait aussi ou du moins, elle essayait de le montrer que ça allait. « Ca va, je prend une pause entre deux dossiers. » Quelle menteuse elle faisait. Et elle se prend le revers quand il lui demande où est son prince charmant. Le cœur se retourne et elle fixe le pot de pop corn, le regard qui commence à s'embuer de larmes. Elle relève la tête en soufflant. « Non, il n'a pas pu venir, puis je pense qu'il avait peu de m'entendre chanter. » La conscience hurle mensonge et Arya aimerait bien mentir, mais elle soupire en se pinçant les lèvres. Elle aurait aimé que ça fasse moins mal, mais visiblement, elle n'en ai pas tout à fait remise et ça l'agace. Elle qui se pensait si forte. « Non, en vérité, il est reparti en Suède. A croire que le prince charmant a prit la fuite sur son fidèle destrier. » Elle haussait les épaules, une petite moue gênée sur le visage et alors que la file n'avançait toujours pas, une idée pointait dans son cerveau « Tu veux qu'on partage le pop corn ? Ca n'avance pas, et puis on risque de louper les bandes annonces. » Enfin du moins, elle risque de louper les bandes annonces et elle n'aime pas louper les bandes annonces. Elle tendait même le pot pour lui prouver qu'elle était sérieuse et elle fronçait les sourcils en avançant vers la salle avant de s'arrêter pour se tourner vers Xavier « Ton coquard il vient d'où ? » s'enquit-elle, la curiosité qui prend encore le dessus. « Enfin, t'es pas obligée de répondre, c'est de la curiosité malsaine, désolée. »

Dans le fond, tout ce dont il avait besoin, c’était de se changer les idées. Peut-être qu’il n’avait pas besoin de se prendre des coups par un inconnu à la carrure bien plus développée que la sienne, pour ce faire. Peut-être que de regarder un film, ce serait suffisant. Et puis en cherchant bien, il allait bien trouver quelque chose à faire après ça. Il n’avait pas encore commencé à acheter les cadeaux de Noël pour sa famille, pour Lauren et les enfants, ni pour ses proches amis. Même s’il n’aimait pas vraiment faire du shopping et que d’être dans un magasin c’était pour lui une torture sans nom, ça lui permettrait de se changer les idées. Mais pour l’heure, il avait mit à exécution la première étape de son plan, à savoir, se rendre au cinéma. Il allait arrêter d’être un sale con plein de préjugés pour changer. Ce film était peut-être très bien. Bien entendu, il mettait la barre haute, il était plein d’attentes. Mais partir du principe que ça allait être romancé et que ça allait lui déplaire, c’était totalement idiot, il en convenait. Les critiques étaient bonnes. Et tout était bon pour penser à autre chose qu’à Natalia qui l’avait lamentablement plaqué. La bonne surprise du jour, quoi qu’il en dise, c’était bien de tomber sur Arya. Ça faisait un moment qu’il n’avait pas vu la blonde, qui était toujours collée à Rachel, qui elle même était toujours collée à James, qui lui même était … Bon, bref, on a comprit l’idée. Avec le temps, Xavier était devenu très proche de la famille Campbell et par extension, il était devenu tout aussi proche de ces gens qui faisaient leur quotidien. Arya en faisait partie, de ces gens et il l’avait toujours appréciée. Peut-être même un peu trop, à certaines périodes de sa vie.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Xavier avait fait forte impression sur la blonde. En même temps, la douleur qui se dégageait de son visage lui laissait penser qu’il devait avoir l’air sacrément amoché. Ça avait de quoi surprendre et il pouvait difficilement en vouloir à Arya pour cela. Le fait qu’elle semble être mal à l’aise à cause de sa réflexion l’amusait plus qu’autre chose, le brun. « T’es trop mignonne quand tu rougis », fit-il, pour toute réponse. Dans sa bouche, impossible ceci dit de savoir si c’était de la moquerie ou de la flatterie. Il restait impassible dans ses expressions, Xavier. Il aurait peut-être dû travailler dans la police, allait savoir. Encore que le fait qu’il ait déjà été arrêté pour une bagarre dans un bar n’aurait sans doute pas joué en sa faveur. « Tiens, je savais pas que tu aimais Queen », remarqua-t-il. Quoi que, il partait peut-être un peu vite en besogne. Peut-être qu’elle aimait simplement les biopics. Lui c’était son dada. Mais un biopic sur Queen, c’était globalement tout ce qu’il lui fallait pour être heureux. « Tu veux qu’on aille le voir ensemble ? », proposa-t-il. Parce que ce serait idiot de se séparer à l’entrée de la salle pour se trouver des places éloignées. Enfin, c’était son avis, mais si Arya avait envie de voir le film seule pour chouiner en toute discrétion, il n’avait rien contre. Il n’était pas chiant comme mec. C’est totalement faux. En plus d’être chiant, son sérieux avait tendance à mettre les gens mal à l’aise. Il voyait bien que la blonde semblait se demander d’où sortait son coquard, mais au lieu de lui expliquer, il se contentait de la laisser se poser des questions. Peut-être parce qu’il n’était pas l’homme le plus bavard de la terre.

En revanche, il n’avait pas prévu les questions sur Natalia. Ce qui en soit était idiot. Il aurait dû se douter que tôt ou tard, on le lui demanderait. Sa famille était au courant. Il avait naïvement cru que du coup Rachel le savait et par extension Arya aussi. Il s’était planté, pour le coup. Apparemment, il se plantait beaucoup en ce moment. « Boarf, c’est comme ça, on n’était juste pas fait pour être ensemble c’est tout », fit-il en haussant les épaules. Xavier, ou l’art d’avoir l’air de n’en avoir rien à foutre, alors qu’à l’intérieur, son cœur était défoncé et meurtri de douleur. C’était la vie, un point c’est tout. Il n’avait pas l’intention d’en faire une histoire. Il aurait peut-être été judicieux de sa part de rassurer Arya, mais il n’en fit rien. Il ne lui en voulait pas d’avoir posé la question, en tout cas. Mais il s’efforça quand même bien rapidement de changer de sujet. « Hm », répondit-il, peu convaincu par sa réponse. Elle n’avait pas l’air aussi souriante et pétillante que d’habitude. Mais à vrai dire, ils n’étaient pas si proches que ça. Si elle ne voulait pas lui dire ce qui n’allait pas, il n’allait pas chercher à creuser Xavier n’est pas une taupe. « Tu chantes si mal ? », se moqua-t-il, tentant d’apaiser l’ambiance. Elle avait l’air triste. Il était presque sûr d’avoir vu une larme briller dans ses yeux. Mais encore une fois, si elle ne voulait rien dire, il ne comptait pas faire une enquête approfondie. Sauf qu’elle finit par lâcher la bombe et que pour une fois, Xavier était sincèrement peiné pour quelqu’un d’autre que pour lui. « J’suis désolé », fit-il, très sincèrement. Il n’était pas doué pour consoler les gens. Il ne savait pas quoi dire. Mais il était vraiment triste pour elle, alors il posa gentiment sa main sur son épaule. « Oui je veux bien. Ce serait cruel de rater les bandes annonces », approuva-t-il, ravi de pouvoir changer de sujet. Les bandes annonces, c’est ce qu’il y a de mieux au cinéma, parce que ça permet de choisir les prochains films qu’on a envie de voir. Oui on peut voir les bandes annonces sur Youtube, et alors ? . Xavier sortit donc de la file, pour avancer vers la salle, avant qu’Arya ne s’arrête brusquement pour se tourner vers lui. « J’ai cru que tu n’oserais jamais poser la question », la taquina-t-il. Et non ça ne lui serait pas venu à l’idée de lui dire spontanément ce qui lui était arrivé. « C’est une histoire très virile. Une vieille dame s’est fait voler son sac et je me suis battu avec son voleur pour le lui rendre », déclara-t-il en gardant son sérieux. Mais en croisant le regard d’Arya, il ne put s’empêcher de sourire. « Bon d’accord. Je prends des cours de boxe deux fois par semaine et je me suis attaqué à un mec plus entraîné que moi. Il m’a collé une droite en plein visage. J’ai même perdu connaissance, si tu veux tout savoir », expliqua-t-il. Et ça c’était genre la chose la moins virile possible et imaginable qui puisse arriver. « Allez viens, on va être en retard », ajouta-t-il pour détourner l’attention en avançant vers le monsieur qui contrôlait les billets et indiquait les salles des films.

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Then yesterday you came, and turned my whole world upside down again
with, XAVIER.

Arya ne s'attendait pas vraiment à voir Xavier ici. Enfin, du moins, elle ne s'attendait pas à croiser quelqu'un qu'elle connaît et encore moins le brun. Cela faisait un petit moment qu'il n'était pas venu aux Brunchs ou qu'elle ne l'avait pas croisé, alors le croiser ici d'une façon totalement impromptu ce n'était pas la première chose à laquelle elle aurait pensé mais au moins, ça lui fait du bien de voir une tête connue même si elle ne sait pas ce qu'il va voir, ça aura au moins eu le mérite de lui changer les idées le temps de quelques longues minutes, le temps d'une conversation en vérité. Et puis, ça lui faisait du bien de prendre des nouvelles de son ami. Parce que même s'il était une extension de la famille, il était avant tout son ami. Et puis Arya, elle s'est rendue compte lors d'une de ses nombreuses et stupides insomnies qu'elle avait privilégié sa relation avec Eirik plutôt que ses amis, et voilà que maintenant, elle venait de s'écraser et elle n'avait plus que ses amis pour se lever. Alors la prochaine fois, elle tenterait de faire attention, si jamais, il y a une prochaine fois, parce que pour le moment, elle n'a envie de rien.

Quand il lui fait une remarque sur son rougissement, Arya se sent rougir encore plus et elle se met à rire nerveusement « Arrête de te moquer ! » Oui parce qu'elle prend ça pour de la moquerie la blonde. Puis même, il est tellement fermé, qu'elle ne sait pas réellement ce qu'il pense et ça l'agace l'avocate parce qu'elle aime bien savoir ce que pense son interlocuteur. Mais ce n'est pas bien grave, elle a d'autres choses à penser puis elle n'a plus envie de s'attarder sur de stupides détails insignifiants. « Alors tu seras surpris d'apprendre que je passe ma vie à chanter Bohemian Rhapsody sous ma douche et que je m'amuse à faire les différentes voix quand je chante. » comme Marion Qu'on se le dise ce n'est pas glorieux et Rachel a eu un bon nombre de fois envie de l'étouffer mais désormais, Arya, elle s'arrange pour chanter quand sa meilleure amie n'est pas là, comme ça elle ne mourra pas étouffée. Et quand il lui propose d'aller voir le film avec lui, Arya sourit « Pourquoi pas oui ! » Elle a même prévu ses paquets de mouchoirs, alors elle pourra partager. Enfin, s'il a envie de pleurer. Mais elle, elle va pleurer c'est absolument sûr, pauvre éponge émotive qu'elle est. Elle allait finir désséché, elle en était persuadée.

Arya avait manqué l'information de la séparation de Xavier et Natalia et elle s'en voulait un peu de remuer le couteau dans la plaie. Elle n'aimerait pas qu'on fasse cela pour elle, alors elle s'en voulait de faire cela pour lui, mais au fond, elle n'était vraiment pas au courant. Alors peut-être que ça l'excusait. Ou pas. « Sûrement... Mais vous sembliez être heureux. » Quelle stupide remarque, Arya roulait des yeux devant son imbécillité avant de rajouter « Enfin, peut-être que vous l'étiez... Mais visiblement, ce n'était plus le cas. » Encore pire. Et elle avait, une fois de plus, envie de se jeter dans un trou une fois encore, parce qu'elle se sentait terriblement bête et blonde. Pourquoi faut-il qu'elle fasse des remarques débiles ? Elle préférait finalement ne plus rien rajouter et elle se contentait de répondre simplement à la question, parce qu'elle n'avait pas envie de s'étaler sur ses sentiments, sur ce qu'elle ressentait. Après tout, elle n'était pas là pour se plaindre, elle avait l'impression de se plaindre tout le temps et elle n'avait plus envie de le faire. Assez de complaintes, trop de tristesse, elle qui avait été si légère, elle se sentait mal à l'aise. « Il faut croire. » répondit t-elle simplement, tentant de supprimer silencieusement la boule qui vient de gonfler au fond de sa gorge, elle a prit l'habitude de ressentir cette sensation stupide de vide au fond du cœur, mais sur le moment, c'est compliqué à effacer. Puis elle en a marre de faire semblant, il faut en parler pour que ça fasse du bien, pour que ça arrête d'être douloureux, alors elle lâche la bombe simplement. Il est parti. Il l'a quitté comme une vieille chaussette. Voilà. Il n'y a plus rien à dire. « C'est rien... Nous non plus on était sûrement pas fait pour être ensemble. » conclut-elle finalement, la voix triste et le visage fermé. Et elle posait sa main froide sur celle de Xavier pour le remercier avant de lui proposer le partage du pot de Pop Corn. « Les bandes annonces, c'est encore mieux que le film. » C'est ce qu'elle aime prétendre et quand il accepte, elle se dirige jusque la salle. Mais la curiosité la fait s'arrêter et elle explose de rire quant à l'explication. Est-ce qu'il est vraiment sérieux ? Arya se concentre sur son explication et plus les secondes passent, plus elle a l'impression qu'il se paye sa tête. Elle le regardait alors, les sourcils haussés pour qu'il comprenne qu'elle ne le croyait pas le moins du monde avant que sa bouche ne s'ouvre pour former un O de surprise « Mais ça va ? » demanda t-elle finalement, un peu angoissée pour son ami. Elle clignait des yeux parce qu'elle n'en revient pas. Lui, prendre des cours de boxe ? Mais pourquoi ? Enfin, elle ne le voyait pas faire ça et elle se sentait encore trop bête. Peut-être qu'il le lui avait dit, mais elle ne s'était simplement pas réellement intéressée à ce qu'il disait. Elle le suivait alors pour se retrouver devant le monsieur qui arracher les tickets et indiquer les salles, elle lui montrait son ticket et laissait Xavier avant d'entrer dans la salle pour trouver des places en fond de salle. Habituellement, elle aurait été seule, elle se serait placée au milieu, mais le fond de la salle, c'est bien aussi. Elle était encore étonnée de ce qu'il lui avait dit, si bien qu'elle se tournait vers lui et regarder le bleu qui s'étendait sous l'oeil du brun. Elle passait doucement ses doigts froids dessus aussi, espérant que le froid lui fasse du bien « Je savais bien que le fait que j'ai tout le temps froid me servirait. » Et elle se reculait en souriant, se rendant compte du caractère gênant de son geste. « Je ne pensais pas que tu faisais de la boxe. » prononçait-elle en prenant un pop corn et en lui en tendant un. « Je suis désolée si tu me l'as dit et que j'ai occulté l'information d'ailleurs. » s'excusait-elle en se mordillant la lèvre et en faisant une grimace « Il faut croire que j'ai laissé tomber tout le monde et que je ne me suis concentrée que sur ma relation amoureuse. J'aurais peut-être dû m'intéresser aux personnes autour de moi, ça m'aurait évité de faire une bourde monumentale au sujet de N... tu sais qui. » Elle haussait les épaules encore une fois « Je suis désolée. » s'excuse t-elle, encore avant de lui tendre de nouveau un pop corn, un peu comme le pop corn du pardon et cette idée la fait sourire, le Pop Corn du pardon. C'est une bonne idée ça. Une idée un peu folle, comme Arya.

Pauvre Arya. Elle allait vraiment finir par croire que Xavier la prenait pour un jambon. Le jeune homme avait un peu trop tendance à charrier, à provoquer et à embêter. Ce n’était pas pour rien qu’on le traitait de tête de con, assez souvent. Xavier, il faisait partie de ces gens qui ne cessaient pas de provoquer, même quand il voyait que les choses partaient en vrille. Le genre de personne à qui on pouvait mettre des claques, quoi. Mais pour le coup, il provoquait Arya gentiment et se moquer un peu de ses joues rosies. Rien qui ne méritait de sortir les fourches et les baïonnettes. Puis qui aime bien châtie bien il paraît. « Promis je ne me moque pas, tu es vraiment adorable quand tu rougis », fit-il en levant les deux mains, signe qu’il était innocent. Promis, il ne se moquait pas. Pas trop. D’ailleurs, il gratifia la blonde d’un sourire. Elle pouvait s’estimer heureuse la blonde, parce que Xavier ne souriait pas forcément très souvent. Encore moins ces derniers temps. Il se renfrognait bien trop souvent. Mais ça lui faisait bien d’avoir une conversation avec Arya. Ça lui rappelait qu’il avait des amis sur qui il pouvait compter et ça lui rappelait qu’il pouvait avoir une discussion qui tournait autour d’autre chose que de son ex. « Ah. Je serais bien tenté de te dire que j’ai très envie d’entendre ça, mais tu risquerais de croire que j’ai envie de m’inviter dans sa douche », répliqua-t-il. Du sarcasme, encore du sarcasme. Un jour, il allait s’étouffer à force de se montrer grognon ou sarcastique. Mais le jeune homme était heureux de voir qu’ils avaient un point commun. Lui aussi était un grand fan de Bohemian Rhapsody et il massacrait reprenait souvent la chanson dans sa voiture. Et puisqu’ils allaient voir le même film, tous les deux, autant aller le voir ensemble, ce serait idiot de se séparer maintenant.

En revanche, les discussions sérieuses arrivèrent sur le tapis bien plus vite qu’il ne l’avait cru possible. Maintenant qu’il était question de Natalia, forcément, Xavier n’était pas ce qu’il y avait de plus à l’aise. Il avait vécu longtemps avec Natalia. Il pensait qu’elle partageait ses désirs d’avenir. Il avait eu tort. « Les apparences sont trompeuses », conclut-il en haussant les épaules. Même pour lui les apparences avaient été trompeuses. A vrai dire, il pensait vraiment qu’ils étaient heureux et que puisqu’ils vivaient ensemble, plus rien ne les empêcherait de fonder une famille et de concrétiser leur amour devant monsieur le maire – ou devant l’Église, si elle le voulait. Mais Xavier s’était trompé, il avait été un abruti fini. Demander une femme en mariage sans en avoir discuté au préalable, c’était visiblement une erreur. Tout comme le fait de croire que toutes les femmes voulaient se marier. Voilà bien une pensée de connard misogyne. En revanche, Xavier apprenait avec une certaine tristesse qu’elle n’était plus en couple avec son … Comment il s’appelait déjà ? Eirik, un truc comme ça. C’était triste pour elle, parce qu’elle méritait d’être heureuse. Pendant un temps, Xavier devait bien avouer que cette nouvelle l’aurait arrangé. Sans être amoureux d’elle, elle lui plaisait bien et il aurait été ravi de se rapprocher d’elle. C’était avant de se rendre compte qu’elle était adorable et qu’elle méritait mieux qu’un homme pas disposé à s’engager, qui ne voudrait d’elle que pour quelques nuits. Comble de l’ironie, il avait voulu s’engager avec une autre et elle l’avait jeté. « C’est peut-être mieux comme ça », conclut-il finalement. Parce que c’était triste et parce qu’il valait peut-être mieux changer de sujet avant que l’un des deux ne finisse par définitivement déprimer.

Alors parler des bandes annonces c’était mieux, c’était plus facile. En tout cas, c’est ce qu’il se disait. « Enfin quelqu’un qui me comprend et qui a trouvé le chemin de la raison », fit-il avec un demi-sourire en coin. En vrai, il plaisantait, mais il adorait voir les bandes annonces et potentiellement trouver la prochaine pépite qu’il irait voir, un film dont il n’avait pas entendu parler mais dont la bande annonce lui donnait envie de se bouger les fesses. Mais avant qu’ils n’aient atteint la salle de cinéma, Arya s’était planté devant lui et il avait inventé une excuse bidon sur la raison de son coquard. Puis, il avait dit la vérité, parce que dans le fond, il se fichait pas mal d’avouer que c’était une vraie tête brûlée. « Oui ne t’inquiète pas. Mon sachet de petits pois a déjà largement dégonflé l’hématome », affirma-t-il. Et en dehors de cela, la douleur était supportable. Bien entendu, elle allait restée éveillée quelques jours, mais c’était bien fait pour lui, ça lui apprendrait à jouer au con. Parait-il qu’à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler les ailes. Eh bien, c’était totalement mérité. Sur ces sages pensées, il accompagna Arya pour faire valider leurs tickets et ils entrèrent dans la salle. Dans le fond. Parfait. Il adorait être derrière, du moins quand il n’y avait pas de trop grandes têtes devant lui. Alors qu’ils s’installaient, la jeune femme passa soudain ses doigts sur son hématome. Si au départ, il eu un mouvement de recul, le brun se laissa finalement faire. « Je crois bien que c’est la seule situation dans laquelle c’est un avantage d’avoir aussi froid », répondit-il avec un sourire. A l’origine, il avait voulu lui faire une blague sur les pays du Nord, puis sur le fait qu’il pouvait la réchauffer si elle le voulait. Finalement, il s’était ravisé, parce qu’il n’avait pas envie de se comporter comme un con avec elle. « Je ne l’ai pas dit. Enfin pas que je sache. Ça ne fait pas si longtemps. J’avais besoin de me défouler », expliqua-t-il. A vrai dire, le jeune homme avait commencé la boxe depuis l’incendie. Il avait besoin d’évacuer les images qui lui revenaient encore bien souvent en mémoire depuis l’incident. « Tu peux prononcer son prénom, ce n’est pas tabou », répondit-il gentiment. Enfin, il changeait toujours de trottoir quand il croisait la blonde, mais il n’avait pas encore érigé des poupées vaudou à son effigie, donc c’était déjà ça. « Tu n’as pas à t’excuser. Quand on est amoureux, on est sur un petit nuage, on s’enferme tous dans nos relations, surtout au début. Je ne pense pas que qui que ce soit puisse t’en vouloir », la réconforta-t-il. Et sur ces mots rassurants, il attrapa même le pop corn qu’elle lui tendait, croquant directement sur le morceau qu’elle tenait entre ses doigts. Bon, dans d’autres circonstances, ça aurait pu être étrange comme réaction. Mais c’était Arya, alors c’était normal, non ? Le jeune homme n’eut pas le temps de prendre une décision que déjà, les lumières s’éteignaient et les publicités et les bandes annonces commencèrent. Il reporta d’abord son attention sur l’écran, avant de regarder à nouveau Arya. « J’te préviens, les gens qui parlent pendant les films, je les bâillonne », la taquina-t-il, parce qu’au final, l’embêter, c’était drôle quand même.

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Then yesterday you came, and turned my whole world upside down again
with, XAVIER.

Elle avait toujours bien aimé Xavier du plus loin qu'elle se souvenait. Et aujourd'hui elle avait besoin d'une personne comme lui, qu'elle ne comprenait pas, qu'elle n'essayait pas de comprendre non plus. Une personne qui fait des blagues dont elle ne sait pas le véritable but, de la moquerie, ou juste un humour un peu vaseux. Et Arya c'est de ça qu'elle a besoin, ne pas réfléchir. Ne pas chercher à comprendre. Parce que quand elle a chercher à comprendre, à gratter les carapaces, elle s'est prit une porte et elle a du mal à s'en remettre, malheureusement. Et elle se sentait encore plus rougir quand il lui dit qu'elle est adorable. Arya a cette capacité de rougir pour absolument aucune raison. Heureusement que ça ne lui prend pas en audience quand on y pense. Et elle lui rend son sourire, avant de passer une main dans ses cheveux.  La gêne qui était présente dans le fond de son cœur venait de s'évaporer. Elle était bien, pour la première fois depuis quelques temps, elle était bien.Elle se sentait un peu apaisée, et ça lui faisait du bien. Mais elle restait sur ses gardes quand même, parce qu'elle savait que la mélancolie était endormie et qu'elle reviendrait bien vite. « Après tu peux toujours t'inviter dans la salle de bain et regarder la porte. » C'était réellement bizarre et Arya baissait la tête avec une moue gênée, elle se rendait finalement compte de ce qu'elle disait, mais ça n'avait pas réellement d'importance, enfin, elle était persuadée qu'il ne la prendrait pas au sérieux, et c'était peut-être ça qui était bien entre eux, ils pouvaient se dire des choses et Arya n'avait pas peur qu'il la prenne pour une délurée il l'avait peut-être déjà fait remarque

Les conversations sérieuses, Arya n'aime pas vraiment ça, la dernière fois qu'elle a eu une conversation sérieuse avec une personne de sexe masculin, on sait tous comment cela s'est terminé. Par des larmes, des cris et une rupture. Bon, au moins, avec Xavier, il n'y aura ni larmes, ni cris, ni rupture. Peut-être qu'il y aura des larmes parce qu'elle se met à pleurer pour rien, mais ce n'est certainement le brun à ses côtés qui lui donnera envie de pleurer. Elle a même un peu pitié pour lui, ou du moins, elle a mal au cœur pour lui. Parce qu'il semble être atteint par cette rupture, et Arya, elle s'en veut d'avoir lancé la conversation et elle aimerait bien savoir pourquoi. Mais elle ne peut pas, elle n'a pas le droit de demander. « Il faut croire que oui » se contente t-elle simplement de répondre, ne voulant absolument pas relancer le sujet sur cette rupture. Et c'est lui qui lance le sujet d'Eirik et Arya, elle aurait voulu avoir la carte joker, la carte switch, mais elle ne peut pas éviter cette conversation, après tout, c'était elle qui avait  lancé le sujet des relations. Et ça se retournait contre elle une fois de plus. « C'est mieux comme ça. »

Arya avait trouvé le chemin de la raison depuis longtemps. Il n'était pas rare qu'elle enquiquine son monde pour voir les bandes annonces et elle était toujours la relou du groupe quand il s'agissait d'aller voir un film, les gens râlaient mais au final, ils ne lui en voulaient jamais. Enfin, du moins c'est ce qu'elle pensait. « Le sachet de petit pois, c'est le remède à tout. » Ca a l'air de l'avoir bien aidé en tout cas.Parce que le bleu a beau être visible, elle est persuadée que ça a aidé. Et puis il n'y a pas de temps à perdre, sinon ils vont les louper, ces foutus bandes annonces alors Arya se presse un peu pour s'installer, des fois que les lumières s'éteignent, et qu'elle s'étale lamentablement comme une crêpe. Et Arya devient presque trop intrusive encore une fois. Elle est tenace cette foutue habitude, elle n'aurait pas dû continuer quand il a eu ce mouvement de recul mais pour une fois, elle s'était dit qu'elle pourrait servir à quelque chose. « Oh oui pour une fois que je peux servir à quelque chose. » Non loin de là le but de se dénigrer mais la fraîcheur intempestive de sa peau était plus un problème qu'une utilité. Alors elle lui souriait pour tenter de faire passer le message comme quoi ce n'était pas mesquin envers elle-même,juste une constatation. Et elle s'excuse, encore. Parce qu'elle ne fait que ça, se rendre compte qu'elle a sûrement été égoïste alors que ce n'est absolument pas son but, elle ne voulait pas être égoïste Arya, ce n'était même pas son envie première et pourtant, elle se demande si elle ne l'a pas été. Elle en avait loupé des brunchs, elle en avait loupé des moments en famille, tout ça pour une relation qui était vouée à l'échec. Alors peut-être qu'elle avait loupé des informations importantes, même si Rachel lui disait pratiquement tout ce qu'elle avait loupé, elle était peut-être ailleurs à ce moment là. « Oh, d'accord. Je comprend. Je devrais peut-être m'y mettre aussi. » Parce que le yoga ne suffit plus. Et le jogging non plus. Alors peut-être que la boxe était l'une des solutions. « Et si on arrêtait simplement de parler de nos relations désastreuses pour le restant de la journée ? » Est-ce que ça impliquait de passer le restant de la journée avec lui ? Arya ne voyait pas cela comme ça, mais c'était pour dire qu'il ne valait mieux plus en parler. Après tout, ils sont venus ici pour se changer les idées et s'ils se mettent à penser ou même à discuter de ce qui les tourmente, cette séance de cinéma n'aura servi à rien. « C'est vrai, mais je tenais à m'excuser quand même. » Têtue qu'elle était. Elle préférait qu'il sache qu'elle était désolée plutôt que de penser qu'elle avait été égoïste. Elle le regarde attraper le pop corn avant d'en manger un par la suite et elle se captive de ce qu'il se passe à l'écran quand les publicités et les bandes annonces se mettent à s'afficher sur l'écran. Elle est captivée la blonde mais il parvient tout de même à la sortir de sa contemplation. Elle ne peut s'empêcher de le taquiner à son tour « Très bien, je note, et bien je ne vais pas arrêter de faire des commentaires. » répondit-elle avec un grand sourire. Il est presque rare de voir la blonde sourire si franchement depuis presque un mois. Le sourire a même contaminé le regard et c'est bien la première fois. Et elle reporte son attention sur l'écran, avant de finalement se tourner pour sortir ce qui lui passe par la tête « Ou sinon, tu peux trouver un moyen de me faire taire. » Wow. Elle aurait mieux fait de se taire pour le coup. Elle pince ses lèvres en reportant rapidement son regard sur l'écran avant de se retourner une fois encore vers Xavier « Ou tu peux aussi oublier ce que j'ai dit. » Voilà. C'est la bonne chose à faire.

C’était presque un peu bizarre d’avoir ce genre de discussion avec Arya. Parce qu’ils avaient un passif. Arya et lui, ça n’avait jamais été le bon moment. Il était toujours en mission. Ou elle était en couple. Ou il était en couple. Bref, ça n’avait jamais été le bon moment entre eux. Alors Xavier avait fini par renoncer. Ils étaient de bons amis et ça lui suffisait après tout. Maintenant, cette conversation autour de leurs ruptures respectives semblait étrange. Pendant un temps, Xavier aurait pu se réjouir de savoir Arya célibataire. Maintenant, il prenait simplement conscience qu’ils étaient tous les deux brisés. Leurs cœurs avaient été mis en pièce. Pour sa part, il ne savait pas s’il allait réussir à s’en relever un jour. Alors, tout ce qu’il savait faire pour éloigner les inquiétudes sur son cœur brisé, c’était plaisanter. Et il n’épargnait pas Arya, depuis qu’ils s’étaient croisés par hasard. « Tu as vraiment confiance en moi si tu crois que j’vais regarder la porte », fit-il avec un sourire pour le moins taquin. On n’allait pas se mentir, Arya elle était plutôt jolie. Alors le jeune homme, s’il avait l’occasion de se retrouver dans sa salle de bain, il n’était pas certain de se comporter comme un gentleman. Mais il était sympa, il lui disait de façon honnête qu’elle faisait mieux de ne pas compter sur ses bonnes manières. Dans le fond, toutes ces blagues n’avaient que pour unique but de détourner la conversation de son sujet principal. Natalia et Eirik. Ils avaient un point commun tous les deux. Ils avaient brisé bien des choses sur leur passage. « On pourra trinquer au fait qu’on est mieux sans eux », fit-il par conclure avec un sourire. Il n’y avait rien d’autre à dire. Il ne voulait plus rien dire. Chaque minute passée à parler de Natalia était une minute de perdue, tout simplement.

Et en parlant de temps perdu, il était hors de question pour le jeune homme de rater les précieuses bandes annonces. C’était la meilleure partie d’un film, de toute façon. Parce que sinon, il pouvait simplement regarder le film à la maison. L’intérêt du cinéma, c’était de voir les films à paraître. Et l’intérêt des petits pois, c’était de soulager les gueules cassées. « Vu que c’est dégueulasse, il faut bien que ça serve à quelque chose », fit-il remarquer. Xavier était un fervent opposant aux petits pois. Si ça ne tenait qu’à lui, les petits pois seraient rayés de la liste des aliments consommables. Si ça ne tenait qu’à Cindy aussi d’ailleurs. Donc pour lui, le sachet n’avait d’autre utilité que de soulager des coquards ou des poings abîmés par le froid. Enfin, les mains froides d’une jolie jeune femme, ce n’était pas de refus non plus même s’il trouvait ça un peu bizarre, de lui demander de garder ses mains froides sur son visage jusqu’à la fin du film. « Je suis sûre que tu peux servir à autre chose », fit-il en souriant, avant de lui pincer le bout du nez pour l’embêter. Oui, il l’infantilisait un peu, mais pour une fois, il disait ça sans la moindre arrière pensée, promis. Cela n’arrivait pas souvent d’ailleurs, donc c’était suffisamment important pour être souligné. Changeant de sujet, le brun lui avoua qu’il faisait de la boxe. Ça ne faisait pas si longtemps à vrai dire, mais il pratiquait de manière intensive. Ça lui faisait du bien. Et puis ça l’aidait à contrôler ses cauchemars, aussi, ce qui n’était absolument pas négligeable. « Si tu veux t’y mettre, je pourrais te donner des cours », répondit-il, très sérieusement. Bon, peut-être qu’avec le coquard qui lui barrait l’œil, ça n’incitait peut-être pas à la confiance. « Je t’assure que je ne suis pas si mauvais, c’était juste la faute à pas de chance », précisa-t-il en désignant son œil. Son œil douloureux, soit dit en passant. Mais il s’efforçait de ne pas faire de commentaire.

D’ailleurs, peut-être qu’il ferait mieux de ne pas faire de commentaire, tout court. A chaque fois, il en revenait toujours à leurs ex, comme s’ils dépendaient totalement d’eux. Xavier refusait qu’on le définisse jusqu’à la fin de sa vie comme étant l’ex de Natalia. Il refusait encore d’avantage qu’on le plaigne. Xavier, c’était un mâle, un vrai, avec des poils et de la fierté. Du coup, il approuvait la proposition d’Arya. « Et si on disait même qu’on arrête de parler d’eux pour toujours ? », proposa-t-il. Il disait ça comme ça, mais il se disait qu’elle aussi devait en avoir marre qu’on lui parle tout le temps de son ex. Forcément que c’était un sujet sensible. Parler d’une rupture récente, ça avait toujours le don de raviver des souvenirs douloureux. Si ça ne tenait qu’à lui, il ne parlerait plus du tout de Natalia. Xavier n’était pas du genre à ressasser le passé sans arrêt. Pour lui, il valait mieux tourner la page. Du coup, il était déjà passé à autre chose. Enfin … façon de parler. Il allait de l’avant. Il n’avait pas rencontré d’autre femme, ce n’était pas ça. Mais il ne voulait pas se rendre triste pour une femme qui avait simplement décidé qu’elle ne voulait pas l’épouser. D’ailleurs, Xavier n’était pas du genre à écouter les excuses pendant dix ans non plus. Il les chassa donc d’un geste de la main et picora le pop corn qu’Arya lui tendait directement entre ses doigts. Xavier était provocateur. Et ça l’amusait. Les bandes annonces tant attendues défilaient maintenant sous leurs yeux. Mais Xavier ne pouvait s’empêcher de l’embêter, Arya. Donc, il annonça de but en blanc qu’il ne voulait pas l’entendre parler de tout le film. Point. Spoiler alert : il n’était pas sérieux, mais chut. « Tu aimes te faire bâillonner ou c’est juste par pur esprit de contradiction ? », demanda-t-il, plutôt moqueur. Bon, par contre, si Arya aimait effectivement les bâillons, désolée, mais elle allait être déçue, Xavier n’était pas trop en faveur du sadomasochisme. Face à la réplique de la jeune femme, le jeune homme resta cependant interloqué. Ce genre de commentaire, c’était plus son genre. « Tu pourrais m’offrir un verre avant de me faire des propositions indécentes », répliqua-t-il avec un petit sourire en coin. Oui, Xavier se moquait et non il n’avait pas honte le moins du monde. Même si Arya voulait qu’il oublie ses paroles, qu’elle n’y compte même pas. « C’est beau de rêver, mais il y a peu de chances que j’oublie ce que tu viens de dire », répondit-il, toujours moqueur. Sur ces mots, il plongea sa main dans le bocal de pop corn pour en prendre quelques uns, sans la lâcher du regard une seconde, sans se défaire non plus de son sourire moqueur. Mais le film commença et il plongea enfin dans l’écran, laissant un instant de répit à la pauvre Arya. Les premières notes de Somebody to love se firent entendre et le jeune homme ne put s’empêcher de se mettre à chanter. « CAAAAAAN ANYBODY FIND MEEEEE SOMEBODY TOOOO LOOOVE », entonna-t-il, lui valant que son voisin de gauche lui lança un regard assassin. Xavier lui répondit par un doigt d’honneur, avant de se tourner vers Arya. « Tu vois, moi aussi je chante super mal. Mais t’es assise à côté de moi, il va falloir assumer maintenant », fit-il avec ce même sourire provocateur qu’il ne cessait d’afficher.

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with, XAVIER.

Elle se sent plus légère Arya au fur et à mesure de la conversation. Elle se sent plus légère, un peu pus heureuse. Elle a l'impression que le train a arrêté de dérailler et qu'il se remet tout doucement en marche, peut-être que ça ira mal demain matin, peut-être que la nuit prochaine, elle n'aura que des cauchemars insupportables et qu'elle aura juste envie de pleurer dès le réveil. Elle ne sait pas, elle a décidé de vivre au jour le jour l'avocate. Même si c'est compliqué, même si elle sait qu'elle aura du mal à le faire, elle va tenter de s'y tenir à sa résolution du moment. Tout ira bien.C'est ce qu'elle tente de se dire, tout ira bien. Et elle hausse un sourcil étonné quand il lui dit qu'il ne regarderait pas la porte si jamais elle était sous la douche et lui était dans la même pièce. Elle ne pensait pas qu'elle pouvait l'intéresser ne serait-ce qu'un peu en même temps, Arya est idiote, alors ça l'étonnait vraiment. Mais elle s'en accommodé, elle était persuadée que ce moment n'arriverait jamais, alors ce n'était que de mots. Mais rien que de penser à ça c'était un signe qu'elle pensait à autre chose qu'au suédois et ça lui faisait du bien. Du moins, sur le moment. Et quand il lui propose de trinquer au fait qu'ils sont mieux sans eux... Arya approuve d'un geste de la tête, elle n'a pas envie de remettre tout ça sur le tapis, ne plus parler d'eux, ne plus rien dire. Voilà une bonne solution. Et elle voulait bien trinquer avec lui, si ça lui permettait de garder son sourire en coin qu'Arya appréciait.

Ils étaient une fois de plus sur la même longueur d'ondes quand ils parlaient des bandes annonces. La passion d'Arya était donc partagée et ça la faisait réellement sourire. Parce qu'elle aimait bien savoir que quelqu'un partageait la même opinion qu'elle sur les bandes annonces. Et ça la rendait aussi heureuse qu'une reine. « Tu n'aimes pas les petits pois ? Je devrais te faire ma recette spéciale, je suis sûre que tu aimerais ça. » Est-ce que c'était une proposition de le revoir après ? Oui, certainement. Et elle cuisinerait juste pour lui. Enfin, pour eux deux. Faudrait-il encore qu'il accepte de la revoir après cette séance de cinéma, leur rencontre était impromptue et c'était peut-être pour ça qu'elle était jolie leur rencontre, parce qu'elle n'était pas prévue. Et si quand ils prévoyaient de se revoir, ça ne fonctionnait pas ? Arya ne voulait pas y penser, mais l'éventualité de la chose s'immiscait dans son esprit et elle se mordillait l'intérieur de la joue pour ne rien dire. Et elle se sentait encore rougir quand il lui disait qu'elle servait à autre chose, et quand il saisissait son nez, elle fronçait les sourcils et le fusillait du regard « Meh, laisse mon nez tranquille. Et je sers à défendre les innocents, c'est déjà ça. » Même si parfois ils étaient coupables aussi, mais Arya tentait surtout de défendre les victimes. Parce qu'elle déteste se faire entourlouper par des soi-disants victimes qui sont en vérité des coupables. Arya déteste ces personnes là et elle leur fait bien comprendre. Et voilà que l'idée saugrenue de faire de la boxe traverse l'idée d'Arya et elle se maudit déjà, mais la réaction du brun à côté d'elle la rassure « Je n'oublierais pas que je pourrais avoir mon professeur particulier alors, en espérant que pas de chance ne m'abîme pas. » Et elle le taquine en lui donnant un petit coup d'épaule, elle était persuadée qu'il était un bon professeur et c'était peut-être la meilleure des choses. Mais ça impliquait encore de se revoir, et les questionnements stupides revenaient dans le cerveau d'Arya.

« On arrête de parler d'eux pour toujours. Deal. » Parce que s'ils continuaient à parler d'eux, elle continuerait de ressasser, tout comme lui. Et ce n'était pas bon pour le moral, il valait mieux pour leur santé mentale qu'ils arrêtent d'en parler. Et puis c'était l'idée du siècle d'arrêter de parler de leurs exs. Ca leur ferait certainement plus de mal que de bien. Même si Eirik avait fait beaucoup de bien à Arya pas que de la façon dont vous pensez il lui avait surtout fait beaucoup de mal, et c'était le mal qui prenait place sur le bien le côté obscure de la force gagne, engagez vous dans la résistance. Et ça, Arya ne le tolérait plus. Quand Xavier lui annonçait qu'il voulait qu'elle se taise, Arya ne se laissait pas marcher sur les pieds et elle le provoquait. Parce qu'au fond Arya est comme ça, elle préfère provoquer quitte à se mordre les doigts après « Juste par pur esprit de contradiction, juste pour t'embêter. » lui répond t-elle, les bras croisés sur la poitrine, fière d'elle. Enfin, elle aurait peut-être dû se recentrer avant de parler une nouvelle fois, parce que lui dire qu'il pourrait la faire taire, ce n'était pas du tout ce qu'elle voulait dire, mais c'est sorti tout seul. Et Arya elle aurait envie de partir en courant si elle n'avait pas attendu tant de temps de voir ce film et qu'elle n'avait pas payé sa place « Je te dois un verre alors. » Elle hausse les épaules, presque innocente. Après tout, un verre n'engage à rien, c'est ce qu'elle tentait de se dire tout le temps, qu'un verre c'est juste la possibilité de passer un joli moment avec la personne que l'on décidé et voilà. Donc il n'oublierait pas. Arya garde son regard plongé dans celui du brun tout en piquant à son tour un peu de pop corn dans le seau « J'attends de voir alors. » Mais... tais toi Arya l'intime la conscience. C'est le moment où elle prendrait ses jambes à sa cou si les lumières ne s'éteignaient pas au même moment. Ouf. Elle s'enfonçait dans son fauteuil, posant le seau de pop corn entre eux eux. Elle sentait son cœur qui se compressait à l'entente des premières notes, et elle écarquillait les yeux quand elle l'entendait chanter, elle posait même une main pressante sur la bouche du jeune homme face aux complaintes des voisins. Mais c'était trop tard. Elle baissait le bras du jeune homme pour que ça ne passe pas en troisième guerre mondiale. « On va se faire virer Xavier... » Et elle pinçait ses lèvres en pouffant de rire. Sa main restant sur le poignet du jeune homme avant qu'elle ne revienne à sa place initiale. Et les deux amis terribles avaient passés leurs films à chanter, jusqu'à ce que le moment triste du film débarque et Arya ne pouvait pas s'empêcher de pleurer. Les larmes ruisselaient le long de ses joues et elle se demandait bien si ce n'était que le film qui la faisait pleurer. Elle était sûre que non mais elle voulait plus en parler. Lorsque les lumières se rallumaient, elle restait interdite dans son fauteuil et les voisins qui avaient râler les fusiller du regard, ce qui faisait rire Arya. Elle se tournait alors vers Xavier, un sourire moqueur sur les lèvres « Moi qui pensait que j'étais une piètre chanteuse, j'ai trouvé pire que moi. » Elle haussait les épaules en riant, se levant et récupérant son pot de pop corn. Elle enfilait sa veste et le regardait en se pinçant les lèvres « T'as pleuré ? » Elle le regardait, en l'inspectant « Je savais que t'allais verser une larmichette !! Je le savais ! » Et quand il se levait, elle attrapait son bras « Mais c'est pas grave tu sais, ça arrive à tout le monde. » continuait-elle, moqueuse. Mais au fond, qui aime bien, châtie bien.

Xavier n’était pas vraiment le genre de personne qui comptait beaucoup sur les autres. Il avait toujours compté uniquement sur lui même. Enfant unique, délaissé par sa mère, le jeune homme ne comptait plus sur les autres depuis bien longtemps. Mais le jeune homme devait bien avouer qu’avoir une amie, quelqu’un avec qui parler, c’était plutôt plaisant. Le jeune homme était plutôt un solitaire. Mais se trouver en présence d’Arya n’était pas désagréable. La jeune femme avait toujours été souriante, elle avait toujours été d’une compagnie agréable. Et actuellement, le jeune homme était bien content de se trouver en sa compagnie, même s’il était question de choses tristes et déprimantes. Parler de sa rupture avec Natalia n’était pas agréable. Parler de la rupture de la blonde avec Eirik ne semblait pas l’arranger d’avantage. Solution ? Parler d’autre chose, tout simplement. C’était en tout cas l’avis du jeune homme. Et visiblement, parler de petits pois, c’était plus intéressant. « Désolé madame, mais personne ne me fera avaler ces petites billes vertes, même pas sous la torture », protesta-t-il. Bon, peut-être que si on lui chatouillait les côtes pendant un quart d’heure, il concéderait à manger une bouchée ou deux, allez savoir, mais dans l’immédiat, le jeune homme n’en avait pas l’intention. Et Arya, elle ne connaissait pas son point faible pour les chatouilles donc elle ne pourrait pas l’obliger à manger des petits pois. Toujours est-il que le jeune homme était surpris de parvenir à avoir une conversation aussi longue au sujet des petits pois avec la jeune femme. Mais c’était peut-être ça, la beauté de leur rencontre. Il ne croyait pas aux coïncidences. Ils avaient tous les deux le cœur brisé. S’ils se retrouvaient sur le même chemin en cette période si difficile pour eux deux, ce n’était sans doute pas pour rien selon le jeune homme.

Mais ça, il le gardait pour lui. Ce n’était pas qu’il croyait au destin ou quelque chose comme ça, seulement il y voyait là un signe qu’ils pouvaient tous les deux se tenir compagnie mutuellement. En tout cas, c’était ainsi qu’il voyait les choses, le brun. Et il était bien décidé à changer les idées à la blonde, même si pour ça il devait se montrer insupportable et beaucoup l’embêter. Qui aime bien châtie bien, qu’on dit. Et elle avait un adorable nez, qu’il avait bien envie de pincer. « C’est déjà super utile de défendre les innocents moi je trouve », fit-il, très sérieusement. Arya, elle avait évolué. Il connaissait son passé d’actrice, il savait aussi qu’elle avait démarré comme secrétaire. Mais elle avait continué d’évoluer, de poursuivre sa route et d’aller de l’avant. Aujourd’hui, elle était avocate et elle avait le pouvoir de défendre les innocents. Certes, il y avait aussi les coupables dans le lot, mais il fallait bien avouer qu’il était admiratif et qu’il reconnaissait qu’elle pouvait venir en aide aux gens. Quant aux coupables, Xavier était tout à fait disposé à entraîner la blonde à les mettre au tapis. Ou au moins à leur mettre un bon crochet du droit dans les dents. « Aïe, mon dieu, j’ai mal », se moqua-t-il, pour toute réponse, alors qu’elle venait de lui mettre un petit coup dans l’épaule. Le jeune homme porta même sa main à son épaule et fit semblant de se tortiller de douleurs. Il allait par contre éviter de lui dire qu’elle avait la force d’un moustique, parce qu’il était à peu près certain que si elle voulait, elle pouvait vraiment lui faire mal. Depuis qu’il avait commencé la boxe, il avait apprit en premier lieu qu’il ne fallait jamais sous estimer un adversaire sous prétexte qu’il était plus faible. Être bien entraîné, ça comptait aussi.

Enfin bon. Il n’allait pas passer l’après-midi à lui parler de boxe, pas plus qu’il n’avait l’intention de continuer à parler de leurs exs. Pour Xavier, c’était de l’histoire ancienne et il était bien décidé à tirer un trait dessus. « Très bonne décision », approuva-t-il alors que la belle acceptait d’en faire de même et de cesser de parler de ces guignols. Au calme, il traite Eirik et Natalia de guignols, mais ça va, il le vivait bien. De toute façon, il n’était pas du genre à déprimer pour rien et il était certain d’une chose : parler de Natalia ne lui permettrait que d’aller mal. Hors, si Xavier n’était pas quelqu’un de très joyeux et de très démonstratif, ressasser sans arrêt le passé, ce n’était pas franchement son truc. Pas plus qu’il ne supportait les gens qui parlaient pendant les films. Enfin ça c’était surtout parce qu’il avait envie d’être chiant avec Arya. En temps normal, il se fichait pas mal que les gens parlent ou non pendant les films. Mais Arya ne semblait pas décidée à capituler et le jeune homme, ça le faisait rire intérieurement. Oui, parce qu’extérieurement, il affichait toujours cette absence totale d’expression, dont lui seul avait le secret. « Tu t’attaques à la mauvaise personne tu sais, je suis champion du monde pour ce qui est d’embêter les gens », répondit-il, un sourcil haussé. Même que si elle voulait, Arya, elle pouvait demander à ses sœurs. Bon, elle n’en connaissait qu’une sur les deux, mais elle pouvait lui demander quand même. Et si besoin, l’autre elle pourrait confirmer aussi. Sauf qu’Arya, elle cédait un peu trop à la provocation du brun et qu’elle s’enfonçait et que forcément, ça lui faisait plaisir, à cet espèce d’abruti. « Tu me dois un verre parce que tu comptes encore me faire des propositions indécentes ? », demanda-t-il, toujours en se moquant un peu d’elle. Mais c’était de la moquerie gentille. Elle l’amusait beaucoup, à vrai dire. Et puis, ils avaient déjà passé du temps ensemble par le passé, ce n’était pas la première fois et ce n’était pas parce qu’ils allaient boire un verre ensemble qu’ils allaient faire des projets de mariage et de bébé. D’ailleurs il préférait plutôt mourir. Pour toute réponse, le jeune homme se contenta de sourire, provocateur. Il était bien entendu hors de question pour lui d’oublier ce qu’elle venait de dire. Comme on dirait, le jeune homme ne perdait pas le Nord. Mais puisque le film commençait, il se taisait et regarder l’écran. Enfin jusqu’à ce que la musique ne se lance et qu’il ne se mette à chanter, s’attirant les foudres de son voisin de siège. Arya ne manqua par ailleurs pas d’écraser sa bouche avec sa main froide pour l’inciter au silence. « C’pas ma faute si mon talent n’est pas reconnu », se justifia-t-il. Et puis s’ils se faisaient virer tant pis, Xavier trouverait bien un moyen de se faire pardonner. Mais la jeune femme ne tarda pas elle aussi à se mettre à chanter et à chaque nouvelle chanson, ils entamaient un duo à faire saigner les oreilles, ce qui le faisait beaucoup rire. La fin du film arriva trop vite et il devait bien avouer avoir eu la chaire de poule lors du concert final. Quand les lumières se rallumèrent, la blonde avait les yeux sacrément rougis. « Ne dénigre pas mes talents de chanteur parce que tu es jalouse tu veux ! », s’exclama-t-il. Il était à deux doigts de lui pincer les joues comme il le faisait avec Elena de temps en temps, mais il se retint. Sauf que si elle continuait à se moquer, il allait la balancer dans la flotte quelque part. « Je ne pleure jamais, j’ai vendu mes canaux lacrymaux pour m’acheter des clopes », ajouta-t-il en feignant l’innocence. Bon, peut-être bien qu’il avait versé une toute petite larme, mais ce n’était pas la peine d’en faire tout un plat quand même. Les deux amis se levèrent, quittant la salle, la blonde se tenant à son bras. « Je te signale que t’as le visage aussi rouge que quelqu’un qui vient de passer des heures au soleil, alors te moque pas trop blondie », la charria-t-il en lui mettant un coup de hanche. Et les deux amis restèrent encore quelques minutes à discuter et à se chamailler avant de se séparer, sur cette promesse : celle de se voir bientôt pour partager ce verre qu’elle lui avait promis.

– RP TERMINÉ –