Share your smile with the world ∞ Matthew Rhodes

›› Cap Harbor since : 21/09/2019

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Callie Pearson & @Matthew Rhodes

La journée avait été plutôt tranquille jusque là. Cassie avait eu le temps de discuter avec certains des habitués de la clinique et de prendre des nouvelles de leurs familles - animales et humaines, même si la deuxième parti les intéressait moins. Elle avait pris le temps d'encadrer Joey sur une nouvelle procédure de chirurgie, et de la féliciter pour la dextérité qu'elle acquérait petit à petit.

Charmante Joey, qui n'avait jamais rien dit quand Cassie s'était enfermée dans le travail et voyait toujours plus de patients. La jeune étudiante avait suivi le rythme, ravie d'apprendre plein de nouvelles choses, et la vétérinaire devait avouer que la période avait été plus facile avec quelqu'un à ses côtés pendant ses soins et ses chirurgies. Ça lui avait permis de rester concentrée sur ses gestes pendant qu'elle les exécutait, plutôt que de tout faire de manière mécanique.

Mais maintenant qu'elle se sentait un peu mieux, Cassie ralentissait le rythme, essayant de retrouver des horaires plus compatibles avec son couple. Ce qui amenait à certaines longues journées comme celle-ci, où il ne se passait pas grand chose d'intéressant. Elle avait donc laissé Joey et Polly, son auxiliaire vétérinaire, prendre leur après-midi, pendant qu'elle tenait la boutique.

Jusqu'ici, elle n'avait rien vu de particulier, et avait plutôt passé son temps en réserve, à réaménager les choses correctement et à ranger la dernière commande. Elle en avait profité pour faire un brin de ménage, horrifiée de constater que si toute la clinique était dans un état impeccable, la réserve restait un point noir. Elles n'y rentraient que pour prendre ou ranger du matériel et n'y restaient pas assez de temps pour constater les dégâts.

Mais la pièce était désormais presque brillante, et Cassie était plutôt fière d'elle. Elle était revenue dans la salle de pause du personnel, se lavant les mains avant d'aller voir les animaux "hospitalisés" pour la nuit, quand elle entendit la sonnette de la porte d'entrée retentit.

« J'arrive ! » cria-t-elle tout en séchant ses mains, avant de se précipiter en souriant vers l'accueil de la clinique.

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La journée avait été longue, passablement stressante, et la rage qu'il avait en lui depuis la fin de soirée catastrophique ne diminuait pas. Il était passé par différentes phases, le dédain, la colère, et là il avait encore au ventre l'envie de tout démolir. C'est donc plus sur les nerfs qu'autre chose qu'il était rentré chez lui, et il savait que son humeur dramatiquement inquisitrice commençait à taper sur le système de ses employés. Ses clichés étaient en plus mauvais, ne restait réellement plus qu'un seul élément agréable dans sa vie, son poisson combattant. Tarzan, certains diront que ce n'est qu'un poisson, pour Matthew c'était le confident, le complice et surtout l'éternel ami à l'écoute. Ce soir il ne l'avait pas salué d'ailleurs, il avait été directement à la salle de bain après avoir lancé sa sacoche plein de travail en attente, en retard, négligé, ou surchargé (faites votre choix) pour se servir un verre d'eau glacé accompagné d'aspirine. En revenant vers le salon, dans la lueur des néons qui baignait l'appartement il se figea. La vue de son poisson, inerte sur le flanc le glaça alors qu'un cri perçant lui échappait. Non, pas le dernier élément de sa vie sur lequel il pouvait compter, il en lâcha le verre qui percuta le sol en se brisant répandant le reste d contenu qui bulla lamentablement sur le carrelage alors qu'il saisissait le bocal. On lui avait toujours dit que c'était trop grand pour un poisson seul comme le combattant mais enfermer Tarzan dans un verre d'eau lui semblait inhumain. Il n'osa pas tapoter sur le verre, et prenant le couvercle qu'il posa sur le bocal se précipita dans la rue l'air hagard. Il savait qu'il y en avait une, parce qu'il l'avait vu ouvrir, ne pensant pas en avoir besoin un jour il s'y précipita, oubliant de fermer son appartement d'une part, ses clés d'autres part, et n'ayant en tout et pour tout sur lui que son téléphone. Il marcha le plus rapidement possible en évitant les piétons stupéfaits qu'il croisait et qui le prenait certainement pour un fou jusqu'à arriver devant la clinique vétérinaire. Il en poussa la porte et remarqua l'endroit vide, espérant ne pas arriver à la fermeture des lieux. Doucement avec milles précautions et rassuré d'entre une voix signaler qu'elle arrivait, il déposa sur le comptoir haut perché le précieux spécimen marin qui ne montrait toujours aucuns signe distinct de vie. Presque plus à lui même qu'au poisson il se mit à lui murmurer en posant la main contre la vitre du bocal en fixant plus qu'inquiet l'animal.

« Ca va aller mon grand, accroche toi.... »

Asaëlle

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Callie Pearson & @Matthew Rhodes

Cassie revint à l'accueil de la clinique, s'attendant à trouver une de ses fidèles patientes, venant chercher un paquet de croquettes ou du vermifuge. A cette heure déjà avancée de la soirée, c'était rare que quelqu'un vienne lui apporter un animal malade. Elle tomba pourtant sur un homme de son âge, portant un énorme aquarium dans ses bras.

« Poisson combattant ? » demanda-t-elle en voyant le poisson immobile sur son flanc. « Suivez-moi ! »

Elle ouvrit la porte menant au cabinet en lui-même, laissant la porte ouverte pour que l'homme puisse la suivre. Elle sortit d'un placard un nouvel aquarium et le remplit d'eau peu oxygénée, vérifiant la température. Une fois le bocal rempli, elle se lava précautionneusement les mains et attrapa le poisson malade, afin de le changer d'eau. Elle l'examina attentivement, vérifiant qu'il n'était pas blessé et que ses écailles n'étaient pas abîmées ou décolorées.

« Il vit seul dans son aquarium ? » demanda-t-elle tout en continuant son examen. « Quand est-ce que vous avez changé son eau pour la dernière fois ? »

C'était rare qu'elle ait à soigner des animaux aquatiques, et elle essayait de mobiliser toutes ses vieilles connaissances, afin de ne pas faire de bêtises. Les poissons vivaient et mourraient généralement chez leurs propriétaires, sans que jamais un vétérinaire ne les voit. A son plus grand désespoir, puisque Cassie savait combien les animaleries ne donnaient pas de conseils très avisés concernant les animaux vendus.

L'aquarium de l'homme semblait pourtant être de taille correct pour un seul individu, et il avait l'air propre. De bonnes conditions pour un poisson combattant, même si c'était dur de le déterminer juste avec le regard. Elle cessa bien vite d'observer l'aquarium, le poisson bougeant dans ses doigts alors qu'elle examinait son abdomen.

« Tu aimes pas que je touche là ? Allez, laisse-toi faire mon grand, que je sache ce que tu as » murmura-t-elle au poisson, plus par habitude que par réelle utilité.

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Cassie

L'absurdité de la démarche du co directeur du Rhodes News d'emmener en consultation un poisson ne lui sautait pas du tout aux yeux. C'était même le seul endroit où il avait pensé à aller, parce qu'il ne concevait pas que le poisson décide de le quitter maintenant quand toute sa vie foutait le camp par tous les côtés. A voir arriver la personne, il croisa les doigts que ce soit un vétérinaire ce qui semblait peut être être le cas. Du moins il hocha la tête à sa question qui n'en était pas vraiment une, après tout un combattant à des caractéristiques visibles et même si Tarzan devait un jour quitter ce monde, Matthew espérait que ce serait le plus tard possible. Force était tout de même de constater qu'avec ses presque six ans, le poisson avait peut être résisté autant qu'il avait pu contre la vieillesse et malheureusement le temps avait fait son oeuvre. Il souleva avec précautions l'aquarium, emboîtant le pas à la jeune femme emmenant son ami vers sa peut être première et dernière consultation.

Il garda dans les bras l'aquarium alors que la vétérinaire préparait un bassin d'examen, la fixant alors qu'elle mettait l'eau à température, et il finit par déposer sa charge près du deuxième espace aquatique alors qu'elle se saisissait de Tarzan avec douceur. Il la regardait examiner le poisson, et bien qu'il doive sans doute dans un coin de son esprit garder le grand âge du poisson en mémoire il se mit à répondre presque mécaniquement aux questions de la vétérinaire.

« Oui, je n'ai jamais introduit de femelle dans son environnement. » Sa mère lui avait m^me fait la remarque qu'il projetait son célibat prolongé sur le poisson. Il passa une main nerveuse dans ses cheveux cherchant ce qu'il aurait pu oublié de faire pour le pauvre animal.

« L'eau elle date d'une semaine, je dois la changer demain, je procède toujours par changement d'un tiers. La température était bien à soixante dix sept degrés (Fahrenheit). » Est ce qu'il avait négligé quelque chose dans l'environnement du poisson ? Il ne se rappelait pas avoir changé ses habitudes chez lui c'est donc presque désabusé l'espoir désertant son regard lentement qu'il continua.

« Il est peut être juste vieux, il va avoir six ans bientôt.. » Une journée qu'il prenait tous les ans pour la célébrer avec le poisson qui s'en moquait de toute façon même si MAtthew était persuadé du contraire.

« Je l'ai nourrit ce matin, et je n'ai rien donné ce soir... Il a deux repas à heures plus ou moins fixes, celle du matin ne change jamais, c'est plus le soir que c'était aléatoire mais j'ai investit dans un distributeur depuis l'été dernier. » Dépense qu'on lui aurait rit au nez si on savait qu'il versait des sommes importantes pour le bien être d'un poisson. Il se laissa tomber sur le siège derrière lui et n'osa plus regarder le poisson qui avait été le seul être dans sa vie dernièrement à vivre au quotidien avec lui.

« Vous pensez ... Qu'il y a une chance ??... » Même minuscule il voulait se raccrocher à un espoir même infime ...

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Ses mains sur le poisson, Cassie essayait d'allier un examen clinique efficace et des souvenirs sur la prise en charge des animaux aquatiques. En près de huit ans d'installation, c'était la première fois qu'on lui amenait un poisson, et elle devait avouer que ses souvenirs s'étaient bien cachés. Elle essaya donc de gagner du temps en posant au propriétaire quelques questions, histoire de savoir quoi rechercher.

L'homme semblait avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour donner une jolie qualité de vie à son poisson. Le petit animal avait vécu dans des conditions optimales, elle ne pouvait pas dire le contraire. L'homme semblait être un passionné d'aquariophilie et connaissait l'animal qu'il avait acheté. Elle devait au moins lui reconnaître ça.

« Six ans ? » répéta-t-elle, surprise.

De mémoire, ce genre de poisson ne vivait que quatre ou cinq ans, et il était déjà allé au delà de ses capacités si elle en croyait l'homme. Elle essaya de stimuler l'animal, le frottant doucement pour provoquer une réaction, mais rien ne vient. Si le propriétaire l'avait remarqué en revenant du travail, cela faisait peut-être plusieurs heures que le poisson était décédé.

Cassie le relâcha doucement dans l'eau, l'observant une dernière fois minutieusement, avant de sortir les mains de l'eau et de se les laver. Elle se retourna ensuite vers l'homme, cherchant ses mots. Elle avait beau être diplômée depuis un moment, annoncer un décès était toujours un moment compliqué. Elle espérait que le poisson se remette à nager, d'un coup, par miracle, mais elle n'y croyait pas vraiment.

« Presque six ans, c'est déjà une belle longévité. Vous l'avez merveilleusement bien traité, pour qu'il tienne aussi longtemps. Mais je pense qu'il était temps pour lui... » annonça-t-elle doucement.

Elle s'était assise face à l'homme, avec un air compatissant. Elle avait essayé de contrôler sa voix pour qu'elle reste calme et sans trop de trémolos. Elle détestait vraiment ces situations, surtout qu'elle ne connaissait pas le propriétaire. Pour la plupart des animaux, elle les suivait depuis plusieurs années et connaissait les familles. Là, elle n'avait aucune idée de comment il allait réagir, mais si elle en jugeait par son attachement au poisson, ça allait être compliqué pour lui.

« Je suis vraiment désolée pour vous » compatit-elle d'une voix douce.

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Cassie

Les mains serrées, i n'osait pas regarder, quelque part il savait déjà ce que la vétérinaire dirait, mais une part infime de lui ne pouvait qu'espérer. Certains diraient que ce n'est qu'un poisson, il pouvait le remplacer en allant dans la première animalerie venue, mais Tarzan c'était l'unique être qui vivait au quotidien avec Matthew. C'était à la fois une routine, un confident, une présence qu'un simple représentant des espèces sous marine. Le silence qui avait suivit l'exclamation de surprise commençait à être pesant, Matthew savait bien qu'un poisson ne vivait pas longtemps, il n'était pas stupide loin de là, mais la présence réconfortante du combattant lui avait permis de supporter bien des soirées d'hiver à relire des manuscrit et à en souligner des incohérences. Quand il entendit les mouvements de la femme qui retirait ses mains du bocal il se surpris une dernière fois à espérer un miracle. Les mots qu'elle prononça enfoncèrent le directeur dans un silence profond. Certes, comparé à d'autre il avait vécu dans un luxe intense, mais est ce que cela avait vraiment valut le coup ? Peut être, il avait passé de grand moments avec ce poisson, et celui-ci avait sans doute vu des choses qu'il emportait dans sa tombe. Las, les choses changent, la roue tourne et il commença à saisir même de manière infime le pourquoi de sa mère qui s'inquiétait de le voir seul.

Elle reprit la parole, pour des mots vies de sens mais de circonstance, peut on seulement comprendre qu'un poisson ce n'était pas autre chose qu'un autre animal à ses yeux ? Il hocha la tête lentement, incapable de savoir s'il saurait maîtriser sa voix face à la nouvelle perte de repère de sa vie. Il ferma les yeux, intérioriser, il était passé maître dans le contrôle de ses émotions et de sa vie, du coup, ce n'était qu'un effort de plus. Il ravala intérieurement le cri d’insulte envers le destin et redressa la tête les yeux inexpressifs ou presque alors qu'il souriait à la vétérinaire.

« Je vous remercie d'avoir essayé, je suis navré de vous avoir retardé dans votre fermeture, et je vous dois combien pour le dérangement ? »

Son regard passa de la jeune femme à l'aquarium derrière elle et il détourna le regard sur elle comme si le bassin n'avait plus d'importance.

« Est ce que votre clinique aurait l'utilité dans ce genre d'équipement ? Je pense que je ne vais pas renouveler cette expérience, et je ne saurais quoi faire de tout ce que j'ai chez moi. Seriez vous intéressé si je vous déposais l'ensemble ? Sinon j'irais les remettre à l'animalerie, ou peut être une association en aurait l'utilité. »

La décision pouvait paraître froide et dénuée de sentiments, c'était ce que cela paraissait sans doute, mais pour avancer il valait mieux qu'il retire tout ce qui pouvait lui rappeler le poisson chez lui. C'était le mieux à son sens et puis cela pouvait être utile à d'autre, pour sa part il avait fait le tour de ce qu'un animal pouvait lui apporter et même si sans doute la solitude pèserait dans sa vie dorénavant, ce ne serait pas plus que lorsqu'il n'avait pas de créature à charge. Même si sans doute ce serait difficile dans les premiers temps, il fixait la vétérinaire maintenant l'esprit à tout autre chose et sans vraiment se rendre compte de ce qu'il disait enchaîna avec une question.

« Est ce que vous êtes disponible ce soir ? » C'était une question large, mais il ne voulait d'une part que se désencombrer des équipements et puis si un diner pouvait lui changer les idées, la jeune femme était charmante et il pouvait très bien l'inviter à elle de voir si cela lui serait possible ou pas. Pour le moment ce n'était rien de concret dans son esprit.

›› Cap Harbor since : 21/09/2019

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L'homme semblait particulièrement défait face à elle, et Cassie était vraiment désolée de ne pas avoir fait plus. Si elle pouvait faire des miracles et sauver tous les animaux qui passaient par chez elle... Mais elle n'était qu'humaine, et elle n'avait vraiment rien pu faire de plus pour ce vieux poisson combattant. Elle adressa donc ses condoléances à l'homme, essayant de le soutenir de son mieux. C'était peu mais c'était tout ce qu'elle avait à offrir.

Elle lui adressa un sourire triste quand il lui demanda combien il lui devait. Elle ne le connaissait pas, il ne faisait pas partie de ses clients habituels, mais elle ne se voyait pas lui facturer tout ça... Quelque part, ça ne lui semblait pas très correct.

« Je ne vais pas vous facturer pour ça. Surtout alors que vous venez de perdre votre compagnon » lui dit-elle doucement. « Mon mari va m'en vouloir, mais il est habitué ! »

Elle lui avait pourtant promis de faire des efforts, et il n'allait sans doute pas comprendre qu'elle soit restée plus tard pour un "vulgaire poisson". Mais son métier passait avant tout, surtout ces derniers mois, et c'était dur pour elle de refuser un patient et son maître inquiet, même si c'était l'heure officielle de la fermeture.

Il évoqua ensuite son matériel, et elle se sentit un peu désolée. Bien sûr qu'il voulait se débarrasser de tout, plutôt que d'être confronté aux objets de l'animal chéri juste après son décès. Il n'était pas le premier à vouloir le faire, même si d'expérience, la plupart de ses clients finissaient par reprendre un animal - parce qu'ils manquaient de cette présence chez eux.

« Si vous ne voulez pas vous en occuper vous-même parce que c'est trop dur, vous pouvez me déposer tout ça et je prendrai contact avec des associations » lui expliqua-t-elle doucement.

Ce n'était pas la première fois que Cassie gérait ce genre de choses, même si elle connaissait moins d'associations concernant les animaux aquatiques. Mais cela ne lui prendrait pas plus de quelques minutes en faisant des recherches sur Internet, et elle imaginait bien combien ce serait difficile pour l'homme de chercher lui-même.

Il lui demanda ensuite si elle était disponible ce soir-là, et elle allait répondre par la négative, lui rappelant qu'elle devait rejoindre son mari, quand elle sentit son portable vibrer dans sa poche. Elle se permit de le sortir, sachant qu'à cette heure-là, ça ne pouvait être qu'un proche. Et effectivement, il s'agissait d'Helios, lui disant qu'il avait du travail et risquait de finir tard - au moins, il s'excusait de l'avoir fait attendre, pensant sans doute qu'elle était déjà rentrée.

« Et bien apparemment, mon mari est coincé au travail. Vous avez besoin d'aide pour tout le matériel de votre poisson ? » le questionna-t-elle.

Elle préférait presque l'aider, même s'il ne serait pas forcément de bonne humeur ce soir-là, plutôt que de rentrer dans sa maison trop vide. Au moins, ça leur changerait à tous les deux les pensées, ce qui était plutôt une bonne chose, de l'avis de Cassie.

« Au fait, je suis Cassie Pearson ! Ravie de vous rencontrer, même si les circonstances sont un peu tristes. »

Elle tendit sa main à l'homme dans un sourire. Il allait encore falloir qu'elle lui parle du corps inerte du petit poisson, pour savoir s'il voulait le ramener chez lui pour l'enterrer ou s'il voulait qu'elle s'en occupe. Mais cette question attendrait encore un peu... Elle savait combien c'était intime et compliqué de répondre à cette question, surtout qu'il n'avait pas l'air d'avoir déjà réfléchi à la mort de son compagnon, malgré son âge avancé pour un poisson de cette espèce.

›› Cap Harbor since : 25/11/2018

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Cassie

Mariée ? C'est tout ce qu'il retient, il hoche la tête lentement avant de se décier que de toute façon il ferait un don à la clinique pour .. Pour pas grand chose qu'elle apporte mais bon, elle avait raison, son poisson avait vécu bien plus longtemps que ceux de son espèce, dans un luxe que peu de ses congénères possédait. Il ne voulait pas qu'elle ait des soucis de couples à cause de son bon coeur, il s'arrangerait pour que le paiement arrive rapidement par la succursale de Rhodes Fondations de sa mère. Ainsi, elle ne saurait pas forcément que cela venait de lui. Elle lui prposait de s'occuper des détails, et quelque part il était soulagé de ne pas faire face aux appels douloureux à faire. Il hocha la tête en montrant par là son accord, peu certain de son timbre de voix à ce moment là devant la gentillesse de la vétérinaire. Elle se leva pour prendre son téléphone qui venait de signaler sa présence, sans doute son mari qui s'inquiétait de son retard, il ne put poser son regard que sur le poisson qui flottait à la surface de l'aquarium et il vit sa vision se brouiller. Un peu d'un pas mécanique il se leva pour s'approcher de l'être aquatique et referma le couvercle, comme on le ferait avec un cercueil, il savait qu'il ne se décomposerait pas de suite, mais se trouvait incapable de se défaire de la dépouille lui même du poisson. Il ravala la douleur qui le prenait par surprise dans la gorge et essuya d'un revers de main ses larmes. Il n'avait pas pleuré devant quelqu'un depuis ... Depuis ses dix ans ... Il se promit d'ailleurs de ne pas reprendre quoique ce soit de vivant chez lui, c'était de toute façon incompatible avec son train de vie. Quand elle lui demanda si c'était pour l'aider à vider son chez lui de tout ce qui lui rappelait Tarzan il sauta sur l'occasion. « Oui, en effet, j'ai bien plus de choses que je ne l'imagine, un coup de main n'est pas de refus pour tout évacuer. » Il tenta de répondre au sourire chaleureux mais ne put que grimacer quelque chose de pas très ressemblant, son regard se reportant sur l'aquarium et son esprit synthétisant tout ce qu'il devait ranger et sortir des tiroir et du meuble. Heureusement qu'il ne la regardait pas quand elle prononça son nom, parce que le rictus se transforma alors que son esprit enregistrait la nouvelle et tout ce que cela impliquait. La femme trompée, il... Il se força à se tourner vers elle et l'étudia comme s'il la voyait pour la première fois, il n'avait pas forcément fait attention durant la soirée caritative mais elle était charmante. Et gentille, et prévenante, il en aurait presque rit de la situation cependant il se reprit et saisit la main qu'elle lui tendait en souriant cette fois avec plus de facilité. « Enchanté madame Pearson, Matthew Rhodes, c'est très aimable à vous mais vous êtes certaine que cela ne dérangera pas votre mari que j'accapare une partie de votre soirée ? » Il n'osait même pas sortir son propre téléphone pour vérifier si sa soeur serait elle aussi indisponible ce soir, parce que du coup il saurait exactement qui retardait le mari de la jeune femme devant lui au travail. Il avait passé par pas mal de niveau de contrariété dernièrement, persuadé qu'il ferait souffrir l'enfoiré qui lui prenait sa soeur sans rien lui offrir vraiment de concert, il se rendait compte que ce serait peut être plus difficile que prévu. Parce que la jeune femme devant lui était sans doute très loin de l'idée qu'il se faisait de la femme du politicien. Il s'était figuré une mégère qui aurait du coup poussé son mari à la tromper, mais c'était tout sauf cela, du moins à première vue, elle avait même proposé bien plus que ce à quoi un vétérinaire se consacrait. Revenant à la raison de sa visite ici son regard se tourna vers le poisson qui devint potentiellement un outil dans l'esprit de Matthew. « Pour ..... Enfin pour lui... Est ce que vous pourriez vous en occuper aussi ? Je ... Je n'imaginais pas le perdre si vite... » Si vite après toutes les autres pertes affectives réelles ou non, là se trouvait une occasion de tester ce qu'il avait soupçonné de la gentillesse de la jeune femme. Même si c'était sans doute égoiste de sa part, il n'était pas un philanthrope comme sa mère loin de là. Et la seule personne qui l'avait concerné jusqu'ici c'était lui même, il ne voyait même pas les dégâts qu'il pouvait faire, mais en avait une maigre idée. Peut être que Cassie n'était qu'une victime dans l'histoire, mais quelque part son esprit voyait tout ce qu'il pouvait faire des informations en sa possession, et le poids que cela pouvait avoir... Restait qu'il ignorait encore ce qu'il allait réellement faire, peut être attendre un peu et s'approcher du politicien par sa femme, après tout, c'était un moyen comme un autre et puis, il aimerait vraiment voir s'il parvenait à se faire une amie ainsi. Par contre il ne voudrait manquer pour rien au monde le jour où, si ils étaient devenus amis, Cassie en parlait à Helios, ce serait une photo à faire ce jour là....

›› Cap Harbor since : 21/09/2019

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Callie Pearson & @Matthew Rhodes

Cassie se mordilla la lèvre en voyant combien son client était dévasté. C'était toujours ça le pire, quand un animal mourrait. Elle se retrouvait seule face au propriétaire décomposé, en sachant qu'aucun de ses mots ne parviendrait jamais à apaiser la souffrance qu'ils ressentaient. Elle le laissa donc évoluer comme il le voulait autour de l'aquarium de son poisson, le laissant dire adieu à sa façon et se mettant en retrait pour ne pas le gêner.

Elle était embêté de devoir le laisser ainsi, mais le message surprenant de son mari lui donna subitement une soirée de libre. Et trop gentille comme elle était, elle proposa à l'homme de venir l'aider à regrouper les affaires de son poisson pour qu'elle s'occupe de les dispatcher. Elle n'osait imaginer la difficulté que représentait le fait de devoir tout ressortir pour s'en débarrasser. Et encore, c'était un poisson, qui ne bougeait pas de son bocal... Elle se souvenait encore d'une de ses clientes, qui lui avait avoué avoir pleuré en retrouvant une boule de poils de son chien, une bonne semaine après le décès de l'animal.

Eloignant ses souvenirs assez tristes, elle se présenta à l'homme, se disant que ce serait plus simple s'ils devaient passer la soirée ensemble, d'au moins connaître le nom de l'autre. Il semblait d'ailleurs connaître de nom, vu la façon dont il la dévisagea quand elle se présenta, et elle chercha dans ses souvenirs. Mais il ne lui disait rien. Peut-être quelqu'un travaillant avec Helios ou connaissant sa réputation de politicien ?

« Enchantée, monsieur Rhodes, même si notre rencontre ne se fait pas au meilleur moment pour vous » dit-elle doucement.

Elle aurait aimé pouvoir sauver son poisson et que la soirée se termine bien... Mais elle ne faisait pas de miracles, pour son plus grand regret. Ce pourquoi elle culpabilisait un peu, mais elle ne le lui montrerait pas. Il n'avait pas besoin de porter ses soucis, alors qu'il venait de perdre son compagnon.

« Vu qu'il me lâche pour le travail, il n'a pas intérêt à être dérangé » dit-elle en souriant.

Ils étaient pourtant sensés faire des efforts et passer plus de temps ensemble... Et si elle-même était en retard pour fermer la clinique, lui annulait complètement leur soirée. Cassie lui en voulait un peu, mais Matthew n'avait pas à subir sa frustration. Aussi se contenta-t-elle de plaisanter doucement, comme si tout allait bien dans son couple. Elle n'allait pas s'épancher auprès d'un inconnu, après tout.

« Et bien sûr que je peux m'occuper de votre poisson. On n'imagine jamais perdre son compagnon et c'est toujours très brutal » expliqua-t-elle, cherchant à consoler l'homme en face d'elle. « Je peux m'en occuper pendant que vous allez chercher ses affaires ? Je ne vous conseille pas de regarder tout ça. »

Autant qu'il garde une bonne image de son poisson. Surtout que l'inhumation en elle-même n'était pas vraiment visible. Et heureusement, parce que c'était déjà un acte compliqué pour elle à assumer, mais ce serait certainement pire si elle pouvait observer l'animal finir en cendres...

« Vous voudrez récupérer ses cendres ? » demanda-t-elle quand même.

Il ne lui faisait pas l'effet d'un homme tenant à garder ce genre de "souvenir", mais elle pouvait parfois être surprise des réactions des propriétaires d'animaux. Elle préférait donc demander, quitte à garder la petite urne dans un coin de son bureau en attendant qu'il prenne sa décision. L'arrière du jardin attendant à la clinique était devenu depuis longtemps un petit cimetière rendant hommage aux animaux décédés sous sa garde.