I blinked and the world was gone (Adrian)

›› Cap Harbor since : 10/11/2018

I blinked and the world was gone

Adrian & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Quand elle rentre de l'émission, Kate ne pense à rien d'autre qu'à se réfugier dans son lit. Neuf fois sur dix, elle oublie de mettre son portable sur silencieux pour éviter les mauvaises surprises matinales. Même si la plupart des personnes qui la connaissent savent qu'elle est injoignable avant midi, elle reçoit toujours des appels de gens inconnus. Kate sursaute quand la sonnerie de son réveil la tire de son sommeil. Les yeux à peine ouverts, elle part à la recherche de son portable. Quand elle voit l'heure et le numéro inconnu qui s'affichent, elle se contente de verrouiller son téléphone sans oublier de couper le son. La blonde s'enroule aussitôt dans la couette et referme les yeux, prête à dormir quelques heures de plus. Son portable, lui, n'arrête pas de vibrer. Au bout de plusieurs minutes, Kate comprend que c'est urgent. Bien qu'elle soit plutôt du genre à ignorer les urgences, elle se force à répondre pour être tranquille ensuite. Alors elle décroche, et une voix masculine l'agresse avec violence. « Tu peux être fière de toi, Kate. Vraiment, t'as toutes mes félicitations. » La jeune femme se redresse, confuse. Fière de quoi ? D'où elles méritent des félicitations ? « C'est qui ? » Qu'elle demande alors, sourcils froncés. Pour toute réponse, elle n'obtient qu'un rire glacial. Le genre de rire forcé qui met mal-à-l'aise. « C'est vrai. J'avais oublié que ta spécialité à toi, c'était de zapper les gens en deux secondes. » Elle sait qu'elle connait cette voix. Elle le sait. Sauf qu'elle n'arrive toujours pas à associer le visage qui va avec. « Elle t'attendait, Kate. Le jour où t'es partie avec ta famille de merde, elle m'a dit que tu reviendrais. Elle en était sûre et dans le fond, j'savais que c'était du vent. J'ai toujours su que t'étais qu'une sale égoïste, une pétasse sans cœur. J'ai rien dit à Ambre parce que l'espoir de te voir revenir un jour c'était la seule chose qui l'empêchait de vraiment se foutre en l'air. Mais toi, t'en avais rien à péter. Et t'sais quoi ? T'as fini par la tuer. » Kate entend chacun des mots qui lui sont adressés. Elle les entend, mais ça ne veut pas rentrer. Elle comprend ce qu'il se passe et en même temps, elle se replie dans le déni. « Elle est morte, et t'es la seule personne responsable. La seule qui l'a poussée à se défoncer la gueule tous les jours, jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. J'te jure que si j'te retrouve un jour Kate, je t'étrangle sur place. » Et ça raccroche. Kate garde le portable collé à son oreille durant de longue seconde, la tête enfouie dans sa main libre. Elle se laisse envahir par une étrange sensation de vide. Comme si elle était soudain incapable de ressentir quoi que ce soit, comme si tous ses souvenirs avaient foutu le camp, comme si son cerveau ne pouvait plus du tout fonctionner. Elle reste ainsi un long moment, complètement stone, totalement figée. Finalement, elle relâche son portable. Elle le laisse tomber à même le sol, sans plus de réaction. Kate s'allonge et commence à fixer le plafond sans réellement savoir quoi faire d'autre. Elle essuie rapidement les larmes qui tentent de s'échapper et tente de trouver une position confortable. Une position qui apaise cette tristesse qui commence à lui faire mal physiquement. Elle ferme les yeux, essaye d'oublier cet appel en se disant qu'il ne s'agit que d'un mensonge. Ça ne peut pas être vrai. Ambre, elle est forte, elle est éternelle. Kate se raccroche à ça, fait abstraction de tout le reste. Elle ferme les yeux avec force, tente tant bien que mal de repousser l'incendie qui la dévaste intérieurement. Elle lutte contre elle-même pendant plusieurs heures. Kate reste parfaitement immobile, s'accroche aux draps comme s'ils étaient une véritable bouée de sauvetage. Elle entend vaguement son portable vibrer sur le sol, à aucun moment elle ne prend la peine de voir ce qu'il se passe. Et ça sonne à l'interphone, ça frappe à la porte, mais elle s'en fiche. « Je suis pas là. » Qu'elle dit assez fort pour qu'on la laisse tranquille. Elle n'a plus envie de voir personne, Kate. Elle n'a pas envie de faire comme si de rien n'était. Pas aujourd'hui.
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i blinked and the world was gone
with, KATE RHODES.
Adrian il marche, il erre dans les rues en soupirant, il doit faire des courses. Et il a la flemme. Il a une grande flemme. Mais il doit, enfin, c’est son tour. Et Lou, elle a la flemme aussi alors ils ont joués à Shifumi et Adrian, il a perdu. Comme d’habitude. Il perd toujours au shifumi, alors ça le saoule encore plus. Quand il marche dans la rue, il réfléchit à ce qu’il doit acheter, mais il s’arrête dans le petit café du coin pour aller acheter un café histoire de se motiver un peu plus, ce n’était pas comme ça qu’il avait prévu pour son jour de congés, pour son jour de congé, il avait prévu de retrouver Kate, de passer une partie de sa journée avec, la retrouver dans son lit après cette foutue nuit de garde. Mais Kate, elle a pas répondu à ses textos, Kate, elle lui a foutu un vent. Mais Adrian, il sait comment la faire craquer, il va lui ramener des frites au fromage et tout ira bien. Peut-être qu’ils finiront par s’envoyer en l’air. Ou peut-être qu’ils finiront par encore se découvrir, l’un et l’autre, Adrian se doute qu’il doit bien avoir d’autres choses à apprendre de Kate et il a hâte. Il veut la connaître toujours plus, Kate. Mais il s’abstient de lui dire, il n’a pas envie de forcer les choses. Alors il attend, il attend et puis il verra. Parce que qui vivra, verra comme dirait l’autre. Il rentre dans le café, prend un café à emporter et il va jusque dans une boutique, achète une petite chemise qu’il achète, sourit à la vendeuse et puis, il se dirige jusque l’épicerie. Il sort son téléphone, et suit la liste de courses de Lou, depuis quand il lui achète ses serviettes hygiéniques ? Il roule des yeux et se balade à travers les rayons, il balance tout dans son panier avant de finir par aller payer. Et puis, il finit sa petite balade à l’endroit où ils achètent et se font livrer leurs frites avec Kate, demande un supplément cheddar, et puis ses pas le mènent jusqu’à chez Kate, il sonne, et pousse la porte pour entrer dans l’immeuble, monte les escaliers quatre à quatre. Il continue de l’appeler, parce qu’il ne sait même pas si elle est chez elle, il ne sait même pas s’il va se prend un zéphyr, en guise de vent. Elle ne décroche pas. Si elle dort, il sait parfaitement comment la réveiller. Adrian s’y connaît. Et il toque à la porte, mais elle ne répond pas. Il souffle un peu, il n’a pas envie de rebrousser chemin. Puis il se souvient qu’elle ne ferme que très peu sa porte, alors il rentre, son sac de courses à la main, ses frites de l’autre, comme si, ils habitaient ensemble mais ce n’est pas le cas. Il regarde autour de lui, pas de Kate, pas de vie, puis il entend Kate qui dit qu’elle n’est pas là, il se contente de sourire et récupère le paquet de frites, le petit plastique contenant le fromage en extra et il se dirige jusque la chambre « Je t’ai ramené des frites, je me disais que ça t’aurait fait plaisir, j’ai écouté ton émission cette nuit et t’avais l’air blasé. » lui annonce t-il de but en blanc. Mais il fronce les sourcils quand il la voit, allongée, là. Il ne comprend pas. Il avance, et il s’installe sur le lit de la blonde, reste au bout, comme s’il avait peur de s’approcher du chaton effaré. Comme s’il avait peur de mal faire, pour une fois, il ne comprend pas, il est désemparé Adrian mais il sait que ça va exploser. Mais il reste silencieux Adrian, il s’autorise juste un petit « Si tu as envie de parler je reste là. » Parce qu’il partira pas Adrian, il a pas envie de partir alors qu’elle va mal. Il a pas envie de parler alors qu’il voit qu’elle est mal, Kate. Il est là quand elle va bien, il est là quand elle va mal. Et il sera toujours là, qu’importe ce qu’elle pense, il sera là.

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I blinked and the world was gone

Adrian & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ambre, elle était spéciale. Elle était la seule personne capable de réellement comprendre Kate. La seule personne à lui avoir offert toute son affection sans jamais l'étouffer. Avec elle, Kate pouvait être elle-même. Ambre n'a jamais cherché à lui coller l'étiquette de petite-amie sur le front, elle n'a jamais voulu l'enfermer dans une relation de couple. C'était pourtant ce qu'elles étaient : un couple. Mais c'était subtile, doux. Elles savaient ce qu'elles étaient l'une pour l'autre et dans le fond, elles n'ont jamais ressenti le besoin de se le dire à voix haute. Kate ne lui a même jamais dit qu'elle l'aimait, alors qu'elle était indéniablement amoureuse d'elle. Elle l'a aimé de toutes ses forces, elle a continué de l'aimer même après leur séparation. Et même maintenant, elle peut encore ressentir tout l'amour qu'elle éprouve pour elle. Ambre, ce n'était pas n'importe quelle fille croisée au hasard dans une boîte de nuit. Ce n'était pas juste celle avec qui elle faisait des plans sur la comète en s'enfilant dix shots de tequila. Elle représentait bien plus que ça et aucun mot n'est assez puissant pour décrire à quel point elle était importante. Cette fille, Kate l'a toujours eu dans la peau. Elle n'a jamais eu le courage de revenir auprès d'elle, consciente d'avoir brisé leur relation en choisissant l'argent de ses parents comme solution à son problème de paralysie. Peut-être qu'elle aurait dû. Peut-être que si elle avait choisi de retrouver Ambre, elle ne serait pas en train de se morfondre telle la fille pathétique qu'elle est. Elle ne serait pas en train de se dire qu'elle a tué Ambre. En temps normal, Kate est douée pour se dédouaner de toutes responsabilités. Elle fait comme si ça ne la concernait pas et poursuit sa vie sans se soucier des conséquences qui découlent de ses actes. Mais Ambre l'a tellement marquée qu'elle n'arrive pas à zapper l'annonce de sa mort. Et plus ou moins consciemment, elle commence à rejeter le monde entier. Kate, elle est mieux seule. Elle ne peut faire de mal à personne et personne ne peut lui faire de mal. Alors quand elle entend Adrian s'introduire chez elle, elle prédit déjà l'orage. Il est la dernière personne qu'elle aurait aimé voir aujourd'hui. Kate ne prend pas tellement la peine de sortir la tête de son oreiller et prie pour qu'il s'en aille sans qu'elle n'ait besoin de le lui dire. Mais il reste, il s'accroche. Kate n'a pas envie qu'il s'accroche. Elle est toxique et elle en a la preuve. « Non, tu restes pas. J'ai pas envie de parler. » Qu'elle lâche, en relevant finalement la tête pour le regarder. « J'ai pas besoin que tu me fasses plaisir avec des frites. Si j'avais eu besoin de toi, je t'aurais appelé. Est-ce que je t'ai appelé ? J'crois pas. » Elle a le regard dur et la voix cassante. Kate se redresse puis plante son regard dans le sien. « Tu peux prendre tes frites et te casser. Si tu comptais me sauter aujourd'hui, c'est râpé. » Elle sort de son lit dans un geste brusque et part s'enfermer dans la salle de bain. Elle n'a pas envie de le voir. Elle n'a plus envie de croire qu'un jour, ils puissent passer à la vitesse supérieure tous les deux. Elle sait qu'elle finira par le tuer, lui aussi. Elle a déjà commencé en le poussant à consommer de l'alcool alors qu'il était sobre. Adrian n'a pas besoin d'une fille comme elle. Et elle, elle n'a pas envie de sentir son cœur se briser une nouvelle fois. À un moment ou un autre, elle finira par tout détruire, comme elle l'a fait avec Ambre. Ce n'est pas trop tard pour éviter ça.
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i blinked and the world was gone
with, KATE RHODES.
Il a bien tout les défauts du monde le blond, il est malade, jaloux, il démarre au quart de tours mais si on doit bien lui trouver une qualité dans ce monde, c’est qu’il ne lâchera jamais ceux qui ont besoin de lui. Quand sa soeur allait mal après sa rupture avec son mec qui avait une brosse de balai à chiotte, il était là, quand Mia l’avait appelé parce qu’elle allait mal, il avait été là, il ressentait le besoin d’aider ceux qui avaient besoin d’aide parce qu’il a l’impression qu’il doit encore et toujours se faire pardonner d’avoir voulu faire de longues études alors que sa mère allait mal et que sa santé s’était dégradée alors qu’il était encore à New York, quand il avait encore de l’espoir quant à son avenir, avant qu’il ne lui explose à la gueule et qu’il ne lui reste plus rien qu’une douloureuse part de deuil à évacuer de son esprit, chose qu’il n’avait pas encore fait, mais qu’il tentait tant bien que mal d’évacuer. Il y avait prescription après tout, après toutes ces années passées loin d’elle, il y avait prescription depuis le temps qu’elle était partie. Mais pourtant, Adrian se souvenait encore comme si c’était hier du petit « c’est terminé de l’infirmière alors qu’il était la, du cri de Lou quand il lui a dit que maman était partie, qu’elle ne reviendrait pas. Adrian il en rêve encore parfois et il sait que ça partira avec le temps, mais des fois, il aimerait que le temps passe plus vite, que ça soit rapide et qu’il arrête d’y penser, mais il n’y parvient pas. Et personne le sait ça, mais quand elle arrive à venir dans ses rêves ou plutôt ses cauchemars il a juste envie de partir loin d’ici pour ne plus y penser. Mais trop de choses le retiennent dans cette ville et Kate en fait partie. Et quand il rentre pour la voir dans cet état, il sait pertinemment que quelque chose ne va pas ~~bien joué, Captain Obvious~~ et il n’a pas envie de partir, alors il essaye d’apprivoiser la biche effarée, il essaye de s’immiscer petit à petit dans le déroulement de sa journée mais elle est acide, Kate. Et soudainement, il comprend, il avait vécu la même chose, il n’avait envie de voir personne. Mais il ne dit rien Adrian, parce que ça se trouve, il se trompe de chemin, ça se trouve, elle a autre chose et il passerait bien pour un con ~~enfin, il est con en même temps, mais ça tout le monde le sait déjà~~. Il souffle quand elle est acide, il souffle encore plus quand elle se lève pour aller s’enfermer dans la salle de bain. Sa mâchoire se contracte et il récupère les frites pour en manger une ~~on ne gâche pas la nourriture~~ avant de rester interdit quelques longues secondes, il ne sait pas quoi faire, mais il sait qu’il doit rester là même si elle n’en a pas envie, parce qu’il est relou mais aussi parce qu’il sait que trop bien ce que ça fait quand on est dans cette période là, celle où on a l’impression que la terre s’arrête de tourner, que le monde s’effrite sous nos pieds et que si on fait encore un pas de plus, on risque de se casser la gueule dans les abîmes de l’enfer. Il souffle encore alors qu’elle ne bouge pas, et il n’ouvrira pas la porte parce qu’il sait qu’il risquerait de se prendre un aller-retour dont sa joue se souviendrait longtemps alors il reste assis sur le mur à côté de la porte et il s’autorise à prononcer « Je sais ce que tu vis Kate. » qu’il commence, de but en blanc ~~et non de pute en blanc~~ « Je sais ce que c’est d’avoir l’impression que la terre tourne plus rond, d’avoir l’impression que quand tu vas ouvrir les yeux, tu vas espérer te réveiller d’un cauchemar, mais ce cauchemar sera encore là, et tu te prendras toute la tristesse en pleine gueule. » Il reste là, la tête contre le mur, les yeux fermés et il continue « Mais il faut pas que tu restes seule Kate. J’suis pas venue là pour te sauter, parce que j’te prend pas comme la meuf que je viens voir quand j’ai envie de baiser. Non Kate. Tu sais que t’es bien plus que ça. Je te le redirais pas, parce que je sais que c’est pas ce que t’as envie d’entendre. Ce que j’ai envie de te dire, c’est que tu seras pas seule, que moi je serais là. A distance, si t’as pas envie de me voir. Tu sais que tu peux m’appeler quand ça va pas, si c’est juste pour que je te parle, histoire de t’apaiser, je le ferais. Parce que je sais ce que ça fait d’appeler à l’aide silencieusement, je sais ce que ça fait de ne rien dire et que personne ne comprenne le pourquoi des silences. J’ai vécu ça Kate. Et tu pourras pas retirer que j’ai envie de t’aider, pour que tu sombres comme moi je l’ai fait. »

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Adrian & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ambre est morte. Au fur et à mesure que Kate intègre l'information, elle sent quelque chose se briser en elle. Elle se sent perdre pied, se laisse engloutir par tout ce qu'elle n'a plus eu l'habitude de ressentir depuis longtemps. Et elle n'arrive pas à faire taire cette voix dans sa tête, celle du frère d'Ambre, qui répète en boucle à quel point elle a merdé. Kate en vient à ne plus se sentir à l'aise dans son propre corps. Elle voudrait disparaître de la surface de la terre pour ne plus avoir à supporter cette douleur abominable qui la brûle intérieurement. Elle voudrait s'arracher le cœur aussi. Pour une fois, elle a des idées noires plein la tête. Elles surgissent les unes après les autres, prennent de plus en plus de place et effacent tous les souvenirs joyeux d'elle et Ambre, du premier au dernier. Plus que jamais, elle comprend à quel point elle est toxique pour les autres. Elle comprend qu'elle ne sera jamais capable de faire quoi que ce soit de bien, qu'elle finira toujours par détruire tout ce qui aura de la valeur à ses yeux. C'est comme ça qu'elle fonctionne. Elle a éclaté sa famille sans raison, pour finir par carrément tuer la seule personne qui comptait plus que n'importe qui d'autre au monde. Kate, elle ne supporte pas d'être à ce point mise à mal. Elle ne supporte pas de subir toute cette tristesse et cette culpabilité, qui viennent la surprendre comme un violent ouragan. Alors quand Adrian débarque, quand il lui rappelle à quel point il s'est accroché à elle, elle ne trouve rien de mieux à faire que de fuir. Il faut qu'il parte. Il faut qu'il disparaisse avant qu'elle ne le mette plus bas que terre. Kate n'a pas oublié qu'à cause d'elle, il a replongé. Il a repris sa consommation d'alcool alors qu'il était sobre. Tout ça parce qu'elle n'a jamais été capable de se préoccuper des autres. Elle ne comprend même plus ce qu'il fait là. Et elle ne veut pas qu'il soit là. Elle ne veut pas qu'il l'enveloppe de jolis mots pour la faire se sentir mieux. Ce n'est pas de ça, dont elle a besoin. C'est pourtant ce qu'il lui donne, alors qu'elle agrippe le rebord de l'évier avec force. Elle l'écoute attentivement, essaye de réguler sa respiration qui a tendance à partir en roue libre par moment. Kate ferme les yeux, tandis que les mots d'Adrian la percutent. Elle n'ouvre la porte qu'à la fin de son monologue, les yeux remplis de larmes. « Arrête de t'accrocher, Adrian ! Arrête ! » Elle n'en peut plus, Kate. Elle suffoque, elle n'arrive plus à respirer. C'est trop pour elle, il faut qu'elle explose. Qu'elle lâche une bonne fois pour toutes ce qui la ronge de l'intérieur. « Arrête de vouloir être là quand ça va pas, arrête de vouloir m'aider ! J'ai pas besoin de toi, j'suis pas une petite chose fragile que tu dois prendre dans tes bras sous prétexte qu'on couche ensemble une fois de temps en temps. T'es en train de m'étouffer, Adrian ! J'ai pas besoin de toi. J'ai pas besoin que tu m'aides, j'ai pas besoin que tu m'apaises. J'ai encore moins besoin que tu viennes me rappeler que t'es amoureux de moi, c'est des conneries tout ça. Parce que moi, j'suis pas capable d'aimer quelqu'un. J'suis pas capable de t'aimer toi. On sera jamais rien, tous les deux. J'ai pas envie qu'on devienne quoi que ce soit non plus. » Elle finira par partir, Kate. Quand elle se sent bloquée, elle rêve toujours d'ailleurs. Et au final, elle le détruira de la même manière qu'elle a détruit Ambre. Elle continuera de se détruire, elle aussi. « Si tu savais vraiment ce que je vivais, tu serais pas là en train de me balancer des trucs sans aucun sens. » Elle lui en veut d'être venu. Elle lui en veut de lui d'avoir dit à demi-mot ce qu'elle n'avait pas envie d'entendre. Kate, elle a besoin d'être seule. Elle a besoin d'encaisser le choc avant de savoir quoi faire. D'une certaine manière, Adrian la met au pied du mur et il précipite sa panique.
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with, KATE RHODES.
Il comprend Adrian, il comprend ce qu’elle ressent, il l’a vécu le deuil, à sa façon, c’est pour ça qu’il en est là, c’est pour ça qu’il est malade comme un chien maintenant qu’il touche une putain de bouteille d’alcool. Maintenant il sait qu’il risque des maladies encore plus chiennes que celles qui lui ont prit sa mère, même si c’est pas vraiment possible, il le sait. Il le sent et ça le tue de l’intérieur au fond. Il sent qu’il ne va pas survivre longtemps, qu’il aura encore besoin de sa bouteille. Mais non, là pour le moment, il est occupé à sauver Kate. Mais il sait qu’il ne parviendra pas à la sauver, c’est comme courir vers un mur, complètement alcoolisé et imaginer que le cerveau suivra pour éviter de s’éclater le nez contre les briques. C’est comme sauter dans le vide sans parachute et imaginer qu’on ne se crashera pas, que ça ne fera pas mal. C’est stupide, futile et complètement con. Il sait qu’il parviendra pas à la sauver, parce que Kate, elle ne veut pas être sauvée, Kate elle est un électron libre et il est en train de lui voler ses atomes, un à un, égoïstement. Il est égoïste Adrian, il est égoïste parce qu’il veut qu’elle soit bien, il veut qu’elle soit bien ça lui permettra de se dire qu’il a fait quelque chose de beau. Parce qu’il est persuadé qu’eux deux ça pourra être beau. Ça pourra être autant explosif que beau. Mais il sait qu’elle voudra pas de ça, Kate elle n’a besoin que d’elle-même, au fond, il le sait Adrian. Connard égoïste. Quand il finit enfin son monologue, il se pince les lèvres et il serre la mâchoire. Et quand elle sort, il a l’impression qu’il a déclenché la tornade du siècle, elle lui balance les mots qu’il était prêt à entendre à la gueule et pourtant, il n’est pas prêt. Il les encaisse sans sourciller, sans bouger. Il ne s’attendait pas à autant de violence de la part de la demoiselle et il comprend alors. Ils ne seront jamais heureux, ils ne seront jamais rien l’un pour l’autre. Il a encore une fois mis la charrue avant les boeufs et pourtant, il avait l’impression du contraire quand, finalement, ils s’étaient retrouvés. Quand ils avaient fait l’amour dans cette église. Elle n’a pas envie qu’ils deviennent quoi que ce soit. Cette phrase rend Adrian en colère, il a l’impression d’avoir perdu son temps. Il soupire le blond, les jointures de ses mains blanchissant à vue d’oeil, ses poings serrés, sa mâchoire serrée à son tour et il siffle entre ses dents « Ouais t’as raison, on est rien. On sera jamais rien. Après tout, tu m’as prévenu, t’arrives pas à aimer quelqu’un d’autre que toi. J’ai compris, c’est imprimé dans ma putain de tête. » Il souffle et se recule en la regardant. « Alors ouais, j’étais tombé amoureux de toi, mais j’ai fait la plus grosse connerie de ma vie. Alors quoi que tu traverses, j’ai beau être un abruti à être amoureux de toi, je te dirais bien que je serais là pour toi, mais tu me diras que t’as encore pas besoin de moi, que t’as besoin de rien d’autre que de toi même et de ton égo de princesse pourrie gâtée. » Il se recule alors et la regarde une dernière fois de haut en bas, puis de bas en haut. Il détaille ce qu’il est en train de perdre en récupérant ses pauvres sacs de courses. Il laisse les frites, après tout, ça sert à rien qu’il les récupère. « Si jamais un jour t’as besoin de baiser, tu sais où trouver mon appart, après tout c’est peut-être la seule chose qui nous maintenait lié tout les deux. » Et il soupire en ouvrant la porte, et puis il la claque, en descendant les marches quatre à quatre, et une fois dehors, il se permet de respirer, parce que sur l’instant il est prêt à exploser.

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Adrian & Kate

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Qu'elle le veuille ou non, Adrian n'est pas juste le type qu'elle se tape occasionnellement. Il est plus que ça, mais Kate n'a jamais eu le courage de l'admettre explicitement. Elle ne se sent pas capable d'être en couple, ni même de s'investir dans une relation sur le long-terme. C'est d'autant plus vrai maintenant, alors qu'elle a la sale impression de dégringoler. Elle aurait dû ne jamais revenir vers lui après leur première dispute. Elle aurait dû le laisser tranquille et poursuivre sa vie de son côté, sans essayer de détruire la sienne. Mais elle a été égoïste, Kate. Parce qu'à un moment donné, Adrian a eu toute son importance dans sa tête et dans son cœur. Elle ne pouvait pas simplement lui tourner le dos et ignorer ce qu'il lui a fait ressentir. Sauf qu'en revenant vers lui, elle l'a laissé prendre de plus en plus de place, elle l'a laissé s'accrocher. Elle savait que ça finirait par exploser. Plus d'une fois, il lui a fait comprendre que leur relation ne dépendait que d'elle. Kate a préféré ne pas trop s'en soucier, elle a au contraire profité de chaque moment passé avec lui. Et jusque-là, ça allait. C'était simple, sans prise de tête, au point que Kate en oublie parfois les sentiments du jeune homme à son égard. Le problème, c'est qu'Adrian n'a jamais arrêté de l'aimer. Ce n'est pas parce que Kate a mis cette partie-là de leur relation entre parenthèses que ça ne compte plus. Les mots qu'il lui balance en pleine figure l'oppressent, lui donnent l'impression d'être déjà enfermée dans une cage. Il essaye de l'atteindre, de se faire une place alors qu'elle est bien trop en vrac pour laisser qui que ce soit l'approcher. Au lieu de la rassurer, Adrian l'effraie. Elle se rend compte d'à quel point il ne la comprend pas et sur le coup, ça la rend furieuse. Elle aurait aimé qu'il la cerne, qu'il sache quoi faire alors qu'elle joue les durs. Elle est sensible, Kate. Elle a ses failles, comme n'importe quel autre être-humain. Sans s'en rendre compte, Adrian tape en plein dedans. Il devrait savoir que les sentiments, ce n'est pas son point fort. Il devrait savoir qu'elle n'est pas le genre de personne que l'on couvre de jolis mots en espérant que ça aille mieux ensuite. C'est comme s'il l'enveloppait entièrement dans une couverture alors qu'elle n'arrive déjà plus à respirer. Elle se débat avec violence et déballe le fond de sa pensée. Ça la secoue elle-même tellement ce qu'elle dit est criant de vérité. Entre chaque mot qu'elle prononce, il y a un véritable appel à l'aide. Dans le fond, elle a juste besoin d'espace. Elle ne lui demande pas de disparaître, juste de la laisser respirer. Adrian, il ne voit pas tout ça. Il riposte et ce qu'il dit, ça arrive à la blesser profondément. Alors elle ne dit rien, le regarde en se demandant s'il va vraiment partir. Elle ne tarde pas à voir sa réponse, quand il récupère ses affaires. « Pour que tu m'dises encore que tu m'aimes ? Ça ira, merci. Je passe mon tour. » Et il s'en va. Quand la porte se claque, Kate sursaute. Elle ne sait pas quoi faire, parce qu'elle n'avait pas prévu qu'il parte vraiment. Inconsciemment, elle s'attendait à ce qu'il lui fasse front.✻✻✻

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