Comme souvent depuis que j’avais débarqué à Cap Harbor et chez Rose, j’allais me coucher avant elle. Je ne savais pas ce qu’elle trafiquait, mais elle avait un rythme beaucoup trop particulier pour moi et j’étais une petite chose fragile qui avait besoin de beaucoup de sommeil. Surtout après avoir regardé la télé et mangé encore une tonne de glace. Si je ne faisais pas attention j’allais finir obèse et personne ne voulait voir ça. Surtout pas moi. Alors oui j’abandonnais Rose sans la moindre honte pour aller retrouver mon lit aussi moelleux qu’un nuage et ma couette aussi chaude qu’un volcan en éruption. Enfin peut-être pas, parce que sinon je serais déjà mort et personne ne souhaitait ça. Surtout pas moi. Ma mort provoquerait trop de peine au monde.
Cependant avoir d’aller dormir, j’avais quand même mon rituel beauté. Une petit crème de soir sur mon visage d’ange pour avoir un teint frais au réveil. Je savais que j’en faisais beaucoup trop, que je prenais beaucoup trop soin de ma petite personne, mais c’était comme ça. Combien de fois mon frère c’était foutu de ma gueule en venant me voir à Los Angeles. Selon lui j’avais plus de produit que notre propre mère. Je voulais bien y croire, parce que maman se foutait d’avoir 10 crèmes différentes pour un usage bien particulier. Une fois il m’était même arrivé d’avoir plus de produit de beauté que ma copine. Elle n’avait pas supporter que je sois aussi long le matin dans la salle de bain et après je n’avais pas supporter sa personne donc elle m’avait quitté. C’était du gagnant gagnant cette histoire. Mon petit massage facial, j’hésitais à prendre mon masque de nuit, mais décidait que non aujourd’hui ce n’était pas utile. J’étais tellement fatigué que je savais que j’allais m’endormir aussitôt la tête sur l’oreiller et c’était effectivement ce qui se passait.

J’étais encore dans un monde calme, innocent et j’étais tellement bien, le sommeil était vraiment un monde merveilleux, mais cela n’allait pas durer éternellement, pas avec l’arrivée de Rose. « Dan, mon bichon, réveille-toi ! » Quoi ? Qu’est ce qui se passe ? Pourquoi il fait soudain si jour. « Huuum mes yeuux » Je ne savais pas très bien ce qu’il se passait et je n’avais pas forcément envie de le savoir. Mon corps réclamait du sommeil, beaucoup de sommeil. Et même si Rose vient s’installer dans mon lit, je me tournais pour replonger dans mon coma duveteux. « Je viens d’avoir une idée géniale et tu ne peux pas refuser. Si tu refuses, tu finis dans la rue. » Si cela pouvait la faire partir, j’étais prêt à dire oui à tout ce qu’elle voulait. « C’est d’accord » J’étais déjà en train de me rendormir et je m’aimais pour cette capacité. « On va adopter un Spiiiiiiitz ! Ils sont trop mignons et je trouve qu’on a besoin d’un chien pour égayer notre quotidien. J’aurais bien voulu un chat mais comme je suis allergique, c’est compliqué… » Je captais la moitié des mots que Rose pouvait dire et si elle n’avait pas eu l’idée de me secouer comme un prunier je serais sûrement en train de rêver. Mais ce n’était pas possible et maintenant j’étais bien réveillé. J’essayais de me lever pour lui faire comprendre qu’elle avait toute mon attention, mais elle continuait à me pousser dans tous les sens. Il fallait que cela cesse « ROSE ARRÊTE » Me faire secouer comme ça en plein milieu de la nuit ce n’était pas vraiment ce qui me faisait le plus plaisir. « Comment je vais entretenir mon teint de pêche et ma peau magnifique si tu m’empêche de dormir ? » A cause d’elle demain ou tout à l’heure – je ne savais plus où j’étais ni qu’elle heure il était – j’allais devoir faire un soin supplémentaire et elle allait encore se moquer de moi et j’allais encore être triste. C’était dur la vie quand même. « C’est quoi ton truc important ? T’es enceinte ? » Je n’avais entendu qu’à moitié ce qu’elle avait pu me dire avant de me secouer.  J’avais vaguement entendue une histoire de chat et d’égaiement quotidien. Donc oui tout portait à croire qu’elle était enceinte. « T’es enceinte et c’est moi le père. OLALALALA QU’EST CE QU’ON VA FAIRE ? Attend… non je peux pas être le père, y’a un truc qui colle pas » On était en plein milieu de la nuit et mon cerveau avait beaucoup de mal à se mettre en place.

En emménageant avec Rose je savais que je prenais des gros risques, mais jusqu’à présent elle avait respecté mon cycle de sommeil et j’osais espéré que cela aurait durer jusqu’à la fin de nos jours, parce que oui je ne comptais pas quitter Rose. Ceci dit si mon plan initial était de ne jamais la quitter, maintenant je commençais à changer d’avis. J’aimais Rose, mais pas quand elle me réveillait en pleine nuit avec une idée de génie en tête. Pour être tranquille, pour pouvoir retrouver mon sommeil le plus rapidement possible, je donnais immédiatement mon accord à tout ce qu’elle voulait. Même si j’étais une personne sans gêne qui s’était invité chez elle, je reconnaissais que je n’étais pas chez moi et donc elle pouvait faire ce qu’elle voulait. A commencer par me laisser dormir. Naïvement j’avais osé espérer que ça serait suffisant, mais noooon, voilà qu’elle s’était mise à me secouer comme si j’étais le dernier prunier vivant sur terre. Sauf que ce n’était pas le cas et il fallait que cela cesse. Malheureusement elle ne semblait pas avoir compris que j’étais réveillé, et elle me forçait à lui crier dessus. Et encore elle avait de la chance que je n’avais pas un masque de nuit sur le visage, sinon j’aurai du recommencer toute l’opération avant de pouvoir l’écouter, mais là tout de suite je voulais seulement qu’elle arrête de me secouer.  TOI ARRÊTE ! » Mais je devais arrêter quoi d’abord ? « C’EST TOI QUI ME SECOUE, PAS MOI » Oui continuer à crier me semblait une bonne idée sur le moment. « Ou alors tu veux que j’arrête de dormir ? » Dans ce cas, on était plutôt au point, mais si dans les prochains jours un bouton poussait sur mon corps, Rose allait entendre parler de moi. Un teint comme le mien demandait des heures de soin. « Oh ça va, avec ton million de crèmes, ta magnifique peau se porte très bien. T'as pas besoin de douze heures de sommeil ! » Si elle continuait comme ça, j’allais finir par me vexer et surtout par retrouver une position allonger, lui tourner le dos et dormir. « Je suis content que tu remarque enfin que ma peau soit magnifique » Enfin quelqu’un qui reconnaissait mes efforts à leurs juste valeur, parce que ce n’était pas facile tout les jours, il fallait d’abord nettoyer la peau, ensuite faire un gommage, faire un second nettoyage, mettre une crème de soin et après une crème anti-ride, sans oublier l’anti-cerne. C’était toute une aventure et c’était pour cela que je prenais autant de temps dans la salle de bain.
En tout cas mon cerveau restait bloquait sur ce compliment et sur le fait qu’il n’avait pas encore suffisamment de sommeil. Pour tout le reste il captait à moitié et c’était bien pour cela que je me mettais à paniquer en pensant que Rose puisse être enceinte de moi. Mais plus j’y pensais et plus je me disais que ce n’était pas possible, il y avait un truc qui clochait, mais je n’arrivais pas à savoir quoi exactement. « Il y a même DEUX trucs qui ne collent pas. » Deux vraiment ? Autant que ça ? J’avais beau réfléchir, mais non je n’arrivais pas jusqu’à 2. « Petit un : on a jamais couché ensemble. Celle avec qui tu as couché, c'est Erin, pas moi. » Aaaaaaa voilà, c’était bien ce que je me disais aussi. « Si tu veux, on peut coucher ensemble, mais je préfère coucher avec Erin, c’est quand même pour ça que je suis venue me perdre ici » Parce qu’on allait pas se mentir, Cap Harbor n’était pas le choix numéro 1 pour une destination de rêve. « Petit deux : même si on avait couché ensemble, je te rappelle que je suis stérile face de pet. » Alors là je me vexais vraiment. Pour l’insulte et pour apprendre comme ça qu’elle était stérile. Je me sentais choqué. « C’EST TOI LA FACE DE PET D’ABORD » Oui j’avais une répartie de malade et j’en étais très fier. « Comment je pouvais deviner que t’étais stérile ? C’est pas écrit sur ton front. » La prochaine fois elle avait qu’un mettre un panneau lumineux au dessus de sa tête. « Sans vouloir te vexer, je pense que ce soit mieux que tu sois une personne unique »  Gérer Rose ce n’était pas une chose évidente, gérer la descendance de Rose c’était complètement inimaginable. J’étais heureux d’avoir Rose dans ma vie, mais il fallait qu’elle reste unique. « Donc non, je ne suis pas enceinte de toi ! En revanche, je t'annonce que nous allons adopter un chien. Un Spitz, plus exactement ! » Ooooh, oh oui effectivement un chien collait aussi avec tout ce qu’elle avait pu dire, qu’il allait égayer notre quotidien, qu’il allait nous rendre heureux et tout ça. Oui quand on considérait bien les choses, un chien c’était comme un enfant mais en beaucoup moins chiant et pleurnichard. « Je préfère cette idée de chien, plutôt que d’enfant » Oui je me rendais compte que mes paroles pouvaient être horribles, mais je le vivais bien et puis personne n’avait d’enfant dans mon entourage alors c’était la fête. « Regaaaaarde ! Ils sont trop mignons ! T'en dis quoi ? » Sans vraiment me laisser le choix, Rose me mettait sa tablette sous le nez et même si j’étais réveillé, mes yeux n’étaient pas prêt pour une telle agression. J’étais sur le point de devenir aveugle. « Enfin t'as pas le choix. Tu préfères lequel ? On pourrait aller voir demain ? » Est ce qu’encore une fois elle me laissait le choix ? J’avais pas l’impression non. « Que je résume bien la situation, on a pas couché ensemble, mais tu voudrais bien. Du coup pour compenser ce manque tu veux qu’on adopte un chien. Un spitz même » Parce qu’il fallait que je me fasse une idée, je lui prenais la tablette des mains pour me faire une idée et malgré moi tout mon être était en train de fondre devant les photos. « ROOOOOSE IL NOUS FAUT UN CHIEN » Plus je faisais défiler les photos et plus j’étais convaincue qu’elle avait eu une idée de génie. « On va prendre celui-là. Ooooh non lui regarde comment il est adorable.. En fait non lui il est encore mieux » Je ne savais plus où donner de la tête j’étais perdu. « Comment on va réussi à choisir Rose, c’est impossible » A moins que…. « Ou alors c’est le chien qui va nous choisir en nous voyant ? Comme le truc de Harry Potter avec sa baguette? » Il me semblait qu’il y avait un truc dans le genre dans le premier film, mais je n’étais pas bien sur.

Rose était en train de me perdre. Déjà parce qu’elle m’avait réveillé à une heure absolument pas catholique de la journée et surtout parce que j’étais persuadais que si Rose parlait d’adoption, c’était pour parler du bébé qu’on avait avait probablement mis au monde ensemble, mais il y avait des choses qui ne collait pas et puis sans vouloir la vexer, c’était surtout pour Erin que j’étais ici. Même si au fond Rose aussi était une raison suffisante à ma présence. Et non je n’étais pas là juste pour coucher avec Erin contrairement à ce qu’elle pensait. Moi aussi je pouvais avoir des sentiments. Il n’y avait pas que Dan Fumero dans ma vie. « C'est dégueulasse. Erin, c'est ton amie. On est là pour la soutenir, Dan. Tu penses vraiment qu'au sexe ? Il n'y a vraiment que ça qui t'intéresse ? » Je penchais la tête pour savoir si elle était sérieuse ou pas. De toute évidence oui et cela me laissait perplexe. Les longues conversations en plein milieu de la nuit c’était à rayer de nos habitudes. « Cesse de me juger Rose. Je te rappelle qu’on a entretenu une relation secrète pendant 2 ans Erin et moi. » Alors non le sexe n’était pas mon seul intérêt, même si évidemment c’était très plaisant. « Après tout, tu m’a jamais demandé comment j’avais vécu son départ. » Oui je faisais mon faible, mais moi aussi j’étais un être avec des sentiments. Je dirais même que j’étais un petit être sensible. Enfin tout était relatif. « Et non merci, je veux pas spécialement que ton pénis s'approche de mon vagin. » Rose pouvait dire ce qu’elle voulait, mais je savais qu’elle voulait coucher avec moi, elle avait juste peur de se l’avouer, mais ce n’était pas grave. Tant que nos relations n’impliquait pas de reproduction on était plus bons. Bien que j’avais la chance d’apprendre que Rose était stérile. D’ailleurs à l’entendre cette révélation semblait la plus logique du monde pour elle, sauf que je ne pouvais pas la sortir de mon masque de beauté si je ne le savais pas. En tout cas cela me soulageait pour la survie de l’humanité. Imaginer Rose avec des enfants, c’était surtout ce qu’on pouvait faire de plus réaliste pour l’enfer sur terre. « Je pourrais me sentir vexée, mais je vais partir du principe qu'être unique, c'est une bonne chose. » Même si elle était vexée, je ne pourrais pas faire grand-chose. Elle était insupportable, ce n’était pas de ma faute. « Toi aussi, ça serait bien que tu sois une personne unique. Arrête de vouloir te reproduire. » Maiiiiiiis, si elle continuait j’allais me vexer pour de vrai. « C’est toi qui veut que je me reproduise. J’ai jamais dit que je voulais des enfants. C’est moche, ça bave et après ça court partout. T’imagine les rides que cela pourrait m’apporter. » Je ne préférais même pas y penser et puis entre nous, c’était elle qui passait le plus de temps à draguer tout ce qui bougeait. Pas moi.

Si au début cette conversation n’avait aucun sens pour moi, maintenant je comprenais tout simplement que Rose voulait adopter un chier. Je la soupçonnait même de vouloir compenser quelque chose et je résumais un peu les choses pour être bien sur d’avoir tout compris. « Absolument pas ! Je préfère passer sous un train plutôt que coucher avec toi. De toute façon, j'ai rencontré un Dieu du sexe sur Tinder et à ce stade, personne ne peut rivaliser avec lui. Surtout pas toi. » Je n’y croyais absolument pas, elle disait ça juste pour m’embêter de toute façon. « Comment tu peux savoir qu’il est mieux que moi ? T’as jamais testé ? Puis Dieu du sexe c’est vite dit. Si y faut il est nul, mais tu veux pas l’avouer » Ce n’était pas grave, ça pouvait arriver les hommes mou de la nouille. « Mon envie d'adopter un chien n'a rien à voir avec le fait de compenser un manque. Je veux juste un chien. » Elle pouvait bien dire ce qu’elle voulait je n’y croyais pas, mais je voulais bien jeter un coup d’oeil à ses chiens et au final il n’en fallait pas plus pour me convaincre. Il nous fallait un chien tout de suite, ils étaient tellement adorables que je n’arrivais pas à choisir. Comment je pourrais le faire ? J’aurai l’impression d’abandonner tous les autres. A moins que ce soit le chien qui nous choisisse. Si c’était le cas, ça serait encore plus simple. « Alors non, Dan. Je ne pense pas que ce soit le chien qui nous choisisse. Ou peut-être que si, mais ne t'attends pas à des effets magiques dans ce cas. » Je la regardais avec des yeux tristes espérant qu’elle changerait de version, mais non. Je portais à nouveau toutes mon attention sur les photos. Faire un choix me semblait vraiment impossible. « Est-ce qu'on prend un mâle ou une femelle ? Ça m'semble important de se décider là-dessus pour commencer. » J’écoutais Rose à moitié. Mâle ou femelle je m’en foutais, je regardais juste les photos avec des coeurs pleins les yeux, lâchant des petits aaaww de temps en temps. « Moi je veux un p'tit mâle. Parce qu'on a besoin d'un homme dans cette maison. » Je ne régissais pas tout de suite, trop occupé avec la tablette, mais au bout de quelques minutes ses paroles arrivaient à mon cerveau. « Tu es une personne horrible Rose. Je te signale qu’on a déjà un homme à la maison et c’est toi » Il lui manquait juste un penis, mais sinon elle avait presque tout. De nous deux, c’était elle qui rotait le plus et c’était moi qui avait le plus de produit de beauté. « Ça sera le chien d'Erin aussi. Mais je veux pas la réveiller à cette heure-ci, alors j'irai la voir demain. » Pardon ? J’avais sûrement mal entendu là. « Attend, j’ai encore besoin de résumer les choses. Tu veux pas coucher avec moi, on va adopter un chien et tu veux pas réveiller Erin, mais moi me secouer comme un prunier ça te dérange pas ? » Bien, bien, bien. Je prenais bonne note de toute cela pour plus tard. « Si c’est pas toi qui la réveille ça sera moi, mais sache que j’ai TA tablette entre les mains et j’ai pas peur de l’utiliser » Pour preuve, je lancer même l’application Messenger prêt à lancer un appel pour Erin et surtout je prenais la précaution de sortir du lit et de me mettre hors de portée de Rose. Je n’avais pas envide de mourir tout de suite. « Rose Milligan, choisis bien les prochains mots que tu vas utiliser pour me décrire, sinon je vais téléphoner à tous tes contacts et dire des choses sur ta personne » Des choses affreuses même. Et si elle s’approchait trop de moi, j’irais m’enfermer dans la salle de bain.

Je ne savais pas si c’était le manque de sommeil, ou si je n’arrivais pas à comprendre ce qui se passait, mais je ne voulais pas me reproduire malgré tout ce que Rose pouvait penser. Des fois j’avais du mal à me gérer moi-même alors gérer un enfant je n’étais pas bien convaincu du concept. Puis surtout si je me lassais, comment je pourrais m’en débarasser ? Ce n’était pas comme si je pouvais l’abandonner dans un coin. Pourtant ça serait pratique, d’avoir un enfant seulement quand c’était utile. Sauf que...est ce que les enfants avaient vraiment une utilité ? D’après ma mère ça rendait les gens heureux, mais je me rendais déjà heureux, alors je n’avais besoin de personne d’autre que moi. Enfin cela avait au moins le mérite de nous mettre d’accord Rose et moi. Pas de reproduction pour nous. Pour le bien être de l’humanité. « Cela veut dire que nous avons un deal ? » Pas de reproduction entre nous et pas de reproduction avec les autres personnes de cette terre. Mais même sans reproduction, je savais qu’elle voulait absolument coucher avec moi, je le voyais dans son regard même si depuis tout à l’heure elle niait l’évidence en faisant croire que non. Puis cette histoire de Dieu du Sexe me laissait perplexe. Elle avait jamais testé avec moi, donc peut-être que c’était moi le Dieu et pas l’autre. « Dan, quand tu rencontres un Dieu du sexe, tu sais que c'est un Dieu du sexe. » Non, je n’étais toujours pas convaincu par cette explication qui n’en était pas une en plus. « Crois-moi. Je l'ai senti. Je l'ai BIEN senti. » Uuurg non, je n’avais pas besoin des détails, j’allais encore faire des cauchemars après. « Mais peut-être que pour lui tu n’es pas une déesse du sexe. Dans ce cas comment ça se passe ? » Est ce qu’il allait vouloir continuer à coucher avec Rose si c’était pas sympa ? Alors que Rose elle allait sûrement le traquer comme un animal sauvage pour l’attirer dans ses filets.
Autre chose sur laquelle on était d’accord avec Rose, c’était sur l’adoption d’un chien. Plus je voyais les photos des petits chiens et plus j’étais persuadé que c’était la meilleure idée que Rose avait eu jusqu’à présent. Il restait plus qu’à choisir entre un mâle et une femelle. Sur ce coup je devais avouer que je m’en foutais, alors que Rose avait un avis bien décidé. Je trouvais même que son raisonnement était horrible. Dire qu’il n’y avait pas d’homme à la maison c’était faux. On avait Rose. « Ah bah c'est sûr que de nous deux, c'est moi qui ai le plus de couilles. » Ah oui ça je ne pouvais pas le nier. Après ce n’était pas de ma faute si Rose et moi avions inversé les rôles. Un jour peut-être je serais un homme, pour l’instant j’étais trop occupé à être moi et à récapituler la situation actuelle. « Je suis vraiment fière de toi, Dan. Pour une fois, t'as su tout résumer sans te tromper. » Je souriais heureux, avant de pousser Rose dans le lit parce qu’elle se moquait de moi et ce n’était pas sympa. Mais le pire était à venir. Donc le chien qu’on allait adopter serait également celui d’Erin, mais elle refusait de la réveiller à cette heure ci. Je n’étais pas d’accord. Elle avait le droit de m’agresser et on devait garder Erin dans l’ignorance ? Non je refusais ce n’était juste ni pour Erin, ni pour moi et surtout j’avais la tablette de Rose dans les mains. « Qu'est-ce que tu comptes faire avec ma tablette ? » Je pourrais faire tellement de choses avec cette tablette. A commencer par réveiller la moitié de ses contacts. Les harceler jusqu’à ce que la sonnerie fasse son effet et qu’ils entendent ma douce voix. « Je te jure que si tu appelles Erin ou qui que ce soit d'autre, je t'arrache ton caleçon et je te jette dans la rue. » Pour une fois j’avais le pouvoir entre mes mains ! J’avais la tablette et je pouvais soumettre Rose à ma volonté. C’est ce que je pensais et c’était bien pour ça que j’avais quitté mon lit, parce que je ne voulais pas me faire avoir dès le début. Quand bien même Rose essayait de l’attraper en sauter, j’étais bien trop grand et fort pour sa personne. Dans cette situation m’enfermer dans la salle de bain aurait été plus logique, mais non je préférais courir à travers la maison. J’avais juste sous-estimé la brutalité de Rose. Après tout c’était elle l’homme dans notre colocation et moi la personne délicate. Si bien qu’après de longue minute de lutte, elle avait fini par me plaquer au sol et ce qui devait arriver, arriva. « Me dis pas que t'as cassé ma tablette. » Toujours plaqué sur le sol, je la regardais sans rien faire. « Bon okay je te le dis pas alors. Tu préfères attendre demain ? » C’était comme elle préférait, moi je me sentais prêt. « T'as. Cassé. Ma. Tablette. » Okay maintenant je n’étais plus prêt du tout et j’essayais de m’éloigner de Rose comme je le pouvais, j’essayais de me faufiler, de glisser comme un vers dans un endroit sûr, mais ce n’était pas possible. « Mais t’as vraiment une force herculéenne ma parole » Elle avait du faire de la lutte greco-romaine dans sa jeunesse, je ne trouvais pas d’autre explication. « Avant de me tuer, rien de tout cela ne serait arrivé si tu avais respecté mon horaire de sommeil. » Donc oui tout était de la faute de Rose. Le problème c’était que j’étais encore à porté de main et donc elle pouvait me taper à tout moment. « ROSE NE FAIT PAS QUELQUE CHOSE QUE TU POURRAIS REGRETTER » Me tuer pouvait semblait être la solution la plus sympa sur le moment mais quand on y réfléchissait non. Le sang à nettoyer tout ça c’était pas cool. « Si tu me tue maintenant, tu vas finir en prison. Quand tu seras en prison, tu vas finir à l’isolement parce que tu n’a aucun selfcontrol et donc tu pourras pas recevoir les visites d’Erin et tu seras triste. Donc je pense que me laisser vivant est ta meilleur option. Et encore une fois, je tiens à signaler que si tu n’avais pas voulu jouer au football américain ta tablette serait toujours de ce monde » De toute évidence parler de la tablette était encore trop tôt. « J’ai un autre deal à te proposer. Demain je t’offre la tablette de ton choix et on va faire un soin du visage tous les deux en signe de paix » Dans tous les cas on pouvait dire que Rose était gagnante. « Parce que bon, ton Dieu du Sexe ne sera sûrement pas content de voir toutes ces impureté sur ton visage » Après elle faisait ce qu’elle voulait. Moi je disais juste cela pour son bien.

Je n’avais pas prévu que cette nuit se termine de cette façon, mais Rose l’avait cherché. Parce que qui était venu me réveiller sans raison ? Bon d’accord c’était pas sans raison, parce qu’on allait adopter un adorable petit chie, mais elle avait quand même insinué que j’étais moins important qu’Erin, et cela mon égo ne l’avait pas supporté. Le problème c’était que mon égo était en train de tenir la tablette entre les mains et ça Rose ne l’avait pas vu venir. Est ce que je la menaçais d’envoyer des messages à ses contacts ? Evidemment que oui, sinon je ne serais pas Dan. Le pire c’était de la menacer de téléphoner à Erin pour la réveiller. Honnêtement en voyant son visage se convulser de rage, j’ai cru voir ma dernière heure arriver et même si j’avais pensé pouvoir lui échapper ce n’était pas le cas. Elle avait réussi à me tacler tel un joueur de football américain et malheureusement c’était sa tablette qui en avait fait les frais. Et s’acharner à appuyer avec violence dessus, n’allais pas la réparer. Mais parce que j’étais une personne sympa, j’étais prêt à attendre demain pour lui annoncer la mort de sa tablette, surtout que c’était de sa faute. « Non. Rien de tout ça ne serait arrivé si TOI, tu ne m'avais pas arraché la tablette des mains pour réveiller Erin. C'est de ta faute À TOI, Dan Fumero. » Même si j’étais sous la menace physique de Rose, même si je risquais ma peau, je n’étais pas trop d’accord avec ce qu’elle était en train de dire. « NON C’EST PAS MA FAUTE » Mais je me couvrais quand même le visage par précaution et surtout j’essayais de lui faire entendre raison d’une manière ou d’une autre. Si elle me tuait maintenant elle allait être triste de ma mort, et surtout elle allait finir en prison et surtout elle ne pourrait plus voir Erin. Autant de raison pour épargner ma formidable vie. « Je connais pas les règles du football américain. » Ce qui était fort dommage, parce qu’elle aurait pu se lancer dans une carrière. « Moi non plus en fait, mais tu sais plaquer quelqu’un » C’était bien ça le but du football américain non ?
En tout cas j’avais réussi à atténuer un peu la colère de Rose – du moins j’avais réussi à lui faire passer l’envie de me tuer – en promettant de lui offrir une nouvelle tablette. Au passage j’avais aussi envie de lui offrir un soin en institut parce que bon, ce n’était pas folichon ce que je voyais. « Moi et mes impuretés, on t'emmerde. » Huum d’accord, peut-être que celle là je l’avais mérité, mais au moins maintenant je respirais correctement. « Pour info, c'est pas dit que je revois mon Dieu du sexe un jour. » Mais si c’était un Dieu du sexe, pourquoi se priver de le revoir ? « Pourquoi tu pourrais pas le revoir ? » Parce que lui aussi il avait compris à quel point elle était brute ? « J'accepte quand même ton offre. Tu mérites de te ruiner pour mes beaux yeux. Et c'est moi qui choisis quelle tablette tu achètes. Je choisis aussi le soin que je veux. » Oui enfin me ruiner peut-être pas non plus. Ma carte de crédit avait ses limites et moi aussi. « Aaaah donc tu admets avoir besoin de beaucoup de soins. C’est un pas vers la sagesse Rose » Des fois j’avais l’impression de parler trop vite et à tort. Mais juste des fois. Là j’étais d’accord avec Rose, j’étais même prêt à la conseiller pour les soins. « T'as de la chance que je te mette pas dehors, Dan. Je sais même pas ce qui me retiens de te jeter par la fenêtre. » Toujours assis par terre je me sentais insulté uniquement par cette dernière remarque. « Parce que tout au fond de toi tu m’aimes et tu serais triste sans moi » Est ce qu’elle se rendait compte que si je n’étais pas là, elle n’aurai personne à emmerder ? Je n’avais pas l’impression, alors au final elle pouvait s’estimer heureuse que je sois là. « J'ai plus besoin de toi. Tu peux retourner dormir. Bonne nuit, Dan. » Alors c’était tout ? Notre grande histoire de la nuit se terminait par Rose regardant un film et moi retournant me coucher ? Non madame je n’étais pas d’accord. Je me levais pour prendre une couverture et m’installais dans le plus grand des calmes à côté de Rose. « OOOOOOH, mais je voulais trop le voir ce film et puis maintenant que je suis réveillé ça serait dommage de pas en profiter » Même que j’étais un être sympa et altruiste quand je le voulais parce que j’étais d’accord pour prêter un bout de ma couverture à Rose. Couverture qu’elle finissait par tirer pour tout garder pour elle. Message compris, j’allais en prendre une deuxième. « Il manque des pop-corn et attend je vais nous prendre des patchs pour le nez aussi » Autant lié l’utile à l’agréable j’avais envie de dire et tant pis si je me faisais frapper par Rose.